Dans cet ouvrage, David Alliot, spécialiste de l’auteur Céline, fait le choix de raconter des histoires, et se revendique conteur plus qu’historien.

Il présente ici 14 portraits de collaborationnistesHistoire de la Collaboration 1940-1945, François Broche, Jean-François Muracciole, Tallandier, 2017 et Les Collabos – Treize portraits d’après les archives des services secrets de Vichy, des Renseignements Généraux et de l’Épuration, Laurent Joly, Éditions Les Échappés, 2011, pas les plus connus, qu’il classe en autonomistes, affairistes, politiciens, opportunistes et intellectuels en manque de reconnaissance.

La plupart ont un lien avec Céline. Chaque récit de vie est complété par un extrait d’archives sur un événement marquant ou élément clé de la personnalité présentée.
Voici un résumé de ces histoires de vie intrigantes et rocambolesques qui nous éclairent sur l’Histoire. On en apprend en particulier sur les indépendantismes breton, alsacien et algérien, les relations entre les différentes personnalités, la retraite des collaborationnistes à Sigmarinen en 1945, et les procès des collaborationnistes.

Autonomistes et indépendantistes

 Hermann Bickler

Né en Lorraine allemande, en 1918 Hermann Bickler entre au lycée français et devient avocat à Strasbourg au début des années 1930. Il devient autonomiste alsacien en réponse à la centralisation et la francisation qui ne prennent pas assez en compte les particularismes régionaux.
Bickler participe au Congrès du parti autonomiste breton en août 1927, pendant lequel naît le “Comité central des minorités nationales de France”, qui regroupe les autonomistes bretons, flamands, corses et alsaciens. La répression qui conduit à l’arrestation des chefs historiques du mouvement autonomistes alsacien profite à Bickler qui fonde le mouvement de jeunesse du Landespartei qui reprend le programme du parti nazi, avec une composante catholique.
Arrêté en septembre 1939 et libéré par Pétain, il devient préfet de Strasbourg dans une Alsace annexée au Reich, et participe à la nazification et à l’édification du camp du Struthof ainsi qu’à l’engagement des jeunes dans la Wehrmacht. En 1943 il est promu colonel SS à Paris, au service de sécurité du Reich, il dirige les services d’espionnage. Il disparaît en 1945. Condamné à mort par contumace en 1947, il n’est jamais inquiété. Il aurait rejoint le contre-espionnage américain et mort en 1984 sur les bords du lac Majeur.

Olier Mordrel (Olivier Mordrelle)

Né en 1901 dans une famille aisée de Bretons de Paris, Olier Nordrel étudie à Rennes où il rencontre Morvan Marchal et Fransez Debauvais, nationalistes bretons, et ils créent la revue Breiz Atao (Bretagne d’abord), puis en 1927 ils fondent le parti autonomiste breton. Suite à la scission entre fédéralistes et indépendantistes, Mordrel fonde le parti nationaliste breton, autour d’un discours radicalisé proche du parti nazi, avec le soutien moral et financier de Berlin. Condamné à un an de prison avec sursis en 1938, le gouvernement breton s’exile à Berlin en 1939, et Mordrel est condamné à mort par contumace en 1940, mais suite à la défaite française, il revient à Rennes avec les Allemands. Le Comité national breton est fondé le 3 juillet 1940, avec le projet de constitution d’une armée nationale bretonne. L’entrevue de Montoire met fin aux espoirs d’indépendance: en contrepartie de la collaboration du nouveau régime, le Reich s’engage à maintenir l’intégralité du territoire. Mordrel démissionne et trouve refuge en Allemagne, puis en Angleterre où il livre des informations aux Britanniques, en Argentine puis en Espagne. A nouveau condamné à mort en 1945, il est amnistié en 1969, et meurt en 1985.

