Ils sont Food ces Romains est le petit catalogue de l’exposition éponyme qui se tient actuellement au Musée archéologique de l’Oise, et ce jusqu’au 05 novembre 2023.
L’ouvrage débute par un large propos liminaire concernant les sciences mises à contribution pour tenter de saisir le régime alimentaire des habitants de la Gaule du Nord. Sont ainsi évoqués les apports de la carpologie (pour les graines fossiles), de la palynologie (pour les pollens fossiles) ou encore de l’ichtyologie (pour les poissons).
Les Gaulois consommaient des lentilles, des poireaux, des oignons, de l’ache (ancêtre du céleri), des carottes (blanches) ou encore des pois. Avant la conquête, noisette et prune étaient déjà mangées et, avec la romanisation, le cerisier, le pêcher ou encore le figuier font leur apparition. Enfin, la vigne est acclimatée vers les années 40 de notre ère.
Le pain devient, avec le développement du mode de vie romain, l’une des bases de l’alimentation dans les Gaules même si la consommation des bouillies de céréales se perpétue.
Les auteurs rappellent que les Gaulois ne consommaient pas (ou peu) de sangliers mais qu’en revanche ils mangeaient du chien, pratique alimentaire qui s’estompe progressivement avec l’intégration dans l’Empire.
Saumons, anguilles, carpes ou encore tanches peuvent faire partie des repas et les plus aisés y ajoutent également des produits comme les huîtres, les coques ou les palourdes.
En Gaule, on a importé, avec la romanisation, de l’huile ou encore de la saumure de poisson.
Le principe du thermopolium est également présenté dans le catalogue. Parfois qualifié de « fast-food » antique, le thermopolium était une boutique ouverte sur la rue et on pouvait y acheter de la nourriture que l’on emportait ou que l’on mangeait sur place . Les consommateurs y prenaient souvent leur prandium, c’est à dire leur repas de 11 heures. Un seul établissement de ce type est avéré dans les Gaules, à Toulouse.
Le catalogue contient en sus des recettes (comme celle des Mustacei, les « petits pains de Caton » ou des dattes farcies, les Dulcia Domestica) et un tableau recensant les « particularités » et les « croyances et usages » des épices et condiments qui pouvaient être consommés.
Rédigé de manière très claire et comportant de nombreuses reproductions d’artefacts, ce petit catalogue peut constituer un mets de choix pour venir alimenter une séquence consacrée au monde romain.
Grégoire Masson