La préface de Philippe Bertrand, animateur sur France-Inter de l’émission quotidienne de la mi-journée: « Carnets de campagne » situe l’initiative des deux auteurs comme un projet de présentation à la fois simple d’une question d’actualité environnementale, du moins pour ce premier numéro, et de pratiques novatrices résolument en marge de la société productiviste, réponse peut-être aux enjeux de demain.
Dans ce premier numéro, quatre enquêtes: les algues vertes en Bretagne, les déchets, l’eau, le prix des fruits et légumes.
Chaque dossier comprend une présentation de la question, une interview, des pistes de solution avec les acteurs du changement, une rubrique « sans langue de bois » qui juxtapose des éléments divers : courts paragraphes, citations, caricatures présentant les termes du débat et sous le titre « Soyez le changement » une bibliographie et sitographie quand on attend là une incitation à agir.
Se pose la question du public auquel s’adresse cette publication, faire simple certes mais les explications restent superficielles, quelques schémas sont très parlants, le niveau de langue est parfois élevé (oxymore…); sans doute assez adapté à la fin du collège et à la classe de seconde.
Sous le titre « Qu’est-ce que c’est que cette salade? » les auteurs abordent la question des algues vertes en Bretagne. On retiendra outre un bon schéma des mécanismes en œuvre l’intéressante interview d’un agriculteur breton, André Pochon.
« Elle est poubelle la vie? », le ton humoristique du titre introduit quelques repères statistiques récents sur les déchets, une réflexion à propos de l’obsolescence rapide et programmée des matériels électriques et électroniques. L’interview sur le compost urbain est décalée, on lui préférera la double page sur les structures d’économie solidaire. Un bon dessin de presse peut être utile pour lancer un débat en collège.
« Grosse pression sur l’eau » pose la question: notre agriculture est-elle trop gourmande en eau face au changement climatique? Mais rien ne dit que ce changement, au moins sous nos latitudes, induira un déficit hydrique. Sont abordés ensuite les pollutions de l’eau, les gaspillages et une intéressante page sur les consommations invisibles liées à la fabrication d’une certain nombre de produits quotidiens. Par contre l’interview de J.Dupéty est plus contestable en confondant besoins hydriques et besoins nutritionnels des végétaux; si la technique de bois raméal répond bien aux besoins nutritionnels cela semble moins évident pour les besoins en eau.
« Qui se sucre sur les fruits en légumes? », ce dernier dossier traite de la composition des prix des fruits et légumes de la production au commerce de détail. Le schéma de composition du prix de la pomme est intéressant mais l’analyse du mécanisme des prix reste superficiel. La double page, en quelques clichés, sur la fraise espagnole s’oppose aux nouveaux circuits de proximité décrits comme une panacée.
De courts dossiers autour d’une question, des outils pour approfondir, dommage de ne pas trouver une ouverture plus marquée vers le monde.