Historiens et géographes publie le dernier volet des chantiers engagés par le Comité national français de géographie à l’issue du XXXII° congrès international de géographie. Il s’agit d’un état de la recherche géographique en France sur la thématique de l’Habiter en ville. « Habiter, c’est, certes, d’abord occuper de l’espace, mais aussi et plus essentiellement « être là », faire société, faire territoire. »

Colette Vallat, qui préface le dossier, promet en introduction des articles de géographes confirmés comme de jeunes doctorants, mais force est de constater que Historiens et Géographes n’a pas tout publié ! Le sommaire est bien là mais les articles des parties 3 (Investir et habiter les héritages urbains) et 4 (derniers débats géographiques) n’y sont pas, à l’exception de l’article de Jérôme Monnet sur la ville et les loisirs : les usages de l’espace public. Etrange ! C’est d’autant plus dommage que le travail proposé dans les articles publiés est de très bonne qualité.

Monique Poulot et Claire Aragau présentent un article synthétique pour comprendre le périurbain non pas comme une contre-ville mais comme une ville-nature ou une ville-village. Augustin Berque reprend les arguments développés par le programme « L’habitat insoutenable ». Il montre qu’au fil des années, la problématique retenue a évolué passant d’une réflexion sur l’empreinte écologique à un travail basé sur la poétique de l’habitat. François Madoré et Gérald Billard reprennent un thème qui leur est cher : celui des enclaves résidentielles fermées en France. Le continent américain intéresse Virginie Baby-Collin (thématique des migrantes boliviennes) et Louis Dupont (diversité culturelle et espace urbain américain). Les réseaux (transports en commun comme virtuels) trouvent aussi leur place dans ce volume à travers l’idée d’appropriation. Une série d’articles examinent la capacité de résilience de la ville face aux risques comme aux changements de cap historique (voir le cas des villes « post » en Europe centrale et orientale). Les exemples sont fournis, largement développés et donnent encore plus à regretter de n’avoir pu lire les textes qui devaient permettre de faire le point sur les nouveaux objets de la recherche !

Catherine Didier-Fèvre ©Les Clionautes