Chrétien de Troyes, poète français du XIIème siècle, est l’auteur de plusieurs romans chevaleresques. Françoise Rachmuhl a écrit plusieurs ouvrages pour la jeunesse et a donc choisi d’adapter ce texte célèbre sur la chevalerie. Frédéric Sochard illustre cet ouvrage.

Un texte de référence sur la chevalerie
L’ouvrage comporte un avant-propos sur Chrétien de Troyes et sur quelques thèmes du livre pour en aider la lecture comme l’amour courtois. « Le chevalier dans la littérature courtoise est au service de sa dame tel un vassal obéissant à son suzerain ». Lors de l’avant-propos, Françoise Rachmuhl précise comment elle a travaillé : « j’ai tenu à conserver les détails pittoresques et les détails concrets les plus savoureux. J’ai bien sûr élagué certaines pages, …J’ai souvent groupé plusieurs épisodes . Vous pouvez d’ailleurs lire l’introduction ici . C’est une histoire à plusieurs facettes : roman de chevalerie, d’amour et aussi au total parcours initiatique.

Une histoire de chevalerie…
Dans ce roman, Guenièvre, la femme du roi Arthur, a été enlevée. Gauvain et le chevalier Lancelot se lancent à sa recherche, mais ce dernier est amoureux de la reine. On a évidemment l’épisode clé qui donne son nom au roman. En effet Lancelot, au contraire de Gauvain, est prêt à tout pour sauver la reine et même à s’humilier en montant sur une charrette en échange d’un renseignement que pourrait lui donner son conducteur. Normalement ce type d’engin ne convient pas à quelqu’un de son rang. Guenièvre lui reprochera cependant d’avoir hésité un instant avant d’embarquer dans la charrette. Gauvain les suit mais sur son cheval. Ils ne sont donc pas accueillis de la même façon lors de leur étape.

…mais aussi une histoire d’amour

Repartis à la recherche de la reine, Gauvain et Lancelot empruntent deux chemins différents et ce dernier passe par le Pont-de-l’Epée. Il est tout entier absorbé par son amour à tel point qu’il n’entend pas les mises en garde d’un autre chevalier qui lui interdit de traverser un gué ! Un peu plus tard, il rencontre une demoiselle qui cherche à le séduire. Il la sauve et pourtant rien ne se passe de plus car « il ne possède qu’un cœur et ce cœur ne lui appartient plus ». L’aventure se poursuit avec comme indice ensuite un peigne de la reine. Vient alors le second épisode canonique à savoir Le pont de l’Epée.

Le combat final

La reine Guenièvre a été capturée par Méléagant, chevalier d’une force exceptionnelle et fils du roi de Gorre. À partir de la page 72 commence ce qui semble être l’affrontement final. Un moment étourdi par l’Amour, car une servante de la reine a crié son nom, Lancelot se reprend ensuite, mais le combat est suspendu. Il rencontre alors la reine qui se montre très froide à son égard car elle lui reproche d’avoir hésité avant de monter dans la charrette. Le chapitre 10 intitulé notamment « rumeurs et réconciliation » permet qu’au terme d’épisodes rocambolesques la reine reconnaisse son amour pour Lancelot. Elle l’invite alors à venir la rejoindre de nuit clandestinement.

Un vocabulaire nombreux

On retrouve beaucoup de notes de bas de page sur du vocabulaire. Mine de rien le vocabulaire que pourra ainsi approfondir ou découvrir un enfant est important. On peut citer par exemple : sénéchal, destrier, heaume, pennon, hanap ou encore escarboucles ou vavasseur. Plusieurs passages dans le livre donnent aussi des détails et au passage, cela remplit parfaitement ce qui était annoncé sur le fait de vouloir garder des détails concrets. Le texte évoque donc les remèdes d’époque, les foires du Lendit ou encore les jeux comme le trictrac ou la mine.

Cette adaptation d’un classique, souvent étudié en 5e, permet donc une bonne découverte des romans de chevalerie, de leurs logiques. On pourra prolonger par un travail sur le site de la Bibliothèque nationale de France, consacré à la légende du roi Arthur.

© Jean-Pierre Costille Clionautes