Mohammed Al-Maadi

Le portrait de Mohammed Al-Maadi, indépendantiste algérien, montre la stratégie nazie d’alliance avec les peuples arabes pour affaiblir les empires coloniaux français et britannique, en se servant d’un argumentaire antisémite et pro-indépendance.
Issu d’une riche famille de notables musulmans, Mohammed Al-Maadi est envoyé à Paris en 1921 pour étudier. Il y participe aux réunions du Parti du progrès algérien et en devient le président. En 1930, de retour en Algérie, son discours extrémiste reçoit peu d’écho auprès de la population, mais il est arrêté plusieurs fois. Il revient en métropole en 1936, et se rapproche des groupuscules d’extrême droite et est arrêté avec d’autres indépendantistes algériens à la déclaration de guerre. Libéré en juillet 1940, il organise le comité nord-africain du Rassemblement national populaire et lance un hebdomadaire anti français Er Rachid (le guide en arabe), qui défend les politiques du IIIe Reich.
En 1943, il s’allie avec Henri Lafont, le chef de la Gestapo française et obtient des financements pour Er Rachid, ainsi qu’une cantine gratuite pour les Algériens pauvres de Paris. Ils créent aussi une brigade nord-africaine composée de 180 malfrats (malgré une ambition de 5000 hommes) pour lutter contre la résistance. La brigade commet de nombreuses exactions (torture, pillages) et est un désastre militaire, subit de nombreuses pertes et voit renforcer les effectifs de la résistance.
Al-Maadi est congédié en mai 1944, il rejoint Berlin et trouve refuge en Égypte jusqu’à sa mort en 1954.

Les antisémites

 Louis Darquier de Pellepoix

Né en 1897 dans une famille influente de Cahors, républicaine, radicale et catholique. Après une carrière militaire en demie teinte lors de la 1ère guerre mondiale, Louis Darquier de PellepoixLe cas Darquier de Pellepoix – Antisémitisme et fascisme français 1934-1944, Laurent Joly, Tallandier, 2023 est placé grâce à ses contacts dans une grande entreprise de négoce de céréales dont il est évincé en 1925 en raison de sa mauvaise gestion, et d’un manque d’assiduité. Il continue une vie de débauche, vivant aux crochets de sa famille et s’engage en politique à l’Action française puis aux Croix de Feu.
Elu conseiller municipal de Paris en 1935 en tant que candidat antisémite, repéré par les Allemands, il fonde son propre parti, le Rassemblement anti juif de France.
En mai 1942, il devient responsable du commissariat général aux Questions juives, il organise la propagande anti sémite, la spoliation des Juifs et leur déportation, notamment lors de la Rafle du Vel d’Hiv. Il accusera René Bousquet, chef de la police d’en être l’instigateur, lors d’une interview parue en 1978 dans l’Express depuis son exil à Madrid dans laquelle il tient des propos négationnistes. Il décède en 1980.

George Montandon

Né en 1879 en Suisse d’origine allemande, George Montandon fait des études de médecine puis explore l’Ethiopie où il examine les habitants, prend des mesures de leur crâne, morphologies et publie son récit de voyage. Il fait de même en Russie pendant la 1ère guerre mondiale, puis s’installe à Paris et devient professeur d’ethnologie à l’école d’anthropologie. Il publie un livre sur les races qui se veut scientifique en classifiant les groupes humains selon des critères raciaux. Pour lui, les Juifs forment une « ethnie putain », et à partir de 1940 il publie plusieurs articles radicaux qui lui valent de devenir expert auprès du Commissariat aux Questions juives en février 1942. Il est notamment chargé d’examiner depuis son domicile les « cas douteux » (à la charge des patients) et leur fournit un certificat de juif ou non juif.
Le 3 août 1944, sa villa de Clamart est la cible d’un attentat pendant lequel sa femme meurt. Blessé, il est soigné en urgence à l’hôpital Lariboisière (réservé aux autorités allemandes), puis envoyé en Allemagne où il décède le 30 août.

