Sous le titre « Le pays du dernier empereur », Fabrice Jonckheere consacre un article au Mandchoukouo, État fantoche créé par le Japon après son occupation de la Mandchourie.

Présent en Mandchourie depuis 1905, le Japon obtient une prolongation de son bail à 99 ans, en 1915. Des troupes sont alors dépêchées pour garder la ligne du Sud-mandchourien. En 1931 une portion de ce chemin de fer est détruite, incident qui ouvre la porte à une invasion totale par les forces nipponnes. Pour le Japon, les ressources agricoles (oléagineux, soja) et minières (minerai de fer à très haute teneur en fer) de la Mandchourie représentent un enjeu majeur. La Mandchourie est alors « détachée » de la Chine centrale et dotée d’un statut particulier de semi autonomie : les Japonais instrumentalisent des mouvements indépendantistes et « inventent » le Mandchoukouo, entité qui, selon l’auteur, procède aussi d’une « vision eschatologique ». « Tout un pan de la société politique et militaire japonaise, hostile à un impérialisme strictement autoritaire, cherche alors un moyen de libérer l’Asie du colonialisme blanc. » Des idéologues réfléchissent alors aux fondements d’un État idéal en Mandchourie : « Il permettrait en premier lieu d’établir sur le continent « l’harmonie » dont seuls pouvaient se parer jusqu’alors la dynastie impériale japonaise, mais aussi de façon plus pragmatique de contenter les traditionalistes chinois et mandchous. Cette restauration s’accompagne en effet de rituels propres à ancrer la monarchie dans une continuité historique issue des traditions taoïstes, confucéennes et animistes. » C’est Pu Yi, le dernier représentant de la dynastie chinoise des Qing, qui est installé par les Japonais comme empereur du Mandchoukouo.

En dehors du Japon, du Vatican, de l’Italie, de l’Espagne de l’Allemagne, aucun grand État ne reconnaît ce nouvel « État ». L’empereur et son gouvernement ne disposent ni d’une diplomatie indépendante, ni d’une armée nationale. Toutes les activités diplomatiques sont traitées au préalable par l’ambassadeur japonais et des forces japonaises stationnent dans le pays. Le Japon contrôle en outre l’ensemble des activités économiques. Une profonde corruption caractérise le Mandchoukouo, dans la mesure où les recettes provenant du monopole de l’opium constituent l’une de ses ressources essentielles. Le régime encourage la culture du pavot et des cargaisons d’opium à destination de la Chine partent quotidiennement sous couvert d’approvisionnement de l’armée japonaise. L’empereur est isolé de ses sujets et ne peut recevoir de visiteurs sans l’accord Japonais. La sujétion est totale, les Japonais considèrent les Mandchous comme des « barbares utiles » et leur monarque comme un fantoche.

Nicolas Chevassus-au-Louis signe un article sur « Les armes chimiques et biologiques durant la Seconde Guerre mondiale », sous-titré « Naissance de la dissuasion ».

Durant l’ensemble de la Première Guerre mondiale, environ 14 000 tonnes de munitions à gaz ont été tirées sur les champs de bataille européens. Pourtant, les armes chimiques, pas davantage que les premières armes biologiques développées au cours du conflit, n’ont été utilisées lors de la Seconde Guerre mondiale. L’auteur se propose d’analyser les « considérations stratégiques, tactiques et techniques qui ont fait que la grande guerre chimique biologique à laquelle tous attendaient en 1939 n’a finalement pas eu lieu ». Si un texte, inspiré par l’horreur de l’utilisation des gaz de combat, fut bien signé en 1925 sous l’égide de la Société des Nations par 40 États, il ne prévoyait aucun organe de contrôle et ne fut ratifié ni par les États-Unis, ni par le Japon. Ce protocole resta donc une avancée symbolique, incapable de mettre un terme à la course aux armements chimiques et biologiques. Durant l’entre-deux-guerres, toutes les puissances conservent des armes chimiques dans leurs arsenaux et en « perfectionnent » l’utilisation. L’Allemagne, dont l’industrie chimique est la première au monde, connaît à la fin des années 1930 une percée considérable avec l’invention au sein de la firme IG Farben d’un nouveau type de gaz de combat, incolore, inodore agissant à travers la peau et nettement plus toxique. « Pourtant, l’Allemagne n’envisagea jamais sérieusement de recourir à ces armes, même alors que la situation était, au printemps 1945, désespérée. Hitler, qui avait gardé un souvenir terrifiant de son gazage à l’automne 1918, s’y opposa toujours, en dépit des suggestions de son entourage, en particulier d’Albert Speer » et refusa d’utiliser le gaz pour endiguer l’avance soviétique. Les Britanniques, en revanche, envisagèrent à au moins trois reprises d’utiliser leurs armes chimiques : à l’été 1940, alors qu’un débarquement allemand sur l’île semblait imminent ; au printemps 1942 si l’armée allemande les avait utilisés contre les Soviétiques ; à l’été 1944 pour détruire les centres de production des V1. Après la mort de Roosevelt, les Américains envisagent eux aussi l’utilisation de l’arme chimique dans la perspective d’un débarquement au Japon.

