Augustin Ramazani Bishwende est professeur à l’université d’Ottawa. Il publie sa conférence débat en tant qu’intellectuel de la Diaspora et organisée par son université en 2013.

Ce petit ouvrage est un manifeste pour la paix au Kivu, cette région à l’est de la RDC République Démocratique du Congo, un cri contre la guerre qui ruine cette région depuis le génocide rwandais, ses crimes et notamment sexuels, l’enrichissement des soldats officiels ou rebelles et le pillage des ressources minières or, coltan… au profit des pays voisins et des grandes compagnies minières internationales.

Le Kivu et ses différents défis
Ce premier chapitre insiste sur la nécessité de rompre avec les mouvements rebelles soutenus par les pays voisins : Ouganda, Rwanda, Burundi. Il rappelle les guerres chroniques , obstacles au développement depuis la rébellion muleliste (1960-1980) et restitue les grandes phases chronologiques de l’histoire de la RDC depuis l’indépendance. L’auteur développe la guerre de pillage depuis 1996 et l’extrême violence notamment envers les femmes Pour en savoir plus : La répression des infractions se rapportant aux violences sexuelles dans le contexte de crise de la Justice congolaise : Cas du Viol par Leslie MOSWA MOMBO
http://www.memoireonline.com/07/09/2284/m_La-repression-des-infractions-se-rapportant-aux-violences-sexuelles-dans-le-contexte-de-crise-de-la7.html
et [Filières industrielles et conflits armés : le cas du tantale dans la région des Grands Lacs->https://www.cairn.info/revue-ecologie-et-politique1-2007-1-page-83.htm
].
L’auteur dénonce ce qu’il nomme un génocide sexuel qui a entraîné traumatisme et développement du SIDA.

Le Kivu et ses différentes forces
La description de la région dans ses activités économiques traditionnelles : une agriculture vivrière riche su un sol volcanique mais aussi un espace commercial dynamique lié à la navigation sur les Grands Lacs, donne l’image d’une région prospère où les relation avec les états voisins étaient d’abord économiques.
L’auteur montre la culture bantu comme une richesse et une chance pour l’interculturalité en dépit des violences récentes.
Enfin troisième richesse potentielle pour une reconstruction : les ressources minières. Si on connait bien le riche Katanga, au sud, le Kivu est aussi riche en divers minerais très recherchés aujourd’hui et découvert récemment en pétrole dans la zone des Virunga.

Reconstruire le Kivu sur des ressorts éthiques complexes en contexte de globalisation

L’auteur défend, face à l’abandon et à la balkanisation actuelle, une reconstruction fondée sur la solidarité sociale et la réconciliation. Ujamaa et Umuntu, solidarité et respect de la vie en swahili, sont les deux bases éthiques développées par l’auteur. Mais rien ne sera possible selon lui sans la justice pour réprimer les crimes de la guerre et défense militaire contre les bandes rebelles et mafieuses.