Notre planète va-t-elle sombrer sous le poids de sa population en augmentation exponentielle ? Depuis l’Antiquité grecque, partisans et opposants d’une natalité sans frein s’affrontent, dans un débat culturel et éthique autant et plus qu’économique et scientifique.

Depuis quelques années, le spectre de la surpopulation refait surface dans les médias : 220 000 bouches supplémentaires chaque jour à nourrir dans le monde. Comment faire, alors que les ressources n’augmentent pas au même rythme et même, parfois, s’épuisent ? Platon, quand la terre comptait quarante fois moins d’habitants, s’en préoccupait déjà. C’est dire que le problème du surpeuplement relève plus des mentalités que des chiffres.
Depuis le « croissez et multipliez » de la Genèse, populationnistes et partisans d’une maîtrise de la natalité s’affrontent, en termes statistiques, mais surtout religieux et philosophiques. Staline qui faisait qui faisait bien peu de cas de l’existence de ses contemporains a même publié un ouvrage sur «L’Homme, ce capital le plus précieux»
C’est que le débat sur le surpeuplement, relancé avec fracas par le pasteur Malthus en 1800, touche aux valeurs fondamentales de la vie. Georges Minois traite donc de 25 siècles d’histoire non pas du surpeuplement en soi, mais de l’idée que s’en sont faite les individus et les sociétés.

Auteur: Georges Minois, agrégé et docteur en histoire, est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont, chez Perrin, les biographies de Bossuet, Charles VII et de Charlemagne, ainsi qu’une histoire remarquée de La Guerre de Cent Ans.

Cette étude originale inscrit dans la très longue durée un problème d’une actualité brûlante : combien d’hommes la terre peut-elle faire vivre sans tomber dans la catastrophe ? On verra que le débat remonte très loin, même si Malthus l’a posé dans des termes aujourd’hui encore indépassables.