Jean-Pierre Rioux consacre cet ouvrage à l’héritage de Jaurès et de la gauche. Il regrette les faibles résultats électoraux actuels du parti socialiste et s’interroge sur ce qui subsiste de l’héritage de Jaurès
Inspecteur général honoraire, auteur de nombreux ouvrages qui ont nourri les réflexions et les cours de beaucoup d’entre nous, Jean-Pierre Rioux lui avait consacré une biographie en 2008- et de ses successeurs. L’ouvrage reprend en partie « Tombeaux pour la gauche » publié en 1996, et de fait l’ouvrage reprend le principe du « tombeau » : un bilan, un éloge critique.
Jean- Pierre Rioux analyse le parcours politique de six hommes de gauche (Jaurès, Blum, Guy Mollet, Mendès France, Mitterrand, Rocard) et analyse ce qui subsiste d’eux dans la mémoire nationale et ce qui pourrait être encore utile à la gauche. Il se prononce pour un socialisme qui mettrait en valeur l’idée de l’humain et l’idée de l’universel ce qui n’est pas contradictoire avec ce que la France porte de meilleur. Il imagine un parti socialiste qui serait réellement social- démocrate, moins fondé sur l’action de l’État que sur la confiance dans les mouvements de la société civile.
Jaurès le Père
La mémoire de Jaurès est complexe. Les socialistes ont souvent statufié le martyr de la Paix ou repris des formules de Jaurès sur le réel et l’idéal ou sur le capitalisme qui porte la guerre comme la nuée l’orage, sans se soucier de la pensée vivante de Jaurès. A partir de 1920, la division entre socialistes et communistes détruisit l’œuvre d’unification des socialistes. En 1924, lors de la panthéonisation, Léon Blum déclarait : « Nous le gardons pour nous. Et tout en le gardant, nous le remettons à la nation et à l’histoire », tandis que les communistes saluaient un « Jaurès rouge vif ». En 1959, à l’occasion du centenaire de la naissance de Jaurès, fut fondée la Société d’études jaurésiennes » présidée par Ernest Labrousse, puis par Madeleine Rebérioux, animée par des socialistes et des communistes antistaliniens. La Société réalisa un grand travail pour faire connaître l’œuvre et la pensée de Jaurès, mais eut peu d’influence sur les socialistes au pouvoir confrontés aux défis des années 1980 : mondialisation, chômage de masse, place de la France en Europe.
Pourtant, la pensée et l’engagement de Jaurès pourraient encore inspirer les socialistes. Le refus de faire carrière l’attention à la parole du peuple, l’intransigeance dans la défense de la liberté. Jaurès professait une forme de spiritualisme, un divin « point d’unité de l’univers » qui permettrait d’accéder au « sens métaphysique qui est tout ensemble le sens de l’absolu, le sens de la justice et le sens de la démocratie ». Une fois libérés de l’aliénation capitaliste, les hommes verront « qu’il y a de l’esprit partout, de l’âme partout et que l’univers lui-même n’est qu’une immense et confuse aspiration vers l’ordre, la beauté, la liberté et la bonté ».
Jaurès est aussi conscient dès1905 que la guerre peut entraîner une révolution, mais aussi la pire barbarie, d’où sa défense d’un idéal de paix et la critique de tout ce qui peut lui porter atteinte : le nationalisme, le fanatisme, le jeu du capitalisme, la colonisation. L’internationalisme peut se concilier avec le patriotisme, l’attachement à la patrie de la liberté et de la République. Mais, comme il le rappelait en 1898, en pleine affaire Dreyfus, la patrie n’est pas la « fin suprême ». Au -dessus d’elle, se trouve la défense de la dignité humaine. Aux yeux de Jaurès, cet idéal ne pourra être réalisé que par l’unité du mouvement socialiste. Ce désir d’unité aboutit à la création en 1905 de la SFIO qui connut une forte implantation locale et remporta d’importants succès électoraux, mais qui ne parvint pas totalement à rallier la classe ouvrière. Elle ne parvint pas à devenir authentiquement sociale-démocrate, contrairement à ce qui se passait dans d’autres États européens.
