Les Enfants de la Résistance est une série à succès qui s’est déjà vendue à plus d’un million d’exemplaires. Publiée pour la première fois en 2015, elle met en scène trois enfants courageux qui, alors que les adultes semblent céder au renoncement, refusent de se résigner face à l’occupation nazie. Les héros, inspirés d’authentiques jeunes résistants, ont 13 ans quand commence la série. Eusèbe, le fils de l’instituteur de Pontain L’Ecluse, petit village situé en zone occupée (Nord) et François, fils d’un fermier tué pour la Résistance, sont rapidement rejoints par Lisa, jeune allemande dont les parents, opposants au régime nazis, ont été tués dans un bombardement. Ils montent, en secret, « Le Lynx », un petit réseau local qui prend très vite de l’ampleur. De l’impression de tracts à des actes de sabotages, en passant par l’exfiltration de juifs ou d’aviateurs alliés, ils enchaînent les actes de résistance, manquant maintes fois de mourir.
Dans ce nouveau tome, qui commence à l’été 1943, le Lynx est sollicité pour faire passer un stock de papier à 250 km de chez eux, dans la zone occupée Sud. Ce papier doit servir à imprimer les journaux de la Résistance, et notamment Combattre ou mourir, qui a donné son titre à la bande-dessinée. Néanmoins, cette opération, bien plus ambitieuse que celles réalisées jusque-là, nécessite de monter un réseau d’une plus grande ampleur et de prendre le risque de faire confiance à des inconnus. Cela plonge le groupe dans la discorde. François voudrait se lancer immédiatement dans cette nouvelle mission, alors que les deux autres sont plus réticents. De plus, Eusèbe est maintenant au lycée, et donc moins présent, et Lisa s’est infiltrée dans la caserne allemande de Pontain l’Ecluse en tant que cantinière.
Le développement de la presse clandestine et la découverte du maquis
Le tome commence par la fermeture violente d’une imprimerie clandestine. Cette introduction est inspirée d’un fait réel. Le 17 juin 1944, la Gestapo, aidée par la Milice française, attaque l’atelier d’impression lyonnais créé par André Bollier. La majorité de l’équipe trouve la mort dans cette attaque.
Nos héros décident de se lancer dans cette nouvelle aventure en apprenant, par la BBC, les annonces des débarquements alliés en Sicile en juillet 1943, puis en Corse en septembre 1943. Avec l’aide de Casanier, le résistant qui cache le papier, et de Fernand, qui livre des sacs de grains, Le Lynx monte une nouvelle opération. Néanmoins, ils sont contraints d’accepter l’aide d’inconnus et doivent se fier au fameux Casanier, qu’ils soupçonnent d’être un espion allemand.
Malgré toutes les précautions prises, l’une des opérations de transport du papier tourne mal. En effet, François insiste pour faire le trajet vers Lyon d’une seule traite, malgré les mises en garde de Fernand quant à la vétusté de son camion. Ils se retrouvent, tous les deux, suite à un contrôle tendu avec la Milice française, contraints de devoir se débarrasser du camion et d’entrer en clandestinité dans la zone occupée Sud. Comme un nombre croissant de Français, ils rejoignent le maquis où François devient un « facteur », chargé de distribué les tracts et les journaux imprimés clandestinement. Grâce à Fernand, qui se retrouve séparé de sa famille, il pourra rentrer à Pontain l’Ecluse à la fin du tome.
Alors qu’ils tentent de trouver un moyen de rentrer chez eux, les résistants du maquis préparent une opération importante. Il s’agit du défilé d’Oyonnax, le 11 novembre 1943, réalisé par les maquis de l’Ain et du Haut-Jura, que François découvre dans un faux exemplaire du Nouvelliste, un journal collaborateur.
Tout au long de l’histoire, les mécanismes de la presse clandestine mise en place par la Résistance sont mis en scène. Au travers de sa mission, François se confronte à la difficulté d’obtenir et de transférer du papier, d’imprimer les tracts et les journaux, et de les distribuer. La diffusion de l’information en temps de guerre, pour contrer la propagande ennemie, est donc au cœur de l’intrigue de ce tome. La Milice occupe aussi une place plus importante que dans les précédents tomes, à mesure que François s’enfonce en zone Sud. La découverte du maquis est également l’occasion d’aborder le rôle du Conseil National de la Résistance et l’évolution de cette dernière.
L’avancée des Alliés et de la guerre
Parallèlement aux aventures de nos trois héros, le récit suit le cours de l’histoire avec le débarquement des alliés en Italie et la libération de la Corse. La rencontre de François avec les résistants entrés en clandestinité lui permet de découvrir l’horreur des camps de concentration et de développer une nouvelle obsession : celle d’écrire un journal de la Résistance, afin de transmettre pour ne pas oublier. Son séjour dans un maquis lui permet également de rencontrer des résistants étrangers, et notamment espagnols, qui lui racontent comment ils ont fui la dictature de Franco pour se retrouver confrontés à celles de Vichy et des nazis.
Une série à la fois passionnante et pédagogique
Comme dans les précédents tomes, l’intrigue est prenante grâce à des personnages très attachants qui permettent facilement aux lecteurs de tous les âges, de s’identifier à eux. La série se distingue également pour son côté didactique. Chaque album se termine par des pages documentaires très bien faites. Dans ce tome, le dossier documentaire se penche sur la presse clandestine et ses dangers, sur le maquis et les résistants, ainsi que sur les avancées alliées présentées dans la bande-dessinée. Ce dossier de quelques pages est clair, précis et concis. Il est parfait pour une utilisation en classe. Par sa précision, ses personnages et une violence sous-jacente, jamais clairement dessinée, cette bande-dessinée est un excellent support éducatif pour tous les enseignants qui veulent expliquer la Seconde Guerre Mondiale à leurs élèves.
De plus, il faut souligner l’excellent travail réalisé par la maison d’édition qui propose, avec chacun des tomes, des dossiers pédagogiques, ainsi qu’une fiche de lecture développée par le magazine La Classe. L’éditeur propose aussi de retrouver des témoignages de véritables enfants engagés dans la Résistance. Ces récits, d’une quinzaine de minutes, évoquent chacun la destinée singulière d’un de ces enfants dotés d’un courage exemplaire. Ce sont autant de supports précieux pour enrichir nos cours.
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