Ce fascicule traite d’un sujet peu abordé lorsque l’on évoque la Première Guerre mondiale, à savoir la pratique sportive. Pour cela, l’auteur sépare sa réflexion en trois temps: « Le sport avant la Grande Guerre », « Du front au terrain de sport », « Le sport de l’après-guerre ».

La première partie contextualise le sport à la fin du XIXe et au début du XXe siècles. Dans les médias, dans les pratiques populaires et élitistes, le sport prend une dimension de plus en plus importante. A travers le sport, ce sont des valeurs patriotiques qui s’incarnent, tout comme une volonté politique de créer de la cohésion et du partage.

La deuxième partie est consacrée à la période de guerre. La pratique sportive sert ici de soupape de décompression pour les soldats et tente de renforcer toujours plus les liens entre membres de même compagnie. C’est pour cela que les états-majors l’encouragent. Il y a une influence majeure ici des Britanniques, le pays étant le plus avancé à la fois dans le nombre de pratiquants et la professionnalisation. Les soldats britanniques en profitent pour construire des structures réutilisées après-guerre par les populations civiles. A l’arrivée des Américains, ces derniers exportent leurs propres sports, comme le base-ball, imités par les autres soldats, y compris issus des colonies, mais aussi par les prisonniers.

Cette partie, la plus longue, se conclut sur une liste de courtes biographies de grandes figures sportives présentes au front. Beaucoup de Français, comme Roland Garros, Georges Carpentier ou Jean Bouin, dont les noms vont baptiser, jusqu’à nos jours, de nombreuses installations sportives. Quelques femmes sont mises en valeur: Marie Marvingt ou Violette Morris.

La dernière partie se concentre sur l’après-guerre. A l’arrière, quasiment toutes les compétitions sportives ont été annulées. De nombreuses associations sportives sont dépeuplées en raison de l’hécatombe de la guerre d’une part, des mutilations d’autre part. Pourtant, les compétitions redémarrent doucement, financés par les Etats-Unis, excluant les participants des pays vaincus. Les Jeux Olympiques redémarrent en 1920 à Anvers, avec des épreuves féminines à partie de 1928, à Amsterdam. Le recul du temps de travail permet d’augmenter le temps disponible pour les pratiques des amateurs.

Un des grands atouts de ce petit ouvrage est la grande richesse de ces documents. Le fascicule comporte de multiples photos, affiches, dessins, portraits, facilement réutilisables en classe, à la fois par les enseignants de 3e ou de 1ère. Cela rend en plus beaucoup plus concrète et vivante l’expérience du lecteur.

Il ne faut pas se tromper quant à l’apparence physique de ce travail: il peut semble léger au premier regard extérieur, mais il comporte de nombreux éléments, réflexions et exemples précis. La lecture est aisée et plaisante: elle plaira sans aucun doute au plus grand nombre.

Présentation sur le site de l’éditeur 

La guerre a pour effet immédiat de ralentir le développement du sport. Cependant, la durée du cataclysme, l’adaptation aux nouvelles modalités de combat et le brassage culturel lié à la mondialisation du conflit vont lui donner un nouvel élan et poser les bases du sport moderne.

Présentation de l’auteur sur le site de l’éditeur 

Enseignant depuis 1990, Christophe THOMAS a assuré les fonctions d’instituteur, de directeur d’école puis de
maître formateur. Il est détaché depuis six ans au service éducatif de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne.