Un ouvrage simple pour aborder un des thèmes du programme de géographie, qui n’apporte pas grande nouveauté mais peut aider enseignant et élève…

La collection zoom géo (comme d’ailleurs zoom histoire) chez Ellipses vise le public des élèves de Terminale. Chaque volume proposé au prix de 11€, présente une vision globale d’un thème du programme, ici la mégalopole japonaise. La maquette est claire, les documents sont exclusivement en noir et blanc. Il s’agit d’une nouvelle édition d’un ouvrage précédemment paru en 2004.

L’auteur n’en est pas à son coup d’essai, il est l’un des auteurs habituels de ce type d’ouvrages chez Ellipses. Il est présenté dans l’ouvrage selon les schémas habituels du monde universitaire français où il est convenu de rappeler une intégration à l’ENS, ainsi que le poste actuel en classe préparatoires occupé par Y. Le Diascorn à Amiens.

L’ouvrage est divisé en trois parties :
-la première partie (75 pages) est un cours condensé qui débute par une définition de ce qu’est une mégalopole, et se poursuit par la description et l’analyse des différents aspects de la mégalopole japonaise (les faits sont précis, les descriptions concises, les chiffres relativement à jour) ;
-la deuxième partie (23 pages) est composée de fiches pratiques (comparaison rapide entre les mégalopoles mondiales, les liaisons entre les îles japonaises, les transformations de Tokyo, le transfert de la capitale…), d’un glossaire bienvenu (même si la majorité des termes ne concerne pas spécifiquement la mégalopole japonaise) et d’une bibliographie succincte. Cette bibliographie est classique, mais elle repose exclusivement sur des sources françaises ; il serait peut être temps de s’ouvrir aux publications internationales et d’y faire référence, ne serait-ce que pour faire connaître aux lycéens -au moins de nom- les références internationales. Néanmoins deux articles japonais, traduits dans Courrier international, sont repris dans les fiches pratiques. On ne trouve pas non plus d’adresse internet, ni référence à des images satellites pourtant facilement visibles sur le réseau pour mettre en évidence la mégalopole japonaise, cela compenserait en partie l’absence de document couleur ;
-la troisième partie (18 pages) intitulée pistes de réflexion, consiste en fait en deux dissertations, l’une ayant comme sujet la mégalopole japonaise, et l’autre la mégapole de Tokyo.

Quel est l’intérêt de ce genre de publications ? La première réponse est que tout ouvrage permettant à un élève de travailler est bon à prendre. Certes, et celui-ci est suffisamment clair et pratique pour être utilisé par un élève moyen (à l’exception des deux dissertations qui ne semblent guère du niveau d’un élève de terminale…). Néanmoins, si l’élève a suivi toute l’année son cours de géographie et si son professeur a fait son travail, ce genre de publications ne devrait guère être utile. Il participe de la vague des opérations para-scolaires qui rassurent parents inquiets et élèves consciencieux et qui est l’un des signes de la crise que traverse notre système scolaire.
Le manuel peut -il être utile à l’enseignant ? Si celui-ci recherche une documentation rapide déjà pré-digéré, il trouvera probablement des éléments intéressants (notamment sur le système des transports ou les problèmes de la mégalopole) ; les cartes (région de Tokyo, baie de Tokyo, les risques naturels…) reprennent des éléments déjà connus par ailleurs (même si le noir et blanc favorise l’utilisation de la photocopie…). Les thèmes exposés ne sont guère problématisés. Ce petit manuel aidera probablement davantage un enseignant débutant qu’un professeur confirmé qui n’y trouvera guère de nouveautés.
L’ouvrage lui-même est de facture correcte mais sans grande imagination, il sera probablement oublié une fois l’examen passé. Aura-t-il donné à l’élève qui a lu l’ensemble de l’ouvrage l’envie de découvrir réellement la mégalopole japonaise ? Probablement non, mais est-ce vraiment le but de la géographie scolaire… ?

Isabelle Debilly
c/o Clionautes

Ces ouvrages, bien que tout à fait critiquables n’en restent pas moins, généralement, des occasions pour mieux entrer dans une question difficile pour des étudiants comme pour des professeurs. Ils ne dispensent pas des approfondissements nécessaires pour aller plus loin dans la question étudiée