Blum le Juste
Léon Blum apparaît comme l’héritier de Jaurès, celui qui a gardé « la vieille maison » et magnifié l’espoir d’une lutte qui doit rester « à l’échelle humaine » dans le contexte tragique de la première moitié du XXe siècle. A sa mort, le 30 mars1950, de nombreux hommages lui sont rendus, de la part des socialistes, mais aussi au-delà. Daniel Mayer, qui avait dirigé le parti socialiste clandestin pendant l’Occupation, évoque son désir de rassembler une France divisée. D’autres soulignent que pour Léon Blum le socialisme consistait à la fois en un changement des structures économiques et en une « promotion de l’homme ». L’extrême- droite qui a tant insulté et haï Blum au moment du Front Populaire est discréditée par l’Occupation et ne se fait guère entendre. Seul le Parti communiste, qui avait violemment manifesté sa haine de Blum en 1940, exprime son hostilité. Blum apparaît bien comme un héritier de Jaurès. Dans son ouvrage « A l’échelle humaine » rédigé en prison en 1941 et publié en 1945, il souligne que le socialisme n’est rien s’il ne hausse pas l’homme et condamne les compromissions des communistes au moment du pacte germano- soviétique. A son retour en France (il a été interné à Buchenwald), il condamne les excès de l’épuration, les critiques que les socialistes adressent à de Gaulle, l’arrivisme de certains Résistants de la
dernière heure. Il prône l’union de la nation et se prononce pour un socialisme humaniste. Il n’est pas écouté par une SFIO où la ligne de Guy Mollet l’emporte et où domine un programme plus doctrinaire qu’adapté à la réalité du moment : lutte des classes, laïcité, unité d’actions avec les communistes.
Mollet le camarade
Le bilan de l’action politique de Guy Mollet ( 1905-1975) est contrasté, et Jean- Pierre Rioux n’en fait pas un « enfant de Jaurès », plutôt un « enfant de Jules Guesde » alliant intransigeance dogmatique, priorité à l’appareil du parti et opportunisme On peut souligner son engagement dans la Résistance, son action sociale (troisième semaine de
congés payés), sa fermeté face à l’ URSS (il était partisan de la CED) et au parti communiste. On connaît la phrase : « le parti communiste n’est pas à gauche, mais à l’ Est ». Il était Président du Conseil lors de l’accès à l’indépendance du Maroc et de la Tunisie, il a fait adopter la loi- cadre Defferre qui conduisait à l’autonomie des colonies d’Afrique subsaharienne. Il était également Président du Conseil lors de la signature du Traité de Rome en 1957. Plus discuté à gauche, en 1958, il avait soutenu le retour au pouvoir du général de Gaulle dont il devint ministre d’État, tout en prenant ses distances par la suite.
Maire d’Arras, il modernise la ville. Mais l’action politique de Guy Mollet est entachée par son engagement dans l’expédition de Suez en 1956, et surtout par sa politique algérienne. Il fait voter la loi accordant des « pouvoirs spéciaux » à l’armée en Algérie et il y envoie les soldats du contingent. On lui reproche ainsi de tenir des discours de gauche, tout en menant et en avalisant une politique brutale pendant la guerre d’Algérie. Il apparaît comme un homme d’appareil, secrétaire général de la SFIO de 1946 à 1969 quelque peu dépassé dans les années 1970 par le lyrisme rassembleur de François Mitterrand. On peut ainsi comprendre qu’à sa mort en 1975, l’évocation de son action politique ait divisé. Le centre et la droite lui rendent hommage sans difficulté. Plus difficile, il reçoit un hommage de Jean-Marie Le Pen qui évoque « son hostilité foncière au communisme ». A gauche, la situation est plus complexe.