Politiques, ministres et hommes d’action

Jacques Doriot

Issu d’une famille d’ouvriers, Jacques Doriot doit arrêter les études à la fin du collège pour rejoindre l’usine de son père. Il y fréquente les Jeunesses socialistes. Pendant la Première guerre mondiale, il est soldat sur le front lorrain, puis à Budapest, Fiume et en Albanie. A son retour, il milite pour le Parti communiste et passe 20 mois à l’école des cadres du parti à Moscou. Arrêté en décembre 1923, il change souvent de lieu et d’identité, puis devient député à 25 ans puis maire de Saint-Denis en 1931. En lutte avec Maurice Thorez sur la stratégie électorale, il est exclu du Parti communiste français en 1934, mais se fait réélire à Saint-Denis et fonde le Parti populaire français (PPF), d’inspiration politique nationaliste avec un programme économique socialiste, qui se radicalise à partir de 1937. En juin 1940, il, soutient la collaboration et défend un radicalisme pour redresser le pays mais n’obtient pas de poste de pouvoir à Vichy, qui se méfie de lui. A partir de 1941, il développe un discours antisémite, et des militants du PPF profanent des synagogues et aident à perpétrer la rafle du Vél’d’Hiv. Suite à l’invasion allemande de l’URSS, Doriot fait partie du premier convoi de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme pour se battre sur le front de l’Est. Il affiche ses ambitions de prendre le pouvoir avec son parti totalitaire; le 8 août 1943 il descend les Champs-Elysées et passe en revue ses troupes. A la Libération, il se replie en Allemagne et continue d’organiser sa prise de pouvoir. Il décède dans un mitraillage par un avion allié en février 1945.

Abel Bonnard

Ce portrait évoque les contradictions entre les discours réactionnaires de Vichy sur le nouvel ordre moral et les pratiques de ses dirigeants. Abel BonnardAbel Bonnard – Plume de la Collaboration, Benjamin Azoulay, Perrin, 2023, académicien rival de Proust, est à l’apogée de sa carrière littéraire en 1932. Partisan de l’ordre, il est aussi passionné de politique et rejoint le PPF; il interviewe Hitler pour Le Journal en 1937. Ami de Laval, il publie plusieurs articles anti-gaullistes, et prône le rapprochement entre l’Allemagne et la France et défend la Collaboration. Nommé ministre de l’Education nationale en 1942, malgré les réticences de Pétain en raison de son homosexualité notoire, il entreprend de réformer le système éducatif français pour pallier au manque de main-d’oeuvre de l’Allemagne. Pour plaire à Goering, il livre aux nazis un retable des frères Van Eyck confié par les belges à la France. A la Libération, il se réfugie à Baden-Baden puis Sigmaringen, puis en Italie et Espagne. Condamné à mort par contumace en juillet 1945, il est aussi déchu de sa Légion d’Honneur et de son siège à l’Académie française et mis à l’index du Comité national des écrivains. En 1958, il rentre en France, est rejugé et obtient un verdict clément: 10 ans de bannissement du territoire à partir de 1945. Il repart à Madrid où il décède en 1968.

 Mgr Jean de Mayol de Lupé

Provenant d’une famille royaliste, Jean de Mayol de Lupé développe pendant la Première guerre mondiale une vocation missionnaire auprès des soldats. En 1918, il est envoyé sur d’autres fronts, en Bessarabie et en Bulgarie, puis en Syrie et au Liban, et enfin au Maroc. Il finit sa carrière en 1927 avec le grade de capitaine, la Légion d’honneur et plusieurs décorations militaires. Il travaille alors pour le ministère de l’Education nationale dans des projets culturels européens. Au cours d’un voyage officiel en 1938 à Nuremberg, il fait la connaissance d’Otto Abetz et adhère aux idées du national-socialisme. En 1941, celui-ci l’envoie en tant qu’aumônier auprès de la Légion des volontaires français (LVF), en Pologne; il sert aussi d’interprète et écrit des rapports sur l’organisation de la LVF; il part même au front en 1942, à 70 ans. Il intègre ensuite la division SS dite Charlemagne. A la chute du IIIe Reich, il trouve refuge à Munich, mais est démasqué, et emprisonné. Condamné à 15 ans de prison, il est libéré en 1951 pour raisons médicales et décède en 1955.