L’arme biologique n’a pas été utilisée lors de la Première Guerre mondiale. Les connaissances en bactériologie étaient insuffisantes pour maîtriser la production à grande échelle des germes toxiques. Ces techniques se développèrent durant l’entre-deux-guerres et, lorsqu’ éclate la Seconde Guerre mondiale, le Japon, qui a formé dès 1932 sa sinistre « Unité 731 », et la France, sont les plus avancés en la matière. L’Allemagne, là encore du fait du veto hitlérien, n’a en revanche pas développé de programmes militaires biologiques. Après l’effondrement français, le Royaume-Uni réoriente ses recherches, jusque-là consacrées aux aspects défensifs, vers la conception d’armes bactériologiques. Le choix est fait de concentrer les recherches sur une seule bactérie, Bacillus anthracis, dont la production démarre fin 1942. Au printemps 1943, le Royaume-Uni dispose de 5 millions de galettes toxiques, destinées à être larguées sur les pâturages allemands, en représailles à une éventuelle attaque bactériologique allemande. Parallèlement le Royaume-Uni entreprend de fabriquer des bombes chargées de spores de cette bactérie: c’est la première arme biologique opérationnelle de toute l’histoire. « Winston Churchill donne aussitôt son accord pour en doter la Royal Air Force. Mais le Royaume-Uni ne dispose pas des installations industrielles aptes à une telle production. Un accord est donc passé avec les alliés canadien et américain. Ces derniers bénéficient, outre de vastes territoires quasi-déserts où essayer ces armes à l’abri de l’espionnage ennemi et sans crainte d’empoisonner la population en cas d’accident, de programmes militaro-scientifiques de grande envergure ». Ces bombes ne furent jamais produites à grande échelle.

Même si aucune arme bactériologique opérationnelle ne fut produite en série durant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs cas d’utilisation de germes pathogènes sont connus en Asie. L’armée japonaise empoisonna une rivière et contamina des milliers de puits mais il n’est pas sûr que « ces pratiques, relevant plus de l’extermination des populations civiles que de l’usage tactique d’une arme, aient conféré un avantage militaire aux troupes japonaises dans leurs campagnes chinoises ».

« Durant toute la Seconde Guerre mondiale, les principaux belligérants disposent donc d’impressionnant stocks d’armes chimiques. Le Royaume-Uni fut le seul à se doter d’une arme biologique offensive (…) Pourtant, ces armes non conventionnelles n’ont jamais été employées. Comment l’expliquer ? (…) Chaque camp était en effet persuadé que son adversaire disposait de capacités militaires chimiques et biologiques infiniment supérieures aux siennes. Avec une étonnante constante, tous les services de renseignements ont surestimé les avancées des programmes non conventionnels adverses (…) De ce fait, les autorités politiques craignaient qu’un gain tactique permis par le recours à l’arme chimique n’ait pour conséquence un considérable affaiblissement stratégique, tel que le bombardement des villes allemandes ou anglaises par des bombes à gaz ou une famine liée à l’induction de maladies du bétail ou des cultures. En définitive, ces erreurs de renseignements eurent pour effet paradoxal une dissuasion mutuelle par équilibre de la terreur, anticipant celle de la guerre froide. »

Fabrice Maerten consacre un article à « La Résistance en Belgique. 1940-1944. Une odyssée méconnue ».

