La basilique de Vézelay dédiée à Sainte-Marie-Madeleine est une ancienne abbatiale édifiée entre 1120 et 1150. Elle est connue pour avoir été un lieu de pèlerinage et faisait partie d’une des quatre routes françaises qui menaient à Compostelle. Ici, l’auteur Pierre Trossuz suit une démarche ayant pour nom l’archéologie symbolique.

Après un rappel des grandes étapes de sa construction, de ses dimensions et des principaux éléments qui caractérisent l’architecture romane de Vézelay, l’auteur nous fait entrer dans l’univers symbolique de sa construction. Il nous rappelle que le but des bâtisseurs romans était de construire un édifice terrestre, en harmonie avec le monde céleste.

L’utilisation des figures géométriques et …

La figure de base utilisée par les bâtisseurs romans, suivant une tradition ancestrale provenant de l’Antiquité égyptienne, est le carré qui au Moyen Âge symbolise le lien terrestre avec le cosmos. Ce carré se retrouve à la croisée du transept de quasi toutes les églises romanes : « Il symbolise et marque le centre architectural de l’édifice. C’est à partir de ce carré que l’on traçait le plan de l’église et le point central à la croisée du transept, qu’on appellera alpha, illustrant le centre architectural de l’édifice ». Ainsi, à partir de cette figure fondamentale l’auteur nous explique comment ce carré se décline dans l’édifice et de quelle façon les bâtisseurs l’ont utilisé.
Le cercle, symbolisant le ciel, est la deuxième figure géométrique fondamentale, après le carré à être utilisée. Les deux figures s’emboîtent… Mais il y en a d’autres, vous les découvrirez au fil du livre.
Le voyage initiatique de l’utilisation des formes géométriques simples dans l’édification de l’ancienne abbatiale continue avec des plans au sol et des schémas explicatifs où l’on voit clairement comment sont déclinées les figures dans la disposition et l’édification des différentes parties de la basilique.

…les nombres.

Après avoir fait le lien entre les figures géométriques, leurs répétitions dans la construction et sans tomber dans des interprétations de bas étages du courant new âge, qui, lui, sort du champ scientifique, l’auteur nous rappelle que pour l’homme du Moyen Âge les symboles sont essentiels et que les constructeurs tenaient leur savoir de l’Antiquité et notamment de Pythagore. Il en vient très naturellement à nous expliquer que chaque nombre représente une valeur sacrée et qu’il était utilisé dans un dialogue entre le terrestre et dieu.

Du nombre d’or

Après un rappel de ce qu’est le nombre d’or, son origine et de son utilisation l’auteur fait le lien entre ce nombre et les figures géométriques utilisées dans l’édifice. Partant du carré fondamental il nous démontre que l’on obtient le rectangle d’or présent dans l’édifice. Ainsi se poursuit le cheminement du sacrée et de la symbolique dans les éléments du bâti de la basilique..

…en conclusion

Nous avons un ouvrage clair abordant un domaine mal connu qu’est l’archéologie symbolique restant encore dans un cercle restreint de chercheurs. L’ouvrage est bien documenté. Les parties du livre qui parlent de mathématique et géométrique nous permettent de comprendre que ce savoir mathématique était transmis par initiation, sa partie symbolique restant incomprise et décontextualisée pour les Hommes du XXI° siècle. Si vous désirez aller plus loin dans la connaissance du bâti sacré roman, ce livre vous y aidera.