Voilà un volume qui devrait ravir les candidats aux capes 2013 pas moins de deux concours seront organisés, pénurie d’enseignants oblige : le CAPES normal aux écrits en novembre 2012 et oraux en juin 2013 et le CAPES bis dont les écrits devraient se dérouler en juin 2013 avec des oraux en juin 2014 et 2014 retour à l’ancien calendrier avec des écrits au printemps. En effet, la géographie des conflits est maintenue au programme des concours pour les deux années à venir. Aussi, ce Hors série (hors abonnement de Sciences Humaines) devrait trouver un lectorat nombreux et motivé.

Si l’approche du volume est chronologique, il apparaît essentiel pour des candidats avisés de disposer d’une vision rétrospective d’un fait aussi vieux que l’humanité : la guerre. Lawrence H. Keeley, anthropologue à l’université d’Illinois (EU), estime qu’il n’a pas été nécessaire d’attendre l’élaboration de civilisations pour que les hommes commencent à s’affronter. A la préhistoire, les conflits étaient aussi fréquents que meurtriers. Les restes exhumés en 1964 dans le Sahara (sud de l’Egypte) en témoignent : pas moins de 20 personnes ayant connu une mort violente y reposaient depuis 14 000 avant notre ère. Les trois quarts du volume sont consacrés à l’examen des conflits qui ont ponctué l’histoire jusqu’à la fin de la guerre froide (voir le sommaire). De grands noms sont convoqués. Parmi eux : Philippe Contamine, Denis Crouzet, Georges-Henri Soutou…

La dernière partie de l’ouvrage est consacrée aux guerres d’aujourd’hui : « le temps des conflits assymétriques ». Le conflit israélo-palestinien y tient une bonne place mais aussi le Soudan, le Kosovo et bien sûr la Syrie. Une réflexion est menée par Pierre Hassner sur l’avenir de la guerre et ses nouveaux outils. Si l’auteur reconnaît que tout exercice de prospective est hasardeux (les hommes de 1912 auraient été bien en mal d’imaginer les conflits qui ponctueraient le XXème siècle), il se prête toutefois à l’exercice. Il dégage quelques grandes tendances qui devraient ponctuer les années à venir : les cyberguerres, l’association technologie et fanatisme, l’importance croissante des drones. Ces nouvelles manières de faire remettent en cause la notion même d’armée et par là même la limite entre public – privé, collectif – individuel. Entre la « bombe humaine » qui donne sa vie pour la cause qu’il défend et le « ‘guerrier de bureau’ qui, après un déjeuner en famille, envoie quelques drones à des milliers de kilomètres et retourne chez lui le soir pour dire bonne nuit à ses enfants. », la guerre d’aujourd’hui comme demain a encore un bel avenir.

Catherine Didier-Fèvre ©Les Clionautes