La revue « Chroniques d’Histoire Maçonnique »
La revue « Chroniques d’Histoire Maçonnique » ou CHM pour les initiés (publiée depuis 1982) sera désormais présentée par le service de presse des Clionautes. Elle réunit des travaux de chercheurs français pour la plupart sur les évolutions historiques de la Franc-Maçonnerie française liée à la plus importante obédience française : c’est-à-dire le Grand Orient De France ou GODF. L’abonnement annuel à la revue Chroniques d’histoire maçonnique comprend 2 publications par an expédiées en décembre et juin. Cette revue s’applique à être fidèle au projet défendu depuis plus de 30 ans : l’étude du fait maçonnique dans son intéraction avec l’histoire politique et sociale. Soucieux de travailler des domaines peu exploités, la rédaction de Chroniques d’histoire maçonnique s’efforce aussi de rendre compte des liens entre la franc-maçonnerie et les milieux culturels. Les dossiers s’attachent à restituer les sources, le contexte idéologique … et la difficile application sur le terrain. Cette revue est réalisée avec le concours du Service Bibliothèque-archives-musée de l’obédience du Grand Orient De France (GODF) et de l’Iderm (Institut d’Etudes et de Recherches Maçonniques). L’éditeur délégué est Conform Edition.
« Chroniques d’Histoire Maçonniques » n° 69 (2012-1) : « Les Frères Réunis » : la franc-maçonnerie à Strasbourg aux XIXe et XXe siècles
Ce numéro, composé de 6 articles, est entièrement consacré à la maçonnerie strasbourgeoise et à la Loge Les Frères Réunis qui fête son bicentenaire (1811-2011). Du fait de la place de Strasbourg sur une véritable ligne de fracture de la géopolitique européenne au XXe siècle, l’histoire de la loge des Frères Réunis est aussi pleine d’enseignement sur l’attitude de la Franc-maçonnerie face au choc des cultures nationales et à la difficile construction d’une Europe pacifiée et unie. En cela, l’Alsace se révèle un véritable laboratoire. La double allégeance des Frères au patriotisme républicain et au cosmopolitisme maçonnique est mise à rude épreuve. Dans son ouvrage consacré à la franc-maçonnerie européenne au siècle des Lumières, l’historien Pierre-Yves Beaurepaire a écrit un chapitre fort éclairant sur le rôle de la ville de Strasbourg comme carrefour de l’Ordre maçonnique en Europe, au 18e siècle.
La loge des Frères Réunis : une existence difficile (1811-1841)
Ce premier article, rédigé par Eric Burst, s’attache aux 30 premières années de l’existence difficile de la loge « Les Frères Réunis ». En effet, la loge « Les Frères Réunis » est le résultat d’une naissance non désirée (1811-1814). Par conséquent, la survie est difficile (1816-1841). Néanmoins, cette loge fragile est une petite loge active dans le monde maçonnique et sur le plan politique en devenant une loge d’opposition au pouvoir pendant la première Restauration (1814-1815), la seconde Restauration (1815-1830) ainsi que pendant la Monarchie de Juillet (1830-1848). En 1841, on assiste à une nouvelle naissance de la loge en raison de la fusion de la loge « Les Cœurs Fidèles et de « La Vraie Fraternité » au sein de l’atelier « Les Frères Réunis ».
