Klavdij Sluban est un photographe français contemporain d’origine slovène né en 1963.
Il va vivre durant près de six ans, alors petit enfant, dans le village de sa tante à Livold en Slovénie avant de revenir en France. Cette expérience va profondément le marquer mais également l’ inspirer dans le choix de ses thématiques de travail. Il commence à photographier dès l’âge de 14 ans les habitants du petit village slovène qui l’a vu grandir.
En 1990, il choisit de s’installer en Yougoslavie mais doit, une année après, regagner Paris. C’est à la suite de ce retour dans la capitale française qu’il se consacre exclusivement à la photographie. Véritable globe-trotteur, François Maspero a qualifié le photographe de « dromomane (« celui qui a une impulsion à se déplacer ») », Klavdij Sluban a arpenté, muni de son Leica, l’Amérique Latine, l’Europe de l’Est, une partie de l’Asie ou encore les îles Kerguelen. Son travail, auréolé de nombreuses récompenses, se définit selon des « cycles », Klavdij Sluban revenant à plusieurs reprises dans de même lieux et sur plusieurs années.
Christine Delory-Momberger, auteure de la biographie de Klavdij Sluban qui accompagne les reproductions photographiques de ce petit album, écrit que « les principaux cycles qui ont marqué le travail photographique de Klavdij Sluban s’inscrivent dans une forme nouvelle de la photographie documentaire qui met la subjectivité du photographe au coeur de sa démarche, à l’opposé d’une photographie démonstrative ou idéologique ».
Les principaux cycles ainsi constitués concernent les Balkans, des séries autour de la mer Noire et de la Baltique, une traversée « East to East » à bord du Transsibérien, les îles Kerguelen, Tokyo, une réflexion sur l’exil (superbe travail sur Hauteville House à Guernesey) et un travail des plus impressionnants sur les jeunes détenus, en ex-Yougoslavie, en ex-URSS mais également en Amérique Latine et en France à Fleury-Mérogis.
L’œuvre de Klavdij Sluban est parfois quasi onirique, avec de superbes clichés pris au Japon (Cycle Divagation-sur les pas de Basho) ou lors de ses traversées en Transsibérien, mais aussi engagée notamment dans le cadre de son travail sur les prisons (cycle Entre parenthèses).
Un très grand artiste dont de nombreuses réalisations pourraient être présentées en classe, en appui de séquences de géographie ou d’EMC.
Grégoire Masson