Cette question, au programme des concours d’enseignement pour la dernière année fait l’objet de l’un des ouvrages d’une collection qui a fait ses preuves en la matière.
Il est rédigé par deux auteurs, tous deux spécialistes de l’histoire byzantine : Elisabeth Malamut, enseigne à l’Université de Provence l’histoire médiévale et s’est spécialisée dans la Méditerranée médiévale. Elle a déjà écrit ou participé à la rédaction de plusieurs ouvrages sur l’empire byzantin ; quant à Georges Sidéris, agrégé d’histoire, il a – entre autres – soutenu une thèse « Eunuques et pouvoir à Byzance, IVème – VIIème siècle » sous la direction de Michel Kaplan, éminent spécialiste de la question.
L’ouvrage est découpé en 3 parties, les « habitués » de la collection pourront s’y repérer facilement. La première partie traite de l’historiographie de la question, la deuxième fournit une bibliographie – imposante dans ce cas précis-, enfin dans une troisième partie « Enjeux », les auteurs font le choix de développer des thèmes transversaux, souvent à la pointe de la recherche des spécialistes de la question ou les plus à même de fournir une aide déterminante aux candidats sur des points majeurs. Ainsi, un large développement est consacré à l’armée byzantine. Le sujet tel qu’il est présenté aux concours envisage les relations entre les différents groupes sociaux, l’ascension sociale. L’empire byzantin, ce sont les territoires gouvernés par l’empereur : dans cette double optique, l’armée est un groupe majeur dont la connaissance est utile – indispensable ? – aux candidats. Quelques pages, sommaires mais essentielles en première approche, lui sont consacrées.
La première partie consacrée à l’historiographie est abondante (45 pages). Les auteurs ont fait le choix d’évoquer les sources médiévales, qui sont souvent le récit du pouvoir impérial. Alternent extraits d’ouvrages majeurs et analyse des relations étroites entretenues entre l’histoire de l’empire et son historiographie.
Cette partie qui prend tout son sens pour les candidats au concours externe de l’agrégation d’histoire particulièrement est aussi très précieuse pour les enseignants notamment en ce qui concerne l’historiographie byzantine de l’époque moderne au XIXème siècle. Il est amusant de faire le parallèle entre la place presque congrue réservée à l’empire byzantin dans l’enseignement secondaire (abordé pour lui même en 5ème, par le prisme de la Méditerranée au XIIème siècle en seconde) et le fait que le royaume de France ait été le pays de naissance de la byzantinologie à partir des XVIème et XVIIème siècles.
La deuxième partie est exclusivement consacrée à la bibliographie. A noter la sous-partie Sources, très complète dont les émargements permettent à l’étudiant de sélectionner ses sources et de les remettre dans leur contexte.
Enfin la dernière partie «Enjeux » étudie plus en profondeur les thèmes suivants : la vie rurale, l’armée byzantine, les puissants parmi lesquels l’empereur et la cour, l’économie et la société urbaine, la monnaie et la fiscalité ainsi que la culture, l’enseignement et l’art. C’est d’ailleurs dans le domaine de la vie rurale ( par exemple sur le passage du statut de paysan libre à celui de dépendant et la question de la féodalité) que l’historiographie a profondément renouvelé ou du moins interrogé nos connaissances et problématiques en la matière.
A cela il convient d’ajouter quelques cartes (en français, très utiles) ainsi qu’une chronologie en fin d’ouvrage et la liste des empereurs. Ces éléments permettent de se repérer plus aisément dans une question vaste et complexe.
Au total, cet ouvrage permet – comme tous ceux de cette collection – une approche à la fois très ciblée mais aussi par les thèmes transversaux abordés, très synthétique sur le monde byzantin. Cependant, il ne faut pas en attendre une explicitation des enjeux majeurs de la question (Ainsi des réflexions sur les données chronologiques : pourquoi le VIIIème siècle, celui de la reprise démographique, qu’entendre par le monde byzantin ? sont à compléter). Il faut aussi préciser que dans l’optique des concours, il ne peut se suffire à lui-même.
C’est en premier lieu aux candidats des concours à l’agrégation que se destine cet ouvrage. Ils y trouveront nombre d’éclairages essentiels et données précises notamment sur les sources. Mais il n’est pas à négliger dans une bibliothèque personnelle, sans doute parce qu’il ne se limite pas à l’approche stricto sensu de la question au programme.
© Clionautes