Guy Mollet s’était opposé à la refondation du parti socialiste en 1971 qui a alors le vent en poupe. Sauf dans le Pas-de Calais, les hommages sont donc discrets, Mollet apparaissant plutôt comme un homme du passé qui n’a pas compris la dynamique de l’union de la gauche. Mitterrand « botte en touche » en déclarant que les historiens établiront le rôle rempli par Guy Mollet dans l’histoire du socialisme ». Le parti communiste salue l’homme qui a cherché à réaliser l’Union de la gauche. Plus sévère, le philosophe communiste Georges Cogniot dénonce l’opportunisme de la social- démocratie, aux « orientations proudhoniennnes » qui néglige « la science marxiste vivante ». Mais la critique la plus virulente vient des intellectuels engagés dans la lutte contre la guerre d’Algérie qui dénoncent ce que l’on appelait justement le mollettisme. Jacques Julliard dénonce « cette politique du mensonge et du double langage, celle qui couvre un comportement de plus en plus droitier du drapeau du marxisme et de la lutte de classe », cette « fonction d’alibi et de mystification jouée par l’idéologie dans les organisations de masse », cette incapacité du socialisme français « à préserver un minimum de cohérence dans l’épreuve du pouvoir. »
La mort de Guy Mollet marquait la fin d’une époque. Mitterrand allait montrer que l’on pouvait renouer avec un certain lyrisme jauréssien et envisager un exercice durable du pouvoir.
Mendès France le Vrai
Pierre Mendès France est mort le 18 octobre 1982. Les hommages ne lui ont pas été ménagés, à l’exception de l’extrême-droite reprenant sa haine antisémite, mais la dette à l’égard du mendésisme, c’est- à -dire la mise en œuvre d’une politique économique rigoureuse n’a jamais été reconnue. On évoque sa lucidité, mais on regrette qu’il n’ait pas été davantage entendu (on sait que Mendès France était surnommé « Cassandre «) et qu’il n’ait pu gouverner que durant une courte période à la différence du général de Gaulle qui avait eu les moyens de gouverner. Comme le dit dans une belle formule Jean- Pierre Rioux « il entrera dans l’histoire au futur antérieur, en grand homme du regret. » On évoque le Sage, le mentor de générations diverses plus que l’homme d’action. On peut aussi dresser un bilan plus nuancé de son action. D’un côté la fin de la guerre d’Indochine, le discours de Carthage, de l’autre ses réticences face à la construction européenne, ses dénégations de la décision prise de laisser fabriquer la bombe atomique, sa critique de la Vème République alors que les institutions avaient besoin d’être rénovées, sa présence au stade Charléty en mai 1968 que ses adversaires ont perçu comme le désir d’accéder au pouvoir de manière révolutionnaire. Ses conceptions économiques n’étaient peut-être pas aussi adaptées qu’on le pensait. Il y aurait ainsi deux aspects du mendésisme. D’un côté le sens du bien commun, le désir de progrès économique et social dans le cadre d’un capitalisme keynésien, le désir de placer la France à sa juste place en Europe et l’ambition démocratique à la hauteur des progrès du mieux-être social et des idéaux républicains. De l’autre, un homme politique républicain traditionnel, un radical-socialiste qui pensait que l’on ne pouvait gouverner qu’avec le mandat électif du peuple et dans le cadre d’un régime parlementaire. Il reste cependant fidèle à Jaurès par son «parler vrai » et son espoir dans une société plus juste dans le cadre d’un socialisme repensé. Cette lucidité s’incarne bien dans ses discours et ses causeries radiophoniques lorsqu’il était Président du Conseil en 1954-1955. L’homme politique est un mandataire qui rend compte de son action à ses électeurs et qui doit faire preuve de son intégrité La rigueur doit l’emporter sur la démagogie puisque « gouverner, c’est choisir ». C’est une « parole humaine en
