L’été 1820, emprisonné dans sa résidence hellénienne de Longwood, Napoléon raconte au général Bertrand (et non maréchal) sa campagne d’Égypte.

Après avoir expliqué les raisons de son départ vers l’Orient, couper la route des Indes aux Anglais mais aussi s’écarter d’un directoire à bout de souffle, l’Empereur déchu narre son goût de l’aventure avivé par le modèle d’Alexandre le grand. Il révèle les secrets de la préparation de l’expédition.

Attaquer l’Égypte signifiait se mettre à dos l’Empire ottoman. Mais ce pays étant aux mains des Mamelouks, le prétexte facile a été d’affirmer la volonté française de le libérer des usurpateurs.

« Je crains moins le mauvais temps que les Anglais à nos trousses ! »

Parti le 19 mai 1798, le corps expéditionnaire français débarque à Alexandrie en juillet par surprise. Le gouverneur de la ville capitule rapidement.

Napoléon dévoile ensuite sa stratégie pour prendre la ville du Caire. Attendue par le Nil, l’armée française a traversé les  80 km de désert pour prendre les troupes du Bey à revers. Nommée « la bataille des pyramides », l’initiative s’avère un succès. Les 15 000 mamelouks de Mourda Bey sont vaincus. Bonaparte entre dans la capitale en vainqueur. « A 29 ans, je devenais le nouveau maître de ce grand pays, le sultan Kébir ».

« Quelle terrible débâcle… si seulement j’avais été là ».

Pendant ce temps, la majeure partie de la flotte française qui mouillait à Aboukir est coulée par les Anglais commandée par l’amiral Nelson le 1er août 1798. Bonaparte comprend alors que le directoire n’enverra jamais de nouveaux navires et n’a pas entrepris de démarche diplomatique en direction de l’Empire ottoman. En conséquence, le sultan rejoint la 2ème coalition qui déclare la guerre aux Français.

« L’impossible est le refuge des poltrons ».

Après avoir maté la révolte des Cairotes, Bonaparte décide d’aller combattre les Turcs jusqu’à Constantinople. Il galvanise une petite armée qui marche vers la Palestine en direction de Saint-Jean-d’acre. Ils prennent Gaza puis Jaffa ce qui entraine un massacre dans les deux camps. De plus les soldats français sont victimes d’une terrible épidémie de peste et la prise de Saint-Jean d’Acre, après deux mois de siège, se montre impossible. Les pertes sont telles que Bonaparte se replie au Caire pour éviter de perdre toute l’Égypte.

« Que serait mon beau pays sans quelqu’un pour le sauver ».

Bonaparte choisit alors de rentrer en France et débarque à Fréjus le 8 octobre 1799, afin d’assurer son avenir politique, confiant le commandement au général Kléber qui sera ensuite assassiné. De plus en plus isolés, mal commandés, les Français sont contraints de signer une convention d’évacuation. Fin septembre 1801 les derniers soldats quittent Alexandrie.

Un dossier conclusif complète cet album jeunesse. Il résume l’épopée napoléonienne dans un mode plutôt hagiographique

Cet ouvrage de lecture agréable imprimé sur un papier de qualité plaira sans aucun doute aux plus jeunes. Il est cependant à déplorer l’utilisation d’œuvres picturales, certes très connues, sans références, et l’adjonction de cartes sans échelle. Rien n’est sourcé,  aucune biographie des auteurs, ni de bibliographie en fin de volume. Ceci est fort regrettable, même pour un album destiné à la jeunesse.