L’auteur Mathieu Teyomnou est expert, diplômé des universités de Douala et de Grenoble, son objectif : apporter des connaissances claires et actualisées pour mobiliser les lecteurs, les inciter à passer à l’action dans le contexte de la crise climatique et environnementale qui touche l’Afrique. Il organise son propos en quatre grandes parties : analyse de la crise, périls qui menacent la biosphère et les écosystèmes, recherche des causes de ces dérèglements, urgence d’agir directement sur un continent directement et fortement touché alors qu’il est lui-même faible émetteur de gaz à effet de serre.

Dans la première partie, l’auteur aborde les données de base. Il rappelle le contexte géographique, historique et socio-culturel du continent africain dans sa diversité. Il insiste sur la fascination qu’exerce le mode de vie occidental de la modernité et les facteurs endogènes de crise : démographie, gouvernance. Il définit les notions centrales pour comprendre la dégradation de l’environnement : processus du réchauffement climatique, mécanismes qui régissent les écosystèmes, conséquences sur la santé humaine et montre comment l’Afrique est concernée par les dangers qui menacent l’ensemble de la planète illustrant la phrase de Giono : « Cette fois-ci, il n’y aura pas d’Arche. Le devenir de la création est entre les mains des hommes c’est à chacun de veiller sur toute vie afin de la conserver. ».1 citée en avant-propos.

Au-delà des notions de base, dans la seconde partie, l’auteur présente une analyse de la biosphère dans ses diverses composantes : air, eau, sol et comment remédier aux déséquilibres. Dans chaque chapitre est présenté l’aspect global, planétaire de la question suivie d’une étude du contexte africain. Sont ainsi abordées : l’étude des pénuries d’eau douce, la question des grands barrages, une approche des solutions lutter contre la dégradation des sols et la question des mangroves.

La troisième partie est consacrée aux causes, ou plutôt aux facteurs de la dégradation de l’environnement. On peut regretter l’absence de mise en relation systémique de ces facteurs : déforestation, désertification, acidification des eaux et des sols, accumulation des déchets, pollutions, fléaux mondiaux qui n’épargnent pas l’Afrique. Ces facteurs sont aggravés par des facteurs indirects : croissance démographique, urbanisation souvent anarchique, problèmes fonciers, pauvreté et instabilité politique.

Dans la quatrième partie, Mathieu Teyomnou lance un cri d’alarme, montre l’urgence d’agir puisque la crise est déjà là, le changement climatique perceptible comme la raréfaction des ressources et les menaces sanitaires. Un bon schéma est proposé en page 238. Cette dernière partie ouvre sur un tome 2 à venir : stratégies, moyens d’action et mise en œuvre.

Chaque partie se clôt sur un questionnaire pour permettre au lecteur de vérifier sa compréhension des analyses développées.

Cet ouvrage qui se veut un texte de vulgarisation pour expliquer et donner l’envie d’agir atteint bien son objectif, on attend avec intérêt le second volume.

1Extrait de Noé, cité par l’auteur p. 16