Cet ouvrage est le fac-similé d’un carnet de voyage de 1952, textes et illustrations d’un jeune homme de 18 ans, plein d’envie de découverte. Son voyage a duré 3 mois grâce à une bourse Zellidja, voyage inspiré par la thèse que Marcel Griaule publie en 1938. C’est donc un témoignage sur le pays Dogon, aujourd’hui classé au patrimoine mondial par l’UNESCO, et sur la vie religieuse animiste de ce peuple qui au XIII ème siècle a cherché refuge dans les falaises de Bandiagara face à la menace musulmane.

L’auteur reprend les travaux de Michel Leiris et de Marcel Griaule pour donner quelques éléments sur les mythes dogons : création de la terre, naissance de l’agriculture, premier masque et fondements des rites, éléments indispensables à la compréhension des masques et peintures rupestres qui constituent l’essentiel du livre.
Cette présentation introductive permet une description des fondements de la religion, des rapports entre le Dieu suprême Amma , les génies et la force vitale Nyama.

Cérémonies du rituel des masques

L’auteur évoque successivement le Sigui, cérémonie durant laquelle le Masque du Grand Bois, l’ancêtre mort transformé en serpent selon le mythe, est remplacé; les rites funéraires : funérailles et Dama destiné à permettre le départ de l’âme.
Si ces informations se retrouvent dans la littérature ethnographique, les schémas, croquis et dessins insérés dans le texte manuscrit constituent l’originalité et l’intérêt même du présent ouvrage. Le témoignage à chaud est marqué à la fois par l’émotion de la découverte, de la rencontre avec les Dogons et l’enthousiasme de la jeunesse. Le récit renseigne aussi sur le rôle de chaque groupe social, chaque tranche d’âge et sur les aspects économiques de ces rituels.

La fabrication des masques

En bois quand ils représentent des animaux ou en fibres tressées si ce sont des humains la fabrication en est décrite ainsi que la façon de les porter pour la danse, de les conserver dans un abri de la falaise.
L’étude porte sur différents types de masques, reproduits en couleur dans ces pages. Nombre de ces masques ont aujourd’hui dans des musées ou des collections privées On en trouvera des photographies in : Michel Renaudeau (photos), Nadine Wanono (texte), Les Dogon, Editions du chêne-hachette, 1996 – Dogon – Catalogue d’Exposition, Musée Dapper, 1994. ou plus récent BILOT A., Masques du pays Dogon – Ed. Adam Biro , 2003. .

Peintures rupestres

In s-agit ici d’un recueil des cavités visitées et dessinées, un travail minutieux, qui a d’autant plus de valeur que de nombreuses peintures ne sont plus visibles aujourd’hui ( destruction, effacement…)

Il existe deux types de peintures :

  • Les unes dites tonu sans destination religieuse, récentes, grossières sont dues aux jeunes initiés ou aux bergers
  • Les autres bammi sont religieuses et l’œuvre de prêtres, gardiens de la coutume. Elles sont étroitement liées aux rituels des masques.

L’auteur évoque les symboles représentés; les techniques employées et en propose une interprétation. Reste que leur datation paraît difficile d’autant que certaines paraissent recouvrir des éléments antérieurs à la civilisation dogon.

Les planches

Environ 80 planches situées dans les abris : Ogol du bas, Gagni à Barna,, Diamini Kouradondo, Ennguel du bas et du haut permettent de se faire une idée de cet ensemble monumental.

Les couvertures

Une vingtaine de pages pour une approche de cet objet indissociable du rituel des funérailles , la couverture enveloppe le mort jusqu’à sa descente dans la tombe. Elle le représente dans la suite des rituels. L’auteur évoque l’origine de cette pratique, le tissage des couvertures, les différents motifs représentés.

Ce livre est un témoignage, une référence sur des pratiques on pourra se reporter au film de Jean Rouch, Cimetières dans la falaise (filmé en 16 mm au cours de la mission Niger 1950-1951)qui aujourd’hui ont été souvent abandonnées ou folklorisée dans cette région touristique du Mali