« L’adolescent est une espèce bizarre et inquiétante. Il suscite la crainte et l’agacement des parents qui observent leur enfant chéri se transformer en un être monstrueux – avachi, ricanant et boutonneux – dont ils ont du mal à comprendre les réactions parfois hostiles et inadaptées ». Voilà comment Jean-François Dortier présente (même si son article figure en fin de dossier !?!) l’objet d’étude de ce dossier avant d’expliquer les mutations parallèles que vivent les jeunes à cet âge : mutation physique, sexuelle, intellectuelle, relationnelle. Il convoque pour cela nombre d’études, y compris des études comportementalistes chez les primates. Le dossier est composé d’articles plus ou moins longs sur les loisirs des adolescents. Un graphique (page 33) synthétise l’évolution des loisirs au cours de l’adolescence. A 11 ans, sport, tv, musique et livres l’emportent. Alors qu’à 17 ans, le sport est en net recul, ainsi que la lecture, au profit de l’écoute de musique et de l’usage de l’ordinateur. Les copains prennent, au cours de l’adolescence, une place centrale. Portable, sms, facebook, blog permettent d’échanger et ainsi de s’intégrer au groupe. L’adolescence est aussi l’âge où s’expriment les goûts personnels même si le milieu social comme l’appartenance sexuelle marquent encore beaucoup les loisirs pratiqués par les adolescents. Le ton des articles est badin, les images accrocheuses (on regrettera qu’elles ne soient pas systématiquement légendées). L’ensemble se lit très facilement. Au final, on en sait un peu plus sur cette drôle d’espèce qui peuple bruyamment nos collèges et lycées. La transgression, qui s’exprime notamment par des conduites à risques (traverser les voies du TGV, comme demander à se faire étrangler !), doit être vue comme un moyen de se mettre en valeur. « Après tout, le jeune oiseau doit se faire une grande frayeur quand il s’élance pour la première fois de la branche pour s’envoler. »A signaler aussi dans ce numéro, un article sur Raymond Aron, un petit dossier consacré aux révolutions arabes.
Catherine Didier-Fèvre © Les Clionautes