Chaque chapitre repose sur une première partie consacrée à la présentation à la présentation à la fois générale et très vulgarisée des concepts économiques avant de faire porter l’étude de façon plus ou moins approfondie sur le cas haïtien. Un exercice d’école qui ne parviendra pas forcément à aider les Haïtiens à sortir de la crise.
Le premier chapitre présente le cadre théorique. On retiendra notamment la présentation des théories de l’indo-américain Jagdish Bhagawati sur la croissance appauvrissante à côté des théories plus classiques sur le développement, Un tour d’horizon rapide et divers.
Le rôle du commerce international est analysé au chapitre deux: ouverture ou protectionnisme, quels avantages pour l’industrialisation d’un pays. L’auteur propose une analyse de seconde main de l’industrialisation en Haïti depuis les années 50: industries extractives, agro-alimentaires pour l’exportation, industries destinées au marché local. Sans négliger les données sur la répartition géographique et les conséquences de la libéralisation du commerce sous forme d’une vive critique des injonctions du FMI et de la Banque Mondiale (déclin de l’agriculture et conséquences sociales).
L’impact de la mondialisation sur le développement endogène est, en quelque sorte, freiné en Haïti par la place importante du secteur informel. Consacrant quelques pages sur la relation mondialisation/innovation l’auteur traite des PME mais de façon assez générale, on peut regretter de n’avoir pas d’exemples locaux.
Le chapitre 4 porte sur le capital humain dans le développement endogène, l’auteur interroge les compétences nécessaires dans les services des collectivités territoriales, de la place du système éducatif et du capital humain dans l’économie haïtienne.
L’approche par le développement durable est dans un premier temps défini de manière générale avant d’être appliqué à la crise haïtienne resituée dans l’histoire avant de conclure sur un « hymne » à l’économie verte.
Avec le sixième chapitre on entre véritablement dans le cas haïtien. L’auteur rappelle les différentes étapes de l’histoire économique du pays de la transition post-esclavagiste au développement de l’agriculture exportatrice autour du café jusqu’aux années 50, puis de la récession de l’époque Duvalier aux déséquilibres des années 2000. L’auteur pose les bases d’une sortie de crise : éducation, relecture de l’histoire, ressources territoriales comme base d’un redémarrage.
Mais demain quel avenir après le séisme et le choléra de 2010?
Oriol Deshommes développe ici plusieurs idées : nécessité d’améliorer les conditions de vie des habitants, briser le cycle de survie, décentralisation, rebâtir la sécurité et la confiance dans la société.
Un chapitre entier est consacré aux questions de gouvernance. Dans ce pays où les régimes politiques sont souvent bien éloignés du modèle démocratique l’auteur rappelle quelques grands principes et difficultés à surmonter: corruption et impunité, déficit d’administration publique, carence en matière de justice et d’organisation des élections, faible poids de l’état dans l’économie. Il présente la situation de faillite de l’état de 1987 à 2010, dénonce à la fois les violences de rue et l’interventionnisme des pays donateurs.
Le dernier chapitre est une présentation d’un nouveau paradigme pour résoudre les grands défis: déforestation et désertification, croissance démographique, pollution des eaux. Des pistes de réflexion sont avancées: aménagement urbain rationnel et amélioration des relations avec la République Dominicaine, planification sectorielle et revitalisation de la culture, politique foncière et infrastructures.
En annexe une liste des sites web de référence sur Haïti et les lois relatives aux collectivités territoriales.