« Population & Avenir, revue indépendante alliant rigueur et pédagogie, vous présente une analyse originale des enjeux actuels. Vous y trouverez une source d’informations, de réflexions et d’argumentaires amplement illustrés par des cartes, des graphiques, des tableaux, des schémas… »
ÉDITORIAL par Gérard-François DUMONT
FRONTIÈRES : UN RESURGISSEMENT DURABLE ?

Depuis l’implosion soviétique en 1989, et à quelques exceptions près, la tendance s’est révélée plus favorable à des frontières davantage ouvertes que davantage fermées. On peut l’expliquer à la fois par le développement du tourisme, source importante de revenus pour de nombreux États, et par la prise de conscience des avantages des espaces frontaliers considérés comme des lieux de synergies multiples.

Pourtant, en 2020, jamais le monde n’a connu autant de frontières fermées pour des raisons sanitaires. Les frontières nationales ont connu un « renouveau ». Les conséquences risquent d’être durables. La pandémie a en effet interrogé sur la mondialisation de l’économie. « En prospective, un scénario à considérer est donc celui selon lequel le resurgissement des frontières du printemps 2020 se traduirait par un « retour » durable ».

 

DOSSIER par Gilles POUPARD et Didier TAVERNE
LA FORMATION, CLÉ DE A DYNAMIQUE DE L’EMPLOI DANS LES TERRITOIRES ?

Les auteurs proposent d’utiliser un « indice synthétique de composition de la population active » qui prend en compte 5 indicateurs : part des actifs diplômés du supérieur, des actifs sans diplôme, des cadres, des professions intermédiaires, des ouvriers. Les 76 zones d’emploi à ISCPA élevé bénéficient souvent d’une présence importante de sièges sociaux ou d’un fort pourcentage de cadres au sein des administrations publiques. Elles se situent en Ile-de-France, dans les principales métropoles mais aussi dans quelques territoires « non-métropolitains » ou dans le sud-est de la France. A l’inverse, la géographie des 76 zones d’emplois à ISCPA faible correspond surtout à des territoires à faible densité de population.

D’une manière générale, plus la proportion des diplômés de l’enseignement supérieur et des cadres est présente dans la population active, plus les évolutions de l’emploi sont favorables. Par ailleurs, on observe un lien entre ISCPA élevé et présence d’activités à plus forte productivité. Mais ce résultat global doit être nuancé. Une composition sociale plutôt diplômée/cadres et professions intermédiaires ne garantit pas automatiquement une croissance de l’emploi. Il n’y a donc pas fatalité ou de déterminisme dans les dynamiques de l’emploi. Les exemples de Vitré ou de Cholet sont à méditer.

Un élément semble certain : la structure de l’emploi évolue en faveur de l’emploi qualifié et donc des personnes les plus formées. Il est donc essentiel de lutter contre les sorties prématurées du système éducatif et de favoriser l’augmentation du niveau de formation de la population. La formation, les savoirs de la population doivent donc être vus comme des facteurs productifs à part entière. Ce sont des « ressources spécifiques territoriales activables ».

 

DOCUMENT PÉDAGOGIQUE (libre de droits)
FRANCE : DES DYNAMIQUES D’EMPLOI TRÈS CONTRASTÉES

 

EXERCICE PÉDAGOGIQUE par Alexandre DUCHESNE
NOUVEAU LYCÉE : PRÉSENTATION COMMENTÉE DES PROGRAMMES D’HISTOIRE-GÉOGRAPHIE

Dans un premier temps, l’esprit général de la réforme du lycée est présenté, puis les programmes d’Histoire-Géographie (Tronc Commun) et d’Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques (Spécialité).

Dans un deuxième temps, une méthode est proposée pour la réalisation de l’étude critique de document(s). Elle est illustrée par des photographies commentées sur le thème 4 d’HGGSP en classe de Terminale : « Identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques ».

 

LE POINT SUR…par Michel GOUSSOT
LES FRONTIÈRES DE L’AMÉRIQUE DU NORD : ENJEUX ET PERSPECTIVES

L’Amérique du Nord possède le système frontalier le plus étiré au monde : plus de 12 000 km. Les deux frontières terrestres d’Amérique du Nord constituent des lieux de mobilité uniques au monde par l’intensité des passages de millions de personnes et de véhicules chaque année, mais aussi du fait de l’intégration de l’Amérique du Nord dans un système de coopérations régionales (ALENA). Même si depuis les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis sont passés à un système de « frontières défendues », les synergies bilatérales restent fortes entre États-Unis, provinces canadiennes d’un côté et États mexicains ou « villes-jumelles » de l’autre. Le fait qu’une frontière internationale soit à la fois une barrière, un corridor de passage et une zone de transition entre « deux mondes » se vérifie ici particulièrement.

Les territoires transfrontaliers américano-mexicains forment un espace régional à part entière, la « Mexamerica ». C’est la première zone frontalière traversée dans le mode avec 350 millions de passages par an sur près de 50 points de passage. Pour les Mexicains, au nord de la frontière, c’est la possibilité d’accéder au « rêve américain ». A l’opposé, pour les Canadiens, la frontière est un élément-clé de l’identité, elle représente un bouclier identitaire contre l »impérialisme américain ».
« L’originalité de ces frontières nord-américaines est d’être à la fois des lieux de connexions et de convergences aussi bien que des lieux de rejet et de séparation, alternativement flexibles et fixes, ouvertes ou fermées […] et bien davantage que de simples emplacements institutionnels ».
ANALYSE par Raphaël BARBICHE et Rita BISIMWA
DES FORÊTS ET DES HOMMES FACE AU DÉVELOPPEMENT DURABLE : L’EXEMPLE DU CONGO RDC

Le Congo RDC dispose d’un immense massif forestier, dont la gestion durable est un véritable enjeu.

Pourtant les freins, directs et indirects, sont nombreux : la tradition de l’agriculture sur brûlis, la croissance démographique, l’utilisation massive du bois comme énergie domestique pour la cuisson ou le chauffage (bois-énergie), l’exploitation artisanale et le faible encadrement des institutions étatiques sur les opérateurs illégaux.

Pourtant, le Congo RDC a ratifié des traités et conventions internationaux environnementaux. Des actions sont déjà menées, notamment avec l’élaboration et l’adoption de textes législatifs et règlementaires pour gérer les questions environnementales (nouveau Code forestier dès 2002). Mais pour un développement vraiment durable, l’ensemble des dimensions écologique, sociologique et économique doivent être prises en compte. Par exemple, l’approche de la foresterie communautaire est un des outils proposés pour faire des écosystèmes forestiers un levier de la croissance économique autour des zones forestières et donc d’un développement local. La conservation communautaire est un autre outil, plus directement liée à la proximité d’aires protégées. Ces projets sont appuyés par les bailleurs internationaux.