Escrocs

Henri Lafont

Henri Chamberlin, dit Lafont, à la tête de la « Gestapo française de la rue Lauriston », est un enfant de l’assistance publique, qui a fait des petits métiers et petits vols. Il fait son service militaire en Afrique du Nord, puis revient à la vie civile, avec plusieurs passages en prison pour vols, escroqueries et abus de confiance. En 1940, il rencontre en prison Max Stocklin, un Suisse qui travaille pour les services secrets allemands, et Henri Lafont devient agent de l’Abwehr. Il constitue une organisation mafieuse auprès de malfrats qu’il libère de prison; ils se chargent d’approvisionner les Allemands en or, métaux, tissus, ustensiles, et d’obtenir des renseignements, voire d’arrêter des personnes recherchées par les Allemands. Il obtient en 1941 la nationalité allemande, devient capitaine de la Wehrmacht et s’installe au 93 rue Lauriston, baptisé « la Carlingue ». Ses hommes se chargent de l’arrestation de résistants et de la spoliation des Juifs. Lafont organise des fêtes et rend des services (libération de prisonniers des camps, carrière, Ausweis…) aux personnes qui le sollicitent, contre rémunération. Fin 1943, il monte une brigade nord africaine pour chasser les maquisards, qui commet de nombreuses exactions. Arrêté fin août 1944 , jugé en décembre et condamné à mort.

Abel Danos

Abel Danos, dit le Mammouth, a une longue carrière de délinquant avant d’être recruté par le contre-espionnage du régime de Vichy suite au braquage d’une banque. Il devient homme de main de la Gestapo française. En août 1944, il commence une longue cavale jusqu’en 1948. Condamné à de petites peines pour ses vols et évasions, il est condamné à mort pour intelligence avec l’ennemi, et exécuté en 1952.

Marcel Petiot

Né en 1897 à Auxerre, décrit comme intelligent et violent, dès l’adolescence Marcel Petiot est arrêté pour vol et déclaré inapte à être jugé car “inadapté socialement”. Pendant la 1ère guerre mondiale il est blessé puis interné en hôpital psychiatrique. En tant qu’ancien combattant, il bénéficie d’un cursus accéléré de 3 ans de médecine et devient docteur à Villeneuve sur Yonne. Il est populaire, ne fait pas payer ses patients les plus pauvres, et devient maire. Des disparitions et décès suspects arrivent dans son entourage mais il n’est inquiété que pour fraude et détournement de fonds. Poursuivi par la justice il s’installe à Paris en 1933. Il y achète un hôtel particulier pour en faire une “clinique”. Pendant l’occupation, il y reçoit d’abord des personnes en difficulté, et leur promet de les faire passer en zone libre, puis sa réputation s’étend. Le 11 mars 1944 les pompiers interviennent et découvrent dans le sous-sol de la clinique une chambre à gaz, des ossements, des cadavres et de nombreuses valises et biens précieux. Il disparaît et s’engage dans les Forces françaises libres. Il est finalement démasqué en octobre 1944, jugé et exécuté en 1946.

