« Population & Avenir, revue indépendante alliant rigueur et pédagogie, vous présente une analyse originale des enjeux actuels. Vous y trouverez une source d’informations, de réflexions et d’argumentaires amplement illustrés par des cartes, des graphiques, des tableaux, des schémas… »
ÉDITORIAL par Sherlock HOLMES (P.C.C. Gérard-François DUMONT)
LA RURALITÉ À DEMI RESSUSCITÉE EN FRANCE

En 2010, avec son « zonage en aires urbaines », l’Insee avait fait disparaître la ruralité en France. Moins de 5% de la population vivaient dans des « communes isolées en dehors des pôles ». Mais le même institut, qui avait enterré le mot rural, vient de le ressusciter. Selon une nouvelle étude publiée en novembre 2020, la France compte 30 775 communes rurales et la population qui y vit est de 21,8 millions d’habitants, soit 33% de la population de la France.

Espoir déçu. L’Insee a remplacé son étude des territoires du zonage en aire urbaine par un « zonage en aire d’attraction des villes ». 93,3% de la population de la France y vivraient. Ainsi, seulement la moitié de la ruralité serait ressuscitée en France. « Élémentaire, mon cher Watson ! « .

 

DOSSIER par Gilbert EMONT et Soazig DUMONT
LA FABULEUSE VARIÉTÉ DU MARCHÉ DU LOGEMENT : L’EXEMPLE DE L’ÎLE-DE-FRANCE

Les auteurs cherchent à mettre en évidence une typologie du marché du logement en Île-de-France à l’aide d’une nouvelle méthode combinant de nombreuses variables regroupées en 2 composantes.

Dans la Métropole du Grand Paris (arrondissements de Paris et petite couronne), on peut ainsi distinguer 7 familles caractéristiques des différents marchés du logement : Paris Prime, Paris résidentiel, Paris populaire, Paris vert, Néo-Faubourg, Faubourg social et Banlieue dense. On peut ensuite se demander si les intercommunalités de la Grande Couronne ont des traits semblables aux familles de la Métropole du Grand Paris. Au final, on repère 3 familles communes : Paris résidentiel, Parus vert, Néo-Faubourg et 1 une famille originale : Périphérie urbaine.

 

DOCUMENT PÉDAGOGIQUE (libre de droits)
LE PEUPLEMENT DE LA RÉGION ÎLE-DE-FRANCE

 

EXERCICE PÉDAGOGIQUE par Eric GACHET
DÉCOUVRIR LES DIFFÉRENTES FAÇONS D’HABITER UNE MÉTROPOLE – L’EXEMPLE DE HANOÏ (VIÊT NAM)

Cette proposition de séance s’inscrit dans le thème 1 du programme de Géographie de 6ème : Habiter une métropole. Elle invite à explorer la notion d’habiter, qui permet de révéler les rapports noués entre les habitants et les espaces, de façon à la fois concrète et complexe.

Dans une première étape, les élèves observent des images d’Hanoï et complètent un tableau les situant, les décrivant et explicitant les manières d’habiter dans la ville. Dans une deuxième étape, le professeur précise les dynamiques actuelles de la métropole, à partir de documents variés (texte, plan du métro, vidéo). Dans un troisième temps, les élèves rédigent un paragraphe de quelques lignes pour répondre à la question : qu’est-ce que veut dire habiter une ville ?

 

LE POINT SUR…par Julien DIMON
SANS DOMICILE FIXE (SDF) et SANS-ABRI – QUI SONT-ILS ? COMBIEN SONT-ILS ?

L’INSEE a réalisé par 2 fois, en 2001 et en 2012, une enquête approfondie auprès des « sans domicile ». Ils seraient près de 90000 en 2001, plus de 140000 en 2012. Parmi eux, seulement quelques milliers d’individus seraient à la rue, « sans-abri » (on les estime à environ 1/10e des « sans domicile »). Autres chiffres : près de 10% des individus vivant en France auraient été, à un moment de leur vie, sans logement personnel et environ 1% de la population en France a été dans une situation de « sans domicile ».

Pourtant, ce dénombrement aujourd’hui incomplet et sans prise en compte spatiale à l’échelle locale, pose question pour un déploiement efficace des aides. Une opération de décompte a ainsi eu lieue à Paris en février 2018. Bilan : quelques 2000 personnes sans-abri dans les rues de Paris. Une deuxième opération a été menée en 2019 avec un nombre de sans-abri établi à 3622 personnes. Une troisième « Nuit de la solidarité » en février 2020 donne le résultat de 3552 sans-abri. Cette « décentralisation » permet d’agir plus efficacement localement. Les villes françaises et européennes multiplient donc ces opérations.
ANALYSE par John F. MAY et Sara ROTENBERG
AFRIQUE SUBSAHARIENNE : VERS UNE BAISSE PLUS RAPIDE DE LA FÉCONDITÉ ?

La plupart des pays d’Afrique subsaharienne connaissent une croissance démographique élevée. Celle-ci est causée par la baisse de la mortalité et le maintien d’une fécondité élevée. La population de l’Afrique subsaharienne pourrait ainsi presque quadrupler avant la fin du XXIe siècle, passant de 1,09 milliard de personnes à la mi-2020 à 3,8 milliards en 2100. Mais cette projection dépend largement de l’évolution de la fécondité.

Certains chercheurs estiment que la baisse de la fécondité pourrait être beaucoup plus rapide que celle projetée par les Nations Unies grâce aux améliorations dans le domaine de l’éducation et à une urbanisation plus forte. 3 pays de l’Afrique sub-saharienne ont enregistré des succès plus probants que les autres dans leurs efforts de réduction des niveaux de fécondité : le Kenya (par le développement de l’éducation des filles et  l’investissement dans le système de santé), l’Éthiopie (notamment grâce aux agents de vulgarisation qui promeuvent des messages sur la santé, la nutrition et la contraception dans tout le pays) et le Rwanda (grâce à d’importants efforts de planification familiale). La planification familiale doit dans tous les cas, pour gagner en efficacité, être accompagnée et renforcée par des interventions multisectorielles.

Plus généralement, une accélération de la baisse de la fécondité pourrait être bénéfique dans les pays de l’Afrique subsaharienne s’ils arrivent à exploiter le (double) dividende démographique en investissant dans la jeunesse, comme en Asie du sud-est entre les années 1970 et 2000.