« Nourrissez, goûtez toutes les cultures » a inscrit, dans un « grec phonétique », Mari Yamazaki sur la couverture de son manga.
Et c’est bien à une invitation à embrasser deux cultures différentes (grecque et japonaise) à laquelle nous convie, une nouvelle fois, la lecture de ce petit opus.
On retrouve avec plaisir Démétrios, peintre et athlète, se demander de quelle façon il pourrait faire évoluer son art à la suite d’une intervention fracassante du patriarche de son petit village.
Ce dernier rêve de prospérité pour sa bourgade, Tritonia, et veut des vases à figures rouges qui « se vendent », avec de l’athlétisme et de « beaux hommes et de belles femmes ».
Une telle production n’est pas du goût de Démetrios qui, désespéré, se réfugie dans son pithos, invoque Zeus et se retrouve, comme dans le tome 1, propulsé dans le Japon des années 60.
Il y découvre les mangas et le grand maître Osamu Tezuka. Une superbe création céramique syncrétique va naître de cette rencontre.
Le second voyage de Démetrios le ramène vers Kokichi Tsuburaya, médaillé de bronze à Tokyo en 1964 et homme au destin tragique, une occasion de réfléchir au sens à donner à la pratique sportive et même à l’existence.
Olympia kyklos est toujours aussi agréable à parcourir et l’usage pleinement assumé de l’anachronisme en fait même un support qui pourrait être utilisé en classe.
Grégoire Masson