Après un volume consacré à l’histoire de France, Arnaud Pautet récidive avec cette fois une approche centrée sur les XIX ème et XX ème siècles et à une autre échelle. Dans l’introduction, il précise ses intentions : « ne pas être trop européanocentré, aborder des phénomène mondiaux et le choix assumé de ne pas faire de fiches sur les Etats-nations », tout en essayant aussi de glisser quelques entrées plus surprenantes. Ce livre revendique ainsi clairement son lien avec le nouvel enseignement de spécialité. Il souhaite réconcilier les dimensions géopolitiques et économiques des évènements évoqués trop souvent dissociés. Arnaud Pautet veut aussi montrer que les rapports de force à l’oeuvre dans l’histoire sont le produit de « causes multiples, anciennes ou immédiates ».

1806-1914 : L’Europe au centre du jeu

On trouve trente-neuf dates dans cette partie. L’auteur cite les travaux d’historiens comme ceux d’Olivier Pétré-Grenouilleau à propos de la traite mais évoque également  l’actualité du phénomène. Parmi les événements attendus, on trouve l’exposition universelle de Londres en 1851 ou encore la guerre de Sécession aux Etats-Unis. En revanche, du côté des faits sans doute moins connus, on peut citer le traité de Waitangi en 1840 qui montre la domination de l’Empire britannique sur les mers australes. On peut relever enfin des entrées plus globales comme celle sur la Croix Rouge en 1863 ou celle sur la période 1899-1907 sur l’esprit de La Haye comme étant à l’origine du droit international. 

Un appui pour les PPO

L’ouvrage remplit parfaitement un de ses objectifs en proposant des approches sur certains points de passage et d’ouverture du programme de première par exemple. On trouve ainsi une double-page consacrée à 1815 et au congrès de Vienne. Sur 1848, qui constitue un autre passage obligé, il s’appuie sur les travaux récents lorsqu’il précise qu’il faut rompre avec une vision européenne du printemps des peuples car il faut, par exemple, considérer la révolte des Taiping en Chine ou celle des Cipayes en Inde.

Acteurs connus ou moins connus

Arnaud Pautet choisit aussi de mettre l’accent sur différents acteurs, qu’ils soient très connus ou beaucoup moins. Ainsi, pour évoquer l’épidémie de choléra qui sévit en 1817 en Europe, il cite Alexandre Moreau de Jonnès, un aventurier prisonnier des Britanniques aux Antilles, qui en profita pour étudier les restrictions déployées par ceux-ci au Moyen-Orient pour lutter contre le choléra. Sur les guerres de l’opium, l’auteur présente Lin Zexu envoyé par l’empereur pour mettre fin au commerce de l’opium et qui appela la reine à cesser ce commerce inéquitable. On peut mentionner aussi Gustav Nachtigal, explorateur nommé par Bismarck pour négocier des annexions territoriales en Afrique.

1914-1943 : Le suicide des nations ; vers la paix americana

Vingt-six entrées sont proposées dans cette partie. Là encore on trouve un habile mélange entre des attendus et des angles plus originaux. 1916 fait l’objet de deux notices : une pour Verdun et une pour la bataille de la Somme. L’entrée sur « Les traités de paix de 1919 à 1923 » pourra servir pour les points de passage et d’ouverture. Arnaud Pautet revisite aussi les cent premiers jours du New Deal ou encore la longue marche de Mao. Parmi les approches globales, on peut citer la guerre des monnaies en 1931 ou encore le rapport Beveridge en 1942.

1943-1991 : Guerre froide et décolonisation

Quarante-huit entrées composent cette troisième partie de l’ouvrage. Les évènements de l’après-guerre sont longuement évoqués, que ce soient les accords de Bretton Woods, la libération des camps de la mort ou encore la naissance de l’ONU. L’auteur en profite aussi pour remettre en cause le mythe du pacte pétrolier entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite. La double-page sur la naissance d’Israël pourra être utile pour le point de passage et d’ouverture du programme de terminale. Les grandes dates attendues sont abordées comme la guerre de Corée, la conférence de Bandung, la crise de Cuba ou les accords de Camp David. D’autres entrées se focalisent sur la Chine.

Depuis 1991 : L’ordre mondial introuvable

Cette dernière partie est beaucoup restreinte avec neuf entrées comme la fin de l’URSS, la guerre du Golfe, les accords d’Oslo et le génocide rwandais par exemple. L’ouvrage se termine par un glossaire, plusieurs listes dont celle des secrétaires généraux de l’ONU, une autre avec de grands personnages des institutions européennes et enfin un index. 

Cet ouvrage d’Arnaud Pautet forme donc, avec celui sur l’histoire de France,  un autre outil de grande qualité et notamment dans le cadre des nouveaux programmes de spécialité. 

Pour feuilleter quelques pages du livre c’est ici.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes