Pour prolonger le grand Atlas du Débarquement de Stephen Badsey

Les éditions Atlas et Glénat publient une nouvelle édition du « Grand Atlas de la Seconde Guerre mondiale » à l’occasion des 75 ans de la fin du conflit. Cette sortie s’inscrit dans la suite logique d’un atlas au titre similaire, consacré au Débarquement et paru l’année dernière chez Glénat.

Ce livre est écrit par l’historien amateur britannique Ivor Matanle. Sa première parution chez Salamander Books date de 1984, ce qui explique le plan très classique suivi par l’auteur. La préface est signée par le fils du président Dwight Eisenhower, John S. D. Eisenhower. Comme pour l’Atlas consacré au Débarquement, l’avant-propos du livre est écrit par le Vicomte Montgomery of Alamein, fils du maréchal Montgomery.

Dès l’introduction, Ivor Matanle précise que son livre « constitue une histoire militaire de la guerre, les événements politiques qui y apparaissent ne sont là qu pour éclairer le déroulement des opérations ». Ce choix est particulièrement lisible dans le plan. Les campagnes, batailles, opérations, offensives, contre-attaques se succèdent rapidement en 49 chapitres. La progression est chronologique depuis l’invasion de la Pologne à la reddition du Japon. Le traitement de chaque lieu se veut égal, ce qui explique l’équivalence du nombre de pages dédiées à Pearl Harbor et aux affrontements en Birmanie.

L’une des richesses de ce livre est la grand qualité des photographies en noir en blanc. Elles sont très nombreuses, en grand format, représentant parfois jusqu’à 75% de la page, et mettent en avant les principaux acteurs des combats. La double-page 255-256, consacrée aux souvenirs du prisonnier de guerre français Simon Adida est particulièrement intéressante. Fait prisonnier près de Magdebourg  en 1940, ce soldat de confession juive a raconté sa détention au Stalag XI-A entre 1940-1942, puis au Stalag XII-F de 1942 à 1944 dans des carnets. Il a également dessiné pour sa femme Marthe, et a écrit un lexique franco-allemand. Avec ces documents, Ivor Matanle s’attache à proposer une histoire militaire de la Seconde Guerre mondiale « vue d’en bas » grâce à des archives familiales.

A la suite de la lecture du livre, l’un des regrets est la déception de voir que le décalage entre le titre et le contenu du livre, déjà pointé dans l’ouvrage précédent, persiste. Il ne s’agit pas d’un atlas, malgré son nom. Les cartes et les schémas sont rares. Par contre, saluons le travail d’édition concernant les photographies : elles sont très nombreuses et en grand format. Un autre titre aurait été plus pertinent. 

Ivor Matanle, 39-45 – Le grand Atlas de la Seconde Guerre mondiale, Glénat, page 9-10.

Imprimé en Chine, ce beau livre à la couverture souple se révèle être un ouvrage qui plaira aux amateurs d’histoire militaire, grâce à son organisation traditionnelle en 49 chapitres. Soigneusement édité, il peut également servir aux élèves dans la réalisation d’exposés en classe de troisième ou de terminale, à condition de garder à l’esprit qu’il s’agit d’une réédition d’un ouvrage d’histoire écrit au début des années 1980. Ses riches illustrations restent néanmoins une précieuse source d’informations.

Pour aller plus loin :

  • Présentation de l’éditeur -> Lien

Antoine BARONNET @ Clionautes