politique » comme le disait François Mauriac. « Le pays peut supporter la vérité » comme il le disait dans sa première interview à l’Express le 16 mai 1953. Dire la vérité telle est la leçon majeure de Mendès France. En cela, il apparaît comme l’héritier de Jaurès : « L’optimisme qu’enseigne Jaurès, écrit- il, c’est celui qui fatigue l’adversité de son éternel recours à la justice et à la raison, mais qui ne se fatigue jamais. »
Mitterrand le Sphinx
Mendès France et Mitterrand se sont « croisés sans se rejoindre », le premier, partisan d’une république moderne et raisonnée a été marginalisé. Le second, socialiste tardif, a rénové le parti socialiste, conquis et occupé le pouvoir suprême pendant deux septennats. Mitterrand a souvent fluctué et a « été surtout un égotiste qui ne s’en
remettait le plus souvent qu’à lui -même ». François Mauriac l’avait compris dès 1959 : » Il a été cet enfant barrésien souffrant jusqu’à serrer les poings du désir de dominer sa vie. Il a choisi de tout sacrifier pour cette domination. » Ce caractère complexe et énigmatique apparaît au moment de sa mort. Le PS connaissait des échecs électoraux et était affaibli par des affaires de toutes sortes. La gauche généreuse était affaiblie.
Les informations contenues dans l’ouvrage de Pierre Péan sur le passé de Mitterrand – participation à une manifestation contre les «métèques« avant la guerre, distinction par la francisque en 1942, adhésion au régime qui pouvait le classer parmi « les pétainistes durs »- furent tenues pour accablantes. Son amitié avec René Bousquet fut ce qui le discrédita. Cela pouvait marquer la fin de la supériorité morale à laquelle prétendait la gauche disait le socialiste Jean-Pierre Mignard.
La disparition de Mitterrand fut une sorte de célébration de l’homme, alors que son bilan politique était discuté. Le socialisme, l’état de la France provoquaient bien des interrogations en 1995. Il faut cependant souligner la dimension politique de Mitterrand : la refondation du parti socialiste, la dynamique de la gauche dans les années 1970, avoir montré que l’alternance était possible, une manière présidentielle de gouverner. On a souvent oublié que le programme socialiste des années 1970 était très ambitieux. Un programme qui se veut marxiste, qui veut rendre le pouvoir aux citoyens, accroître le rôle de l’État par le renforcement du secteur public, un contrôle des travailleurs dans l’entreprise, la décentralisation, une école au service du peuple et de la culture, un « socialisme du possible ». Mitterrand sut être un stratège politique s’appuyant sur son courant et sur le CERES guesdiste. Le PS devenu « parti de gouvernement « sut produire des élites provenant des classes moyennes. » Mais l’exercice du pouvoir fut « vertical ». Tout venait de l’Elysée. Il n’y eut pas grandes grèves comme en 1936.Tout fut mis en œuvre par l’État.
Le bilan de l’action socialiste est loin d’être négligeable ; l’arrivée de la gauche au pouvoir a satisfait les désirs de consommation et de mieux-être, et de liberté. Trois lois ou séries de lois symbolisent ces réalisations : l’abolition de la peine de mort, les lois de décentralisation et les lois Auroux sur la place des salariés dans l’entreprise. D’autres mesures s’y ajoutèrent : retraites, suppression des lois anticasseurs, politique culturelle. Cependant, l’évolution de l’économie mondiale a rendu discutable les mesures économiques comme les nationalisations, alors que l’on sous-estimait la nécessité de moderniser l’appareil productif et d’adapter les entreprises françaises à la mondialisation. D’où des problèmes économiques nombreux : déficit, chômage de masse et l’adoption de mesures de rigueur : ouverture aux marchés financiers, « désinflation compétitive ». Sans que tout cela soit dit.
La politique étrangère et européenne s’inscrivit dans une ligne assez gaullienne. Elle reste entachée par les responsabilités sans complicité du président et d’une partie de son entourage dans le génocide rwandais. Elle a cependant maintenu la dissuasion nucléaire accompagné l’unification allemande.