La Résistance fut très longue à se mettre en place en Belgique et demeura toujours marginale, la lutte étant d’autre part plus tardive et moins intense en Flandre que dans le reste du pays. Divers éléments concoururent à son développement : mise en place du travail obligatoire en octobre 1942, durcissement du régime d’occupation, évolution de la situation internationale. De longs mois furent nécessaires pour passer d’une « résistance isolée inorganisée à un appareil clandestin capable de mettre sur pied des actions susceptibles de gêner vraiment l’envahisseur ». L’aide de Londres fut tardive, qu’il s’agisse de celle des services britanniques ou de celle du gouvernement en exil : il fallut attendre 1943 pour voir se consolider des réseaux d’évasion et de renseignements grâce à l’envoi d’organisateurs et d’officiers radio pourvus d’appareils émetteurs. À partir de l’été 1943, des agents parachutés fournissent des instructions précises, des liaisons directes et de l’argent aux principaux mouvements. Ces interventions permirent, au printemps et à l’été 1944, des dizaines de parachutages de matériel de sabotage et d’armes. Certains de ses agents coordonnent alors les actions des grandes organisations au sein d’un comité de coordination nationale de la Résistance, mais la bipolarisation fait échouer ce projet.

En effet deux mouvements essentiels structurent la Résistance en Belgique : le Front de l’Indépendance, fondé à l’automne 1941 par le parti communiste belge et l’Armée secrète, mouvement le plus étoffé à la veille du débarquement. Les Milices patriotiques et l’Armée belge des partisans sont, à la libération les expressions les plus visibles du Front de l’Indépendance. Face à ces deux mouvements, on note l’existence du Mouvement national belge, actif surtout dans la presse clandestine, le renseignement et l’aide aux personnes traquées, et le Groupe G, né dans les milieux de l’Université libre de Bruxelles, dont les actions sont spécialisées dans le sabotage des voies de communications ferroviaires et fluviales et des infrastructures d’approvisionnement en énergie. Rassemblant un nombre nettement plus restreint d’individus, les réseaux se spécialisent dans l’organisation de la propagande, la réalisation de sabotages, la mise sur pied de lignes d’évasion (le réseau Comète fondé par la comtesse Andrée de Jonghe vient en aide d’août 1941 au printemps 1944 à près de 700 aviateurs alliés) ou, surtout, la récolte et la transmission de renseignements.

Les actions de cette résistance comprennent la lutte contre les collaborateurs, les sabotages, la guérilla, la propagande, la lutte contre la déportation. On trouve parmi les résistants belges une proportion non négligeable d’étrangers, les classes moyennes paraissent sur-représentées, les agriculteurs n’interviennent vraiment qu’à partir de 1943, année où de nombreux illégaux quittent les régions urbaines pour gagner la campagne.

La Résistance belge « peut se targuer de réussites incontestables » : aide appréciable aux Alliés pour les combats de la libération, maintien d’un débat démocratique par la presse clandestine, envoi au gouvernement belge à Londres d’une multitude d’informations politiques économiques ayant aidé au redémarrage de la vie publique à la Libération. « Malgré ses multiples références, la Résistance belge ne laisse pourtant qu’un très modeste héritage. Sa réputation est ternie par les excès de violence perpétrée par des groupes souvent périphériques. Surtout, son image souffre du gonflement artificiel de ses troupes à la Libération ainsi que de quelques imprudences et bavures commises alors. En outre, ces activités menées sous l’Occupation sont, en septembre 1944, largement méconnues du grand public, pour qui l’essentiel de la reconnaissance va aux troupes alliées. Plus fondamentalement, elle reste étrangère à la majorité de la population avec laquelle la symbiose, perceptible surtout vers la fin de l’Occupation, n’est que momentanée et fugace, parce qu’uniquement liée au rejet de l’envahisseur. »

Nicolas Anderbegani traite de « L’opération Anthropoid.» : l’assassinat de Reinhard Heydrich à Prague, par un commando de résistants venus de Londres.

