Une synthèse pour l’épreuve de questions contemporaines pour le concours commun d’entrée à Sciences Po
En 2022-2023, le concours d’entrée en première année à l’un des 7 Sciences Po du réseau d’IEP consiste en trois épreuves écrites, se déroulant le samedi 22 avril 2023. Parmi les différentes épreuves, l’épreuve de « Questions Contemporaines (durée 3 heures, coefficient 3) » porte cette année sur les thèmes de “la peur” et de « l’alimentation ».
L’épreuve de Questions contemporaines doit permettre d’apprécier la capacité des candidates et des candidats à développer une argumentation sur un sujet de débat lié avec l’actualité des années récentes.
Il ne s’agit pas d’une épreuve de connaissances ni a fortiori d’une question de cours. Il est attendu que les candidates et candidats réfléchissent par eux-mêmes et construisent une argumentation qui leur est propre. Les candidates et candidats doivent développer leur thèse tout au long de la dissertation, en s’appuyant sur des connaissance acquises pendant leur scolarité, ainsi qu’au cours de lectures récentes et d’un suivi régulier de l’actualité française et internationale. […] Il est attendu [qu’ils] questionnent les enjeux politiques sociaux, économiques, historiques, philosophiques, voire juridiques, des sujets proposés.
L’alimentation d’Anne Bazin et Cédric Passard (dir.), Atlande, 2023, page 13.
Pour prolonger le très bon volume paru l’année dernière sur la peur, les candidats préparant le concours pourront se reporter sur ce nouveau manuel traitant de l’alimentation. Comme la majorité des auteurs de l’ouvrage, les deux directeurs, Anne Bazin et Cédric Passard, sont des enseignants de Sciences Po Lille.
Destiné à des candidats désirant faire un point rapide sur la question, cette synthèse est construite en une quinzaine de fiches thématiques.
Après l’histoire de l’alimentation, les différents chapitres dressent les principales caractéristiques de la philosophie, des échanges mondiaux, du droit, de la patrimonialisation, de la géopolitique de l’alimentation. Un chapitre particulièrement pertinent sur les industries agro-alimentaires permettra aux candidats d’insister sur l’organisation en réseau et les acteurs associés. Le poids de ce secteur dans l’économie interroge et provoque des débats au sein de la société : labels, Nutriscore, scandales sanitaires.
L’avant-dernier chapitre s’intéresse aux enjeux stratégiques de l’alimentation à travers l’exemple du chocolat. Reflet des inégalités Nords-Sud et des échanges mondialisés, le chocolat incarne également un modèle de développement fragile. Les auteurs s’appuient notamment sur l’excellent livre de Christian Grataloup paru en 2017 sur le petit déjeuner (« le Monde dans nos tasses. Trois siècles de petit-déjeuner » chez Armand Colin).
Avec ses 7 millions de tonnes par an et un marché de 124 milliards d’euros en 2022, le chocolat est devenu un enjeu stratégique pour de nombreux acteurs (producteurs, consommateurs, intermédiaires, Etat, lobbys et leaders de la confiserie). Ce marché repose toutefois sur des équilibres mondiaux fragiles, qu’ils soient sociaux, environnementaux, économiques ou géopolitiques. Au croisement de l’agriculture, des échanges, de la transofmration industrielle, des pratiques culturelles, voire cultuelles, le chocolat est le produit d’un système alimentaire mondial vieux de 400 ans en évolution permanente.
L’alimentation d’Anne Bazin et Cédric Passard (dir.), Atlande, 2023, page 105
En conclusion, ce petit manuel très synthétique et agréable à lire sera un excellent compagnon de route pour les candidats préparant les sessions 2023 et 2024.
Pour aller plus loin :
- Présentation de l’éditeur -> Lien
Antoine BARONNET @ Clionautes