Pour les amoureux d’histoire britannique et de la royauté anglaise contemporaine, cette Saga des Windsor très dense est un pur plaisir à lire, tel un roman.
Elle met en lumière cette famille légendaire et tout particulièrement les différents monarques britanniques depuis l’adoption du nom de « Windsor » par le roi George V en 1917 comme nouveau nom de famille et de maison en lieu et place de Saxe-Cobourg-Gotha et sa consonance allemande sujette à polémique en temps de conflit international.
Les Windsor en temps de guerre
La place importante des souverains dans l’histoire et notamment leur rôle majeur et leur extrême sens du devoir royal en temps de guerre est au cœur de l’ouvrage : George V durant la Première Guerre Mondiale, par exemple. Ou encore, George VI pendant la Seconde Guerre Mondiale et l’exemple de résistance qu’il a incarné avec sa famille pour tout le peuple britannique.
Nous avons sans cesse un va-et-vient entre le personnage public qu’est le monarque – la représentation de celui-ci aux yeux de ses sujets et de l’opinion publique – et la personne privée, qui connait bonheurs et drames… les deux entrant parfois en contradiction.
Cette contradiction constitue d’ailleurs un des points culminants de l’œuvre avec la romance entre Edouard VIII et Wallis Simpson qui conduira à l’abdication de celui-ci et à une véritable crise monarchique et constitutionnelle. Cette romance et la vie de ce couple sont le passage le plus approfondi de l’ouvrage. La trahison du premier avec les nazis, la cupidité et l’arrivisme de la seconde font les choux gras des journaux de l’époque, les plaçant en marge de la monarchie, à l’opposé des ambitions de Wallis Simpson.
L’opposition totale entre les deux frères Windsor, le roi Edouard VIII, devenu duc de Windsor, et le roi George VI constitue un élément clé de ce livre. D’un côté, il y a la famille Windsor, le roi George VI et son épouse, qui représentent la continuité de la monarchie, le respect des traditions et le dévouement envers le Royaume-Uni et ce qui était encore l’Empire britannique. Et de l’autre, il y a le duc et la duchesse de Windsor, que l’on peut qualifier de « responsables » de leur exil forcé, suite à l’abdication de ce dernier, qui symbolisera longtemps la lâcheté et le déshonneur pour ses accointances avec le IIIe Reich. Le conflit durera toujours entre les deux frères et marquera profondément celle qui succèdera à son père en 1952, Elizabeth II.
Le sens extrême du devoir royal d’Elizabeth II qui devient reine à tout juste 26 ans suite au décès de son père est largement décrit dans l’ouvrage. Son règne, extraordinaire par bien des aspects, nous est conté et l’accent est mis sur les multiples difficultés, publics comme privés, auxquelles elle a été confrontée et qu’elle a presque toujours affrontées avec sa célèbre devise : « Never complain, never explain ». Elle est l’archétype de la tradition royale et de la continuité. Elle incarne une époque, à la fois passée et toujours présente. Ce qui pousse l’auteur à quelque peu rejeter ceux qui transgressent l’étiquette, de Diana à Meghan Markle pour la période la plus récente.
Au final, ce que l’on retient de ces monarques, princes et princesses décrits dans ce livre est leur profonde et réelle humanité : leurs défauts, leurs faiblesses et leurs forces qui en font pour beaucoup de vrais personnages de légendes et qui contribuent à les rapprocher de leurs sujets tout en maintenant la monarchie à part.
Présentation de l’ouvrage sur le site de l’éditeur