Avec le titre de « Protecteur », Heydrich exerce un pouvoir absolu sur les provinces tchèques regroupées sous le nom de Bohême-Moravie. Il se maintient à la tête du RSHA au prix d’incessants allers-retours entre Prague Berlin et fait régner la terreur dans les provinces qu’il administre. Partagée entre le parti communiste tchèque et diverses branches non communistes, la Résistance communique aussi bien avec Moscou qu’avec Londres où l’ancien président Benès a établi un gouvernement en exil. Les Britanniques, qui ont fondé le SOE, veulent intensifier la résistance et le gouvernement tchèque en exil recherche « une action d’envergure qui non seulement pourrait galvaniser la population, mais aussi prouver aux Alliés la volonté de la Tchécoslovaquie de participer à la lutte contre l’Axe. » C’est dans ce contexte, parmi les rangs des officiers en exil, que germe l’idée d’organiser un attentat contre Heydrich. La résistance intérieure est très réticente face aux représailles potentielles, et c’est donc le SOE, en coopération avec l’armée tchécoslovaque, qui met sur pied une audacieuse opération commando d’infiltration par voie aérienne. « La direction du groupe est confiée, symbole d’unité comme le désire Benès, à un binôme issu des deux entités de la Tchécoslovaquie : un Slovaque, Josef Gabcik et un Morave, Jan Kubis. » Ils n’ont jamais été à Prague, ce qui garantit leur anonymat ; ils sont largués avec sept autres parachutistes le 28 décembre 1941. Commence alors une longue chaîne d’entraide de la part de petites gens qui risquent leur vie pour eux, leur fournissant le logement, le ravitaillement et des papiers.

Heydrich est si sûr de lui qu’il se déplace sans escorte, dans une Mercedes décapotable. Le commando étudie ses habitudes de déplacement et l’attend sur son trajet. Le 27 mai 1942, Kubis lance une bombe sur la Mercedes. Heydrich est conduit à l’hôpital, opéré par les meilleurs spécialistes allemands que Himmler a fait venir de toute urgence, mais il meurt le 4 juin et a droit à des funérailles nationales. « Hitler ne décolère pas en privé sur son imprudence et n’ignore pas le retentissement mondial d’un événement dont il se serait bien passé ». Malgré une récompense énorme offerte pour la dénonciation des fugitifs, malgré les 4500 hommes issus des SS, de la Gestapo et de la police tchèque, malgré la terreur exigée par Hitler et qui vaut le martyr au petit village de Lidice dont la population masculine est abattue à partir de 15 ans, les femmes déportées à Ravensbrück et les enfants gazés à Chelmno, les membres du commando demeurent introuvables. C’est la trahison de l’un d’eux, sans doute attirés par l’appât du gain qui va entraîner leur arrestation et leur mort dans l’assaut de l’église à l’intérieur de laquelle ils se cachaient, le 18 juin 1942.

Les autres articles de ce numéro de la revue traitent de l’évolution des opérations militaires : l’un concerne l’invasion de Madagascar, un autre le tournant de la guerre dans le Pacifique et les quatre articles du dossier traitent de l’offensive de Rommel en Afrique du Nord.

« L’invasion de Madagascar » par Yann Mahé. Au début du mois d’avril 1942, « la marine impériale japonaise a littéralement nettoyé l’océan Indien en surprenant la Royal Navy à Ceylan ». Si les Japonais faisaient la conquête de Madagascar, la route des Indes et celle du golfe persique, par laquelle transite l’essentiel du matériel « prêt-bail » livré par les Etats-Unis à l’allié soviétique ainsi que le pétrole moyen-oriental, seraient définitivement coupées. « Un tel scénario serait une catastrophe inimaginable pour les Alliés. » Les Britanniques planifient donc une opération qui prévoit la neutralisation de la base de Diego-Suarez, à l’extrême nord de l’île. La supériorité des Britanniques est écrasante, mais l’île de Madagascar, coupée de la métropole par le blocus maritime britannique, « est dirigée d’une poigne de fer par le gouverneur général Armand Annet, qui applique avec zèle les préceptes de la révolution nationale maréchaliste et traque impitoyablement les opposants gaullistes. »

