Cette BD est le 3e tome de la série consacrée par Jack Manini et Etienne Willem à leur héroïne Julie Petit-Clou. Cette dernière est une voyante, fille de diseuse de bonne-aventure, mais avec de réels talents de vision. Elle va utiliser ses dons pour aider la police à résoudre à un certain nombre d’affaires criminelles. A travers elle, le lecteur pénètre dans les coulisses et les entrailles des Expositions universelles. En l’occurrence, ici, un criminel qui décapite ses victimes.
Dans un style très cartoonesque et très dynamique, les auteurs nous plongent dans la vie assez folle de Julie, remplie de multiples personnages, de situations chaotiques et de suspens. Le ton est enjoué et frais. Julie est un personnage très attachant et on a envie de la suivre jusqu’à sa dernière Exposition, celle de 1937, dont elle-même sait qu’elle sera son ultime représentation.
Dans ce tome, malgré les péripéties, malgré les menaces qui pèsent sur elle, Julia a le temps de trouver l’amour (mais est-il réel?) et de devenir maman. Cette BD est aussi une histoire de vie et de femme. Une femme indépendante et au caractère entier, joyeuse et déterminée, attachée à ses proches.
A travers ces aventures policières, nous sommes en immersion dans les turbulences des Expositions universelles. Par la présence de Mac Mahon et la volonté d’éviter le moindre scandale, alors même que des cadavres sont retrouvés sur les sites de l’Exposition, nous comprenons l’importance économique et politique de ces Expositions pour la toute jeune IIIe République. L’objectif est de faire de la France une puissance retrouvée après l’épisode napoléonien.
Les quasi 30 000 exposants, les bâtiments, les inventions… tous doivent montrer le savoir-faire de la France, sa créativité et son génie. Parmi les innovations les plus marquantes pour les visiteurs, la machine à glaçons, les bougies électriques, un ballon captif au jardin des Tuileries… Tout ceci est résumé dans un cahier en fin de BD qui présente les éléments les identifiables de cette Exposition universelle de 1878.
Enfin, cette BD évoque une science très en vogue à l’époque dans les universités européennes et françaises, la phrénologie, science qui étudie les crânes humains, afin d’en déceler les bosses et les creux. Ainsi, pour les tenants de cette science, s’expliqueraient certains traits de caractères, y compris les pathologies psychologiques et psychiatriques.
Présentation de la BD sur le site de l’éditeur.
Le criminel du siècle s’évade et hante l’Exposition universelle de 1878… La première bougie électrique s’allume et son ombre apparaît ! Avec lui, la visite de la tête de la statue de la Liberté prend des allures de train fantôme ! Face au tout nouveau palais du Trocadéro, dans sa roulotte de voyance, Julie PetitClou a peur. Elle a vu la silhouette du criminel en songe et sait que chaque nouveau client pourrait être “le tueur étalon” comme l’appellent les phrénologistes, ces scientifiques qui étudient les bosses du crâne.
Présentation de l’auteur sur le site de l’éditeur.
Rare auteur dont le groupe sanguin est BD (véridique !), Jack Manini utilise aussi bien la plume pour dessiner que le stylo pour écrire… Mais il refuse de s’emmêler les pinceaux en mixant les deux ! C’est en gribouillant déjà tout petit dans ses cahiers scolaires que Jack Manini est devenu illustrateur, dessinateur, scénariste et raconteur d’histoires …
Après une école d’art (ENSAAMA) qui à 15 ans lui avait permis de s’enfuir à Paris, il décroche un BTS d’art graphique. Le prestigieux diplôme lui ouvre les portes des grands magazines de l’époque : Pilote, Charlie, l’Hebdo des Savanes, Playboy, Jonas, Zoulou, etc…
Présentation du dessinateur sur le site de l’éditeur.
Né à Charleroi en 1972, Étienne Willem a suivi des études d’histoire à l’université de Liège. Il travaille au studio d’animation 352 au Luxembourg comme superviseur story-board. Auteur aux Éditions Paquet de la série Vieille Bruyère et Bas de Soie (3 tomes disponibles). Il a réalisé ensuite la série L’Épée d’Ardenois en mettant en scène des personnages animaliers dans un contexte médiéval. Puis il travaille sur une série d’inspiration steampunk Les ailes du singe. Il signe chez Grand Angle la série La fille de l’exposition universelle avec Jack Manini au scénario. Il rejoint l’écurie Drakoo en 2020 avec l’album Les Artilleuses avec Pierre Pevel au scénario.