Louis-Antoine Dessaulles arrive en mars 1878 à Paris, la ville lumière, la ville des expositions de la fée électricité et de la fête. Cet exilé financier découvre la ville et en témoigne dans sa correspondance, le texte en a été établi, pour les Presses universitaires Laval, Georges Aubin et Yvan Lamonde.

En introduction Georges Aubin et Yvan Lamonde rapporte des éléments de la vie de Louis-Antoine Dessaulles, ses déboires dans les affaires et le contexte de sa correspondance avec sa fille Caroline. Ils rappellent aussi le contexte parisien quand arrive Dessaulles, en 1878 où le coût de la vie augmente avec la préparation de l’Exposition universelle. Même en exil l’homme tente de nouvelles affaires, sans succès. Cette longue introduction rapporte la vie de Dessaulles à Paris, jusqu’à sa mort en 1895. Elle est complétée d’une description de l’Exposition en 1878.

L’ouvrage reproduit les longues lettres à Caroline. IL y raconte longuement des difficultés quotidiennes dans un Paris mis en effervescence par l’Exposition, les affaires, comme ses tentatives de commercialisation du sirop d’érable, qu’il pense y faire. Ces missives renseignent le lecteur sur les appartements parisiens, les querelles de voisinage, l’accès à l’eau dans la ville

L’auteur décrit la fête inaugurale de l’Exposition (p. 42 et suiv.), la fête du 30 juin 1878, le tout nouvel éclairage public, les nouvelles dans la presse française mais aussi américaine. Pour ses loisirs il assiste au cours d’anthropologie, voyage à Londres en décembre 1878 et visite Versailles l’année suivante.

Au fil des lettres on perçoit le père attentionné, le bourgeois désargenté mais curieux de son temps et de la politique. Il  évoque la grande fête donnée en l’honneur de Victor Hugo en 1881 puis de ses funérailles et discute de l’intérêt de la religion à de nombreuses reprises. Il échange aussi avec une cousine à propos des inventions électriques.

L’Exposition de 1889 est aussi un moment enthousiasme pour Dessaulles : « Dans tous les cas, l’affluence à l’Exposition est toujours énorme. Il monte jusqu’à 20 000 personnes dans la journée à la Tour Eiffel, mais on n’en peut monter plus de 5000 à la dernière plateforme. Les autres restent dans les restaurants de la première ou sur la seconde, pendant quelque temps. À 100 000 fr. par jour, la Tour sera payée en 50 jours, c’est-à-dire qu’elle se paiera au moins deux fois et demie pendant la durée de l’Exposition.[…] J’y suis monté avec Métivier et c’est étonnant comme on y voit Paris rapetissé » (p. 174, 177).

«  Mercredi matin, nous sommes partis à 9 h, sommes rentrés aux Invalides, avons vu la magnifique exposition du ministère de la Guerre, avec des canons et des obusiers prodigieux, et des plaques de fer de 15 pouces d’épaisseur percées par des boulets dans les essais faits au Creusot et autres chantiers. Nous avons ensuite visité la pagode de la Cochinchine, les palais de l’Aunam, du Tonkin, des colonies françaises réunies, de la Tunisie, de l’Algérie, et Béique est allé voir le chemin de fer glissant. Là nous avons pris le chemin de fer Decauville et nous sommes rendus au Champ-de-Mars en faisant tout le tour de l’Exposition. Arrivés à l’extrémité de la galerie des Machines, sur l’avenue de Suffren, nous sommes entrés sans faire queue au bouillon Duval de ce côté et avons déjeuné. » (p. 183). Il y consacre plusieurs lettres.

En 1892, il visite Nice et sa promenade des Anglais et le casino de Monte-Carlo, Montreux. Toujours en quête de fortune il s’intéresse à l’affaire de Panama.

A travers cette correspondance, c’est un aperçu de la vie des entrepreneurs de la fin du XIXe siècle. Ses impressions de Paris peuvent être comparées à celle d’Edmondo De Amicis, Souvenirs de ParisÉditions Rue d’Ulm (« Version française »), 2015..

L’ouvrage est téléchargeable gratuitement sur le site de l’éditeur