Ecrivains, aventuriers et philosophes

Louis-Ferdinand Céline

Dans ce portrait, l’auteur, spécialiste de Céline, évoque ses pamphlets anticommunistes (Mea culpa), antisémites: Bagatelles pour un massacre, L’Ecole des cadavres, Les Beaux Draps, qui érigent Céline en prophète de la catastrophe et lui valent un grand succès. Il attribue l’antisémitisme de Céline à un héritage familial, conforté par son expérience professionnelle de médecin, marquée par des exemples de réussite de supérieurs hiérarchiques juifs. Il revient sur ses amitiés, parmi les Allemands et Français collaborationnistes hauts placés, et détaille la difficile fuite de Céline, sa femme et le chat Bébert à partir de juin 1944, entre Baden-Baden, la propriété des Scherz en Prusse, puis Sigmaringen avec les collaborateurs français en déroute, jusqu’à l’arrivée au Danemark en mars 1945. Il y est arrêté fin décembre 1945, emprisonné puis assigné à résidence avant d’être amnistié en 1951 ce qui lui permet de rentrer en France, où il écrit les récits de sa fuite, dans D’un château l’autre et Nord.

Maud de Belleroche

Maud Sacquard, née en 1922 et décédée en 2017, a vécu une vie pleine d’aventures et d’insouciance auprès de personnages importants de la Collaboration. Elle commence sa “carrière” comme maîtresse de Jean Luchaire, le puissant président de la corporation de la presse française et directeur des Nouveaux Temps, qui contrôle l’ensemble de la presse collaborationniste de zone occupée au service de la propagande nazie. Elle rencontre Pétain et Laval, fréquente Brasillach. Avec son nouvel amant Georges Guilbaud, elle assiste à un dîner fastueux à la Gestapo française avec Lafont, aux sons des cris des personnes torturées dans le bâtiment. En août 1944, c’est l’heure de la fuite à Baden-Baden, puis elle rejoint Guilbaud, ambassadeur en Italie du Nord et s’occupe des affaires sociales, dîne avec Mussolini avant la débâcle. Elle doit fuir en Suisse puis est emprisonnée à Lyon, et libérée par sa famille. Direction l’Espagne franquiste, puis l’Argentine où Guilbaud devient conseiller de Perón. Dans les années 1970, elle connaît le succès littéraire suite à la publication de ses aventures sexuelles dans L’Ordinatrice puis des récits de sa vie frivole sous l’Occupation dans Le panier de crabes.

Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir

L’auteur revient sur les éléments ayant permis à Sartre d’écrire: “Jamais nous n’avons été plus libres que sous l’occupation allemande”, et montre que la période 1940-1944 a permis au couple de Sartre et Beauvoir de passer d’enseignants anonymes à la gloire littéraire en montrant leur opportunisme. De 1933 à 1934, Sartre est à l’Institut français de Berlin mais n’écrit rien sur le nouveau régime nazi et ses persécutions. Alors qu’il vient de publier La Nausée, Sartre est mobilisé en 1939, il est fait prisonnier le 21 juin 1940 sans avoir participé aux combats, et est envoyé dans un stalag. Il y jouit de certains privilèges en tant qu’artiste, et joue des pièces de théâtre. Il écrit la pièce Bariona, d’inspiration antisémite, qui passe la censure nazie, connaît un succès auprès des prisonniers et des Allemands et lui permet d’être libéré en mars 1941. Pendant ce temps, Beauvoir continue à enseigner et écrit L’invitée, sans réussir à être publiée. A son retour, Sartre fonde le réseau “Socialisme et liberté”, mouvement d’intellectuels dissous fin 1941 sans grand fait d’éclat. En parallèle, il publie des critiques littéraires dans Comoedia, journal culturel contrôlé par la propagande collaborationniste, de 1941 à 1944, ce qu’il niera après la guerre. En 1943, il publie L’Etre et le Néant, et Les Mouches pour laquelle il cherche le parrainage de Céline. Beauvoir publie finalement L’invitée. Relevée de ses fonctions d’enseignante pour une affaire de moeurs, elle accepte un poste alimentaire dans une émission culturelle à la Radiodiffusion française, la radio porte-parole de Vichy. A la Libération, Gallimard accepte de financer Les Temps modernes; la carrière de Sartre et Beauvoir est bien lancée, et ils travaillent à leur image d’écrivains engagés, en reniant les faits passés.