Les enfants d’abord. Janusz Korczak, une vie au service de la pédagogie et des droits de l’enfant est une bande dessinée (BD) réalisée par Stéphane Tamaillon et Priscilla Horviller qui traite de la vie de Janusz Korczak (Henryk Goldszmit de son vrai nom). Cet homme polonais passa sa vie à lutter pour protéger les enfants les plus faibles, notamment ceux qui étaient abandonnés ou orphelins, et développa des approches pédagogiques innovantes.
Janusz Korczak nait dans une famille juive de Pologne qui subit un déclassement social en raison, entre autres, de la maladie psychiatrique de sa mère. Il se retrouve donc rapidement contraint de donner des cours à d’autres enfants et y prend plaisir. En parallèle de cela, il développe un goût pour la culture polonaise, qui était à ce moment-là brimée et censurée par la Russie. Janusz Korczak choisit finalement de devenir médecin et s’intéresse rapidement aux enfants. Il décide, en 1907, d’accompagner une colonie de vacances pour enfants pauvres de Wilhelmowka. Devant le manque de discipline des enfants et leur violence, il choisit d’instituer un tribunal des enfants : certains enfants sont tirés au sort pour être les juges, d’autres le procureur et d’autres les avocats. Cela permet aux enfants de se juger entre eux, sans le regard surplombant des adultes. Ce tribunal est une réelle satisfaction et cela donne à Janusz Korczak l’envie d’aller plus loin dans la responsabilisation de l’enfant. Dans les différents refuges ou orphelinats qu’il dirige, il cherche toujours à mettre en place des institutions gérés par les enfants, comme le parlement des enfants. Certaines méthodes pourront étonner, comme celle qui consiste à noter par les jeunes de l’orphelinat les nouveaux enfants arrivant ou celle qui consiste à laisser deux enfants lutter ensemble lorsqu’ils ont un différend, mais cela est justifié. Toujours est-il que Janusz Korczak est allé au bout de ses idéaux, refusant d’abandonner ses enfants dans le ghetto de Varsovie, alors qu’il avait un laissez-passer, ou s’opposant au fait de les voir partir sans lui vers Treblinka. Cependant, la BD ne cherche pas à tracer un portrait sans ombre de Janusz Korczak, puisque sa peur maladive des enfants en retard sur le plan intellectuel n’est pas occultée.
Cette BD trace donc de la façon la plus exhaustive possible la vie de Janusz Korczak. Certains aspects auraient cependant pu bénéficier d’un traitement plus important que d’autres. En effet, si le parlement est évoqué dans la quatrième de couverture, il n’est pas mentionné dans la BD. Ainsi certains points de la pensée de Janusz Korczak auraient pu être davantage explicités. Il n’en demeure pas moins que ce livre séduira les amoureux des BD biographiques et permettra au plus grand nombre de découvrir ce pédagogue peu connu. A mettre dans toutes les mains !