Rocard le trublion
En 2016, la disparition de Michel Rocard donna lieu à des hommages discrets. Sa pierre tombale a été dessinée par Soulages. Ses obsèques résumaient sa vie : un
office protestant au temple de l’Etoile où l’on rappela ce que Rocard, éclaireur sous le totem de « Hamster érudit » devait au protestantisme. Aux Invalides, Edmond Maire (ancien Secrétaire général de la CFDT) fut le premier à prendre la parole. On souligna ce qui constitue les grands aspects du rocardisme : la confiance dans l’autonomie des citoyens et de la société civile, le réformisme, l’utopie du possible. Alain Bergougnioux évoqua sa volonté de rigueur économique et de démocratisation. On évoqua son honnêteté, sa droiture, sa lucidité, on souligna son action pour mettre un terme aux affrontements en Nouvelle–Calédonie. On rappela surtout ce qui constitue le cœur du rocardisme : la réappropriation par la société de son propre dynamisme.
Pourquoi alors n’est -il pas devenu chef d’État ? Deux raisons peuvent l’expliquer. La première, bien connue, réside dans sa rivalité avec François Mitterrand qui se montra un redoutable politique et parvint à écarter Rocard de la candidature à la présidence de la République. La seconde tient au rapport du PS français avec la social-démocratie. Rocard se reconnaissait dans la social– démocratie suédoise qui en 1932 avait conclu en l’impossibilité de mettre en œuvre une économie collectiviste et s’était ralliée à
l’économie de marché. « Je suis un social-démocrate suédois, égaré depuis cinquante-cinq ans en France « Il soulignait que le PS restait révolutionnaire dans ses mots « le patois est resté révolutionnaire ». Or la SFIO-PS n’a jamais été social -démocrate. Sa tradition remonte à 1789. La négociation et la réforme ne peuvent être menées par la société elle-même mais par les rapports de force, l’affrontement de classe, le jugement sur le Bien et le Mal et par l’action de l’État. Rocard n’a jamais pu faire prévaloir ses idées sur le rôle de la société civile. Une fois sa carrière politique terminée,il est devenu une sorte de Pythie qui alertait sur les problèmes du monde. Le camarade trublion.
Les orphelins
Le début du XXIe siècle marque la fin du cycle ouvert au Congrès d’Epinay en 1971 : leaders défaits, électorat clairsemé, querelles internes dans un cadre de personnalisation excessive du pouvoir, critique des écologistes et de la France insoumise. Le symbole de ce recul est la vente du siège du PS rue de Solférino en 2018. Seul le poids des élus régionaux peut compenser cet affaiblissement. Les partis sociaux -démocrates européens sont souvent en difficulté face à la crise de l’État-Providence. Les mouvements populistes autoritaires progressent. Les expériences gouvernementales de la gauche, Jospin premier ministre, présidence de Hollande n’ont pas été déshonorantes, mais le PS s’est divisé sur la construction européenne lors du referendum sur le traité Constitutionnel en 2005 et un doute persiste sur la capacité du PS à gouverner et à réaliser le changement. « Le cycle d’Epinay est clos`. « Le Ps est -il capable de faire face aux grands enjeux du monde d’aujourd’hui : montée des populismes, terrorisme islamiste, écologie, avenir de l’Europe ? L’espoir révolutionnaire demeure vivace et les déceptions engendrent ce qu’Enzo Traverso nomme « une mélancolie de gauche ». Pour retrouver peut- être une place importante dans la vie politique le PS devrait à la fois conserver son ancrage local, à l’échelle municipale et régionale, mais aussi devenir davantage social-démocrate, faire davantage confiance à la société civile, réaffirmer les valeurs républicaines (droits de l’ Homme, justice sociale,« sens de la nation » comme le dite Bernard Cazeneuve) et accepter les alliances au centre, indispensables au moment où se développent « les passions tristes » et les populismes.