Francs-maçons à Strasbourg : un combat politique (1919-1945)
Ce deuxième article, rédigé par Frank Storne, est consacré au combat politique des francs-maçons strasbourgeois entre 1919 et 1945 mais c’est aussi le plus long et le plus intéressant, à bien des égards. En effet, il montre le réveil de la maçonnerie française à Strasbourg avec l’essai infructueux de l’autre obédience masculine française (concurrente du GODF pendant la même période) : c’est-à-dire la Grande Loge De France ou GLDF, après le traumatisme de la Grande Guerre. Néanmoins, l’article traite du réveil de la loge « Les Frères Réunis » et de la vie maçonnique de cette loge de 1919 à 1930. En 1926 a lieu un premier essaimage émanant de la loge « Les Frères Réunis » créant ainsi l’atelier « Paix et Bonté » et en 1930 un second avec la création de la loge « Paix et République ». La physionomie des 2 loges du GODF à Strasbourg « Les Frères Réunis » et « Paix et République » est étudiée tant sur le plan de l’âge au moment de l’initiation et des origines géographiques que celui des catégories socioprofessionnelles, entre 1919 et 1939. Un long développement est consacré à la question de l’Alsace-Moselle qui va diviser longuement les francs-maçons strasbourgeois par rapport au parti clérical strasbourgeois favorable au statut du Concordat napoléonien (1804), de 1919 à 1928. De nombreux Francs-Maçons strasbourgeois vont participer à la Résistance et quelques-uns d’entre eux vont payer un lourd tribut à la guerre de 1939-1945 (2 frères morts dans les camps de concentration nazis et 1 frère fusillé dans les combats de la Résistance intérieure).
Le temple des francs-maçons à Strasbourg (1884-2011)
Ce troisième article, rédigé par Michel Wernert, raconte l’histoire du fameux temple strasbourgeois de la rue Joffre, construit par un architecte allemand et terminé en 1886. Le temple de la rue Joffre accueille les francs-maçons strasbourgeois de 1886 jusqu’à nos jours. De 1973 à 1981, une partie du bâtiment de la rue Joffre devient le siège de la Congrégation des Témoins de Jéhovah de Strasbourg. Depuis 1993, le bâtiment est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
La longue recomposition de la franc-maçonnerie strasbourgeoise (1945-1960)
Ce quatrième article (qui est le deuxième de Frank Storne) s’attache à la longue recomposition de la maçonnerie strasbourgeoise entre 1945 et 1960. « Paix et République » est la première loge de Strasbourg à reprendre ses activités, le 10 novembre 1945 suivi plus tard de l’atelier « Les Frères Réunis », le 31 mars 1949 mais ce dernier est victime d’une scission, en septembre 1950, avec la création de la loge « Les Frères Réunis » se rattachant à l’obédience de la Grande Loge Nationale Française (GLNF), dite régulière et reconnue par les francs-maçons anglo-saxons. Cela va entraîner une période de tensions sur des questions à la fois maçonniques et institutionnelles.
La loge « Les Frères Réunis » de 1960 à nos jours
Ce cinquième article, rédigé par Philippe Wiedenhoff, est consacré à l’histoire de la Loge Les Frères Réunis de 1960 à nos jours. La vie de l’atelier traverse une période faste (1960-1963) avec la création d’une colonne d’harmonie vivante et les 150 ans des « Les Frères Réunis » en 1961 mais des années difficiles vont vite apparaître (1963-1969) jusqu’au redressement (1969-1978). Enfin, La loge connaît une période sereine (1978-1986) avec l’organisation des 175 ans « Les Frères Réunis » en 1986. Les années récentes (1987-2011) sont traversées par de grands évènements (comme la commémoration du bicentenaire de la Révolution française en 1989 et la commémoration du centenaire de la loi de 1905 sur la Séparation des Eglises et de l’Etat en 2005) puis l’activité des relations extérieures avec le CLIPSAS (Centre de Liaison et d’Information des Puissances Maçonniques Signataires de l’Appel de Strasbourg), l’Allemagne et la Belgique.
Petit dictionnaire des francs-maçons de Strasbourg des XIXe et XXe siècles
Ce sixième et dernier article est rédigé à 6 mains. Ce dernier est le deuxième d’Eric Burst et de Philippe Wiedenhoff ainsi que le troisième de Frank Storne. Cet article est en fait un petit dictionnaire des francs-maçons strasbourgeois des 19e et 20 siècles qui comptent pas moins de 75 notices biographiques.
© Jean-François Bérel