Sous le second empire, l’histoire de la première grève des ouvrières à Lyon. Un scénario qui mêle intelligemment l’histoire d’une famille, Camille, son frère et sa jeune sœur et l’histoire du mouvement ouvrier.

Cette histoire inspirée de la réalité, décrite par Claire Auzias et Annik Houel dans La grève des ovalistes (Lyon, juin-juillet 1869), paru en 2016, aux éditions Atelier de création libertairePremière édition : Payot, 1982 met en scène une famille pauvre de la campagne ardéchoise.

Camille quitte son Ardèche natale en 1867 pour, espérant une vie meilleure et un bon salaire pour aider son père, un atelier lyonnais de filature de soie. Deux ans plus tard, après le ruine et la mort du père, Tonin et Louison partent vers la ville pour rejoindre leur sœur à Lyon. Outre les péripéties de ce voyage, la BD décrit le travail dans un atelier de mouliniers : la très longue journée de travail, les bas salaires, le logement insalubre et les ravages de la tuberculose.

Le dessin, toujours précis donne corps au récit.

Le scénario replace les événements dans le contexte économique, social et politique de la seconde moitié du XIXe siècle. On peut s’étonner de ne trouver aucune référence à la révolte des canuts.

Le récit de la révolte des ouvrières, les ovalistes en juin 1869 montre à la fois leur détermination et les limites de ce combat féminin dans un monde dirigé par et pour les hommes. La grève qui s’est répandue dans la ville et a entraîné celles des ouvrières italiennes que les patrons sont allés chercher pour briser la grève, a été un succès dont seuls les hommes ont profité. Ils ont obtenu une augmentation de salaire, refusée aux ouvrières.

Cette BD illustre une page d’histoire, peu connue, de la lutte des femmes pour l’Égalité.