Nouveau manuel de la collection U chez Armand Colin, cet ouvrage dirigé par Philippe Sierra (Lycée Raymond de Naves de Toulouse) offre une approche différente des classiques de l’épistémologie comme ceux de Bailly, Ferras ou Bavoux puisqu’il entre résolument par la voie de l’enseignement. En cela, l’équipe pluridisciplinaire qui en a assuré la rédaction présente quelques universitaires mais surtout des professeurs de collège, de lycée et même d’IUFM.
S’attachant à circonscrire les contours de la géographie, le premier tiers du livre, plutôt classique, évoque l’histoire de la discipline, son insertion délicate dans le champ scientifique, ses liens avec l’histoire et donc l’évolution de son enseignement, des liens trop « logiques » entre programmes de géographie et d’histoire du début du XXème siècle à la consécration actuelle de l’approche pluridisciplinaire.
Le corps de l’ouvrage, assez classique également, détaille en 7 chapitres tous les savoirs présents dans les programmes du secondaire. Chaque question est illustrée par des définitions, tableaux, graphiques, schémas, des cartes de bonne facture malgré leur taille réduite mais surtout un ou deux « zooms enseignement » permettant au lecteur de saisir en quelle année aborder telle notion et surtout sous quel angle d’attaque.
C’est surtout la troisième partie, celle portant sur l’outillage méthodologique, qui apporte un souffle vraiment intéressant. On y trouve certes d’évidents développements sur la lecture de cartes de d’images (comme d’habitude sans image satellite), sur les TICE, mais des commentaires moins attendus sur l’œil critique à avoir lors de la manipulation de ces documents et sur la démarche à adopter, la « conduite des analyses géographiques » sans oublier le jeu des échelles.
L’arrivée récente de l’échelle locale dans les problématiques d’enseignement est abondamment traitée notamment en mobilisant la sortie scolaire (dont sont rappelés les trois temps : préparation-sortie-retour en classe). Le cas des aménagements de proximité est ici pris en exemple.
A signaler également un très bon exemple sur les transports (pp 307-308) qui permet de relativiser la notion de distance euclidienne et des références didactiques sur la gestion de l’erreur ou sur la faible réception des travaux de recherche chez les enseignants (Hugonie).
L’ouvrage se clôt sur l’étude de la « production en géographie » : étude de cas, composition, cartes et offre, en annexe, des conseils sur la préparation orale des épreuves du Capes externe.
Un très bon compromis théorie-pratique au final pour un éditeur essentiel.
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