Avec cette bande dessinée publiée chez Futuropolis, Dimitrios Mastoros et Angeliki Darlasi, adaptent un classique de la littérature jeunesse grecque de la romancière Alki Zei. Cette dernière était militante de gauche et membre de la résistance grecque sous l’occupation nazie.

A travers les yeux de Petros, 9 ans, nous découvrons le quotidien des Athéniens d’octobre 1940 jusqu’à l’automne 1944. Un quotidien marqué par la guerre ainsi que par l’occupation italienne et allemande. Lors de ses pérégrinations dans les rues de la capitale, Petros croise des personnages hauts en couleur : sa sœur Antigone, le cousin Angelos qui part à la guerre, Yannis le résistant, Sotiris l’ami rebelle qui n’a peur de rien ou la belle résistante Drosoula …

Les attitudes des uns et des autres révèlent quelque chose d’eux à Petros : c’est son grand-père qui devient menteur et voleur pour manger à sa faim, c’est Sotiris qui se débarrasse du corps de la grand-mère afin de garder les tickets de rationnement, c’est la fille du rez-de-chaussée qui entretient une relation avec un soldat allemand ou c’est ce même soldat allemand qui, jusqu’au dernier moment, se comportera en soldat nazi froid et dénué d’empathie. 

Malgré son jeune âge, Petros veut agir contre cette misère, contre la famine, l’injustice, les privations de liberté, les exécutions et les rafles qui font d’Athènes une autre ville qui ne ressemble plus en rien à celle de ses plus jeunes années. Dans la capitale, se côtoient ainsi les résistants, les « collabos », les soldats italiens et grecs … et au milieu il y a Petros qui veut agir : il crève les pneus des camions allemands, fait le gué, écrit des slogans pour réclamer la soupe populaire et participe à des manifestations.

Cette bande dessinée, adaptée du roman engagé de Alki Zei, est un beau et poétique témoignage de l’occupation allemande et italienne de la Grèce. Le lecteur suit donc le jeune Petros jusque dans les appartements, les maisons ou dans les rues d’Athènes avec plaisir, tristesse et malice. Cette grande balade est attendrissante, parfois « crue » et drôle à la fois … mais pleine d’humanité.

Pour feuilleter l’ouvrage : ICI

 

Pour les Clionautes, Armand BRUTHIAUX