L’auteur est docteur en histoire de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et diplomate. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire politique d’Haïti.
Ce livre est en quelque sorte un aide mémoire, une source d’information sur les grandes et moins grandes dates de l’histoire diplomatique haïtienne de la période de fondation à nos jours.
Chaque date est présentée en 1 à 3 pages complétées d’une bibliographie. Les dates ont été choisies pour montrer qu’au-delà d’une histoire politique intérieure mouvementée la république d’Haïti a joué un rôle sur le plan international. L’auteur a souhaité encourager les universitaires haïtiens à se pencher sur l’histoire des relations internationales d’Haïti, non enseignée dans les universités du pays.
Un chapitre introductif traite de l’insertion dans le système international. Comment l’exemple de la révolution haïtienne a été suivi de révoltes dans diverses régions des caraïbes et du continent. L’auteur revient sur les débuts de la révolte de 1793, Toussaint Louverture et ses relations avec la France et l’Espagne, l’accueil des esclaves afro-américains en fuite dans les années 1820 ; le caractère internationaliste de la révolution haïtienne fondée sur la devise : liberté, citoyenneté, propriété On peut rappeler que les actuelles pièces de monnaie porte les mentions :Liberté, Egalité, Fraternité
Mais l’insertion dans les relations internationales est aussi rendue indispensable par les querelles stratégiques des puissances européennes dans la région. L’auteur rappelle les divergences de vue entre le Nord avec les rois Christophe ou Henri 1er tournés vers l’Europe et le Sud avec Pétion qui cherche des alliés en Amérique du Sud.
Dans une première partie il est question des premiers temps de Toussaint Louverture à Jean-Pierre Boyer, période où il s’agit de maintenir des relations internationales tout en construisant l’état-nation. On retiendra parmi les faits relatés quelques dates : la création à Jacmel du drapeau du Venezuela le 12 mars 1806 qui marque la place d’Haïti dans les mouvements d’émancipation du continent américain au XIXe siècle ; le 17 avril 1825 quand la France reconnaît l’indépendance contre le paiement de 150 millions de francs dont les derniers versements se sont faits au XXe siècle.
Le tableaupage 45 des chefs de l’état contraints à l’exil de Jean-Pierre Boyer (1843) à Jean-Bertrand Aristide (2004 rappelle l’aspect mouvementé de l’histoire politique.
La seconde moitié du XIXe siècle est marqué par la querelle avec la partie orientale de l’île à la suite de la déclaration d’indépendance de la République dominicaine (27 février 1844) et jusqu’au traité de paix de 1874.
Les relations avec les Etats-Unis tiennent une grande place dès la fin du XIXe siècle : Ils s’immiscent dans les affaires intérieures comme en 1908 lors d’une tentative rebelle aux Gonaïves avant même la première occupation américaine de 1915 à 1934. Cette « domination » conduit Haïti à participer à la seconde guerre mondiale au lendemain de Pearl Harbor. Pourtant au lendemain du conflit mondial on assiste à un rapprochement avec la France grâce à la langue (signature de l’accord culturel le 24 septembre 1945).
Le XXe siècle est marqué à la fois par les querelles incessantes avec la République dominicaine notamment sur les questions de migrations et d’emplois, une situation intérieure violente (1958 création des tontons macoutes sous Duvalier), une position géographique qui amène sur l’île les débordements de l’opposition entre Cuba et les Etats-Unis qui renforce leur influence sur les affaires de politique intérieure (retour d’Aristide en oct 1994).
Pour cette période on pourra noter l’accord avec le Vatican établissant un clergé indigène (1966) et le rôle de la Minustah depuis 2004.