« Innovation 67 » marque le 4ème tome des aventures de Kathleen (après Sourire 58, Léopoldville 60 et Bruxelles 43) aux Editions Anspach et plonge cette fois l’héroïne dans l’effervescence de la fin des années 60 à Paris puis Bruxelles.

La jeune femme est désormais journaliste pour la RTB et doit interviewer Claude Pompidou à Paris. Elle retrouve son amie Monique, et fait également la rencontre d’un mystérieux pilote de courses.

Bruxelles à la fin des années 60

De retour à Bruxelles, Kathleen découvre une capitale agitée : manifestations anti-impérialistes et anti-américaines en pleine guerre du Vietnam contrastent violemment avec la « Quinzaine américaine » prévue par le grand magasin bruxellois L’Innovation au mois de mai 1967.

C’est dans cette enseigne historique que la mère de Kathleen travaille comme vendeuse. Le jour où elle lui rend visite, une employée découvre que la réserve du premier étage est en flammes…

L’Innovation, un grand magasin historique

Un petit dossier en fin de volume nous apprend que ce bâtiment a été construit par l’architecte Horta en 1897 et qu’il faisait alors concurrence à la Samaritaine de Paris ou à Harrods à Londres (photo ci-contre du bâtiment en 1901, Hortamuseum). L’incendie dont il est question ici a coûté la vie à plus de 260 personnes et marqué durablement la mémoire collective bruxelloise et plus généralement belge (article de la RTBF). L »interview d’un témoin, qui a perdu son père dans l’incendie, permet de mieux saisir l’ampleur du drame et ses répercussions sur la société bruxelloise.

Un film est prévu sur ce dramatique événement pour l’année 2023 .

Les couleurs font revivre la fin des années 60 en France et en Belgique et la planche sur la fameuse Quinzaine américaine du grand magasin est particulièrement réussie. L’album met également en relief les manifestations anti-américaines qui se sont tenues en Belgique.

Suspense et enquête sur les traces du gigantesque incendie

Les deux romances qui s’intercalent dans le récit (entre Kathleen et le mystérieux pilote ainsi qu’entre Monique et Célestin) n’apportent pas grand-chose à l’histoire et compliquent inutilement le récit. Leur intérêt est toutefois de donner un peu de corps à ce tragique fait divers, très peu connu en France, et de faire durer le suspense : qui est responsable de l’incendie ? Est-ce une action d’envergure des anti-impérialistes ? Il faut attendre la fin de l’album et le petit complément pédagogique pour découvrir la vérité. L’interview d’un témoin, qui a perdu son père dans l’incendie, permet de saisir l’ampleur du drame et ses répercussions sur la société bruxelloise.