Cette BD retrace, de manière très romancée, le prêt par la France du tableau de Léonard de Vinci aux Etats-Unis. Voici la présentation qu’en fait le ministère de la Culture: « Le 9 janvier 1963, le ministre français de la Culture, André Malraux, est aux États-Unis, pour l’inauguration de la présentation à la National Gallery de Washington de la plus célèbre des œuvres conservées en France : « La Joconde ». C’est la première fois que le tableau de Léonard de Vinci quitte le musée du Louvre pour être exposé dans un musée étranger. Expédiée par voie maritime en décembre 1962 à bord du France, « La Joconde » restera trois mois aux États-Unis – à Washington puis au MeT, à New York – où plus d’1,6 millions d’Américains se déplaceront pour l’admirer. »
Dans un style graphique qui mélange L’écho des Savanes, Le Chat de Geluck ou encore certains illustrateurs de Charlie Hebdo, les auteurs nous livrent une présentation assez loufoque de ce voyage extraordinaire, au sens littéral du terme. Au cœur de cette folle traversée, un ersatz d’André Malraux sous médicaments, alcool et pris de mal de mer. Ce personnage amène un décalage humoristique et très plaisant à un environnement soi-disant rigide et codifié. Ainsi, il incarne la nature même de cette œuvre.
Le ministre est ainsi entouré de personnages faussement psycho-rigides: le militaire chargé de la surveillance du tableau, un chef d’orchestre (von Karajan) un poil soupe-au-lait, un chargé de mission aux ordres et stressé… Une galerie de caractères haute en couleurs et divertissante. Pris dans des visions d’horreur, perdu entre le réel et les cauchemars, le pseudo André Malraux semble dépassé par les événements.
C’est une BD qui fait passer un très bon moment à son lecteur. Elle s’appuie sur des éléments du réel pour en livrer une interprétation libre et enjouée. Elle réussit son pari de faire rire à de multiples reprises. Un vrai bonbon de légèreté en somme.
Présentation de la BD sur le site de l’éditeur
Il est aussi scénariste pour l’audiovisuel et illustrateur pour la presse (Le 1, Libé, Spirou, La Revue dessinée, Phosphore). Chaque mois, il réalise une « visite en BD » dans Beaux Arts Magazine.
Fin connaisseur des rouages politiques des débuts de la Ve République, il revient, en 2022, chez Casterman avec Le Ministre et la Joconde, une comédie jubilatoire co-signée avec Franck Bourgeron et Hervé Tanquerelle, s’inspirant du prêt de La Joconde à la National Gallery, initié par Malraux en 1962 (parution le 7 septembre). »