Quatre innovations majeures sont testées dans le cadre de cette première grande opération amphibie lancée par les Anglais et qui seront toutes retenues pour l’opération Overlord deux ans plus tard : usage d’un ancien pétrolier reconverti en transporteur de véhicules, balisage par des équipes spécialisées des plages au profit des péniches de débarquement, largage de mannequins parachutistes, utilisation d’un char léger destiné aux troupes aéroportées. « Le débarquement de Diego-Suarez fait, trois mois avant celui de Dieppe, office de première grande répétition de la reconquête de l’Europe. » L’opération, menée du 5 au 8 mai 1942 et un succès total, bien que la résistance des troupes françaises ait été violente. Par contre, sur le plan politique, les relations entre Churchill et de Gaulle sont extrêmement tendues. Le gouverneur général français refusant de déposer les armes, et une intrusion japonaise nécessitant une réaction britannique, Churchill donne son accord pour une invasion totale de l’île ; le gouverneur général fait sa reddition le 6 novembre 1942.

– « Stopper Yamamoto ! Les batailles de la mer de Corail et de Midway », par Fabrice Jonckheere. En mars avril 1942, l’expansion japonaise étant à son apogée, l’état-major nippon décide de mener des opérations d’envergure destinée à sécuriser les conquêtes et à mettre un terme au conflit. « Le plan arrêté se décline en deux temps : l’occupation de Port Moresby, en Nouvelle-Guinée, permettrait dans un premier temps de créer une profondeur défensive en éliminant les potentielles bases de départ d’une contre-attaque ennemie et mettrait l’Australie à portée des bombardiers japonais. Une fois coupée cette route de communications entre l’Australie et les États-Unis, la marine impériale devra attirer la flotte américaine dans des eaux préalablement choisies et l’anéantir dans une bataille décisive. » Les opérations de la mer de Corail (premier temps) et de Midway (second temps) sont conçues comme une réédition aménagée des batailles de Port Arthur et du détroit de Tsushisma en 1904 et 1905. Il s’agit d’asséner un coup mortel aux États-Unis et les plans d’opérations engagent la totalité des forces navales japonaises. Mais les Japonais ignorent que leurs communications sont interceptées et décodées car leur code a été cassé. L’auteur raconte le déroulement d’une bataille qui marque la fin de l’expansion japonaise dans le Pacifique.

Quatre articles composent un dossier intitulé « La victoire de Rommel ? ».

* « L’Égypte à l’heure du choix. Un royaume entre le marteau et l’enclume », par Yann Mahé

* « Rommel aux portes de l’Égypte. La seconde contre-offensive de l’Axe en Afrique du Nord », par David Zambon

* « La bataille de Bir Hakeim. Une résurrection française », par David Zambon

* « L’opération Salaam. La véritable histoire du patient anglais », par Xavier Tracol.

En mai 1942, les troupes germano-italiennes en Libye, menées par le général Rommel, reprennent l’offensive avec pour objectif l’Égypte et le canal de Suez. « Contre toute attente, ce sont les Français libres du général Koenig qui, en arc-boutant leur défense près d’un puits isolé à Bir-Hakeim, vont jouer le rôle du grain de sable et gripper la belle mécanique, en l’occurrence la manoeuvre d’enveloppement planifiée. Si Rommel prend la place stratégique de Tobrouk, la 8e Armée britannique, bien que battue, échappe à la destruction. Rommel arrive bel et bien à la frontière de l’Égypte, qui semble sur le point de tomber comme un fruit mûr, travaillée qui plus est de l’intérieur par des agents pro-nazis et des nationalistes anglophobes. N’en déplaise à Mussolini, qui arrive le 30 juin sur l’aéroport de Derna avec le cheval blanc sur lequel il compte défiler triomphalement au Caire, car les jeux ne sont pas faits. En effet, si Rommel cueille les lauriers de la gloire et accède au maréchalat, il ne sait pas encore qu’il va tomber sur un os : le verrou d’El-Alamein… »

© Joël Drogland