Dans ce nouvel opus de la série, on retrouve les deux frères Moïse et Salomon Rubinstein au fil de leur parcours mouvementé. Construit comme les deux premiers volumes sur un système de flash-backs, il peut être un peu plus difficile à suivre. En effet, deux époques différentes peuvent se partager une même page et il est recommandé d’avoir lu le début de l’histoire afin d’entrer de plain-pied dans cette suite.
La suite des aventures des frères Rubinstein
Dans ce nouvel opus de la série, on retrouve les deux frères Moïse et Salomon Rubinstein (cf compte-rendu des T. 1 et 2) au fil de leur parcours mouvementé.
Construit comme les deux premiers volumes sur un système de flash-backs, il peut être un peu plus difficile à suivre. En effet, deux époques différentes peuvent se partager une même page et il est recommandé d’avoir lu le début de l’histoire afin d’entrer de plain-pied dans cette suite.
Salomon, le roi de la débrouille
On découvre que Salomon a fui la colonie pénitentiaire où il se trouvait depuis plusieurs années et qu’il n’a rien perdu de ses talents ! Cet astucieux jeune homme sait par exemple où trouver les musiciens du fameux mariage qui donne son titre au volume. C’est l’occasion pour les auteurs de souligner les différences – et parfois les antagonismes – entre communautés juives séfarade et ashkénaze. Fuyant la France et la police, Salomon trouve plus tard refuge aux Etats-Unis auprès d’un producteur hollywoodien.
Moïse, le bon élève piégé par les événements
L’accent est cette fois davantage mis sur le plus jeune des frères, Moïse. Brillant élève au lycée Henri IV au début des années 1930, il décide de se faire naturaliser Français et sympathise brièvement avec les jeunes recrues des « Croix-de-feu ». C’est l’époque de l’affaire Stavisky et des ligues, à la veille de la grande manifestation du 6 février 1934 à Paris. Dans un parti pris audacieux, les propos antisémites du colonel de La Roque se surimposent aux vignettes décrivant les auditions de musiciens juifs menées par Salomon pour l’orchestre du mariage Bensoussan.
Dans un autre registre, les flash-backs réguliers sur la vie de Moïse au camp de Sobibor, des années plus tard, ne sont pas sans rappeler le terrible « Choix de Sophie » de William Styron (1979).
Une histoire de plus en plus rythmée
Les soubresauts de l’histoire personnelle des deux frères répondent à la précipitation des événements historiques (crise des années 1930, montée de l’antiparlementarisme et de l’antisémitisme, dissensions au sein de la communauté juive…). La force du récit est d’entremêler étroitement la grande et la petite histoire, et de susciter l’intérêt du lecteur pour la suite des aventures des deux frères, sans pathos et avec un bon sens du rythme.