Deuxième ouvrage sorti au début de l’été sur l’histoire de la ville de Lyon, Les grandes heures de Lyon est une édition réactualisée d’un ouvrage de Jean Etèvenaux sorti pour la première fois en 1992 et régulièrement rafraîchi et réactualisé par son auteur. Jean Etèvenaux est docteur en histoire et diplômé de l’IEP de Lyon, spécialisé dans l’histoire lyonnaise et du Second Empire.

Tout comme les auteurs de La nouvelle histoire de Lyon et de sa métropole, c’est donc un local. Tout comme cet ouvrage, la préface est signée par Gérard Collomb. Dernier point commun, l’envie partagée de tous ces auteurs de raconter leur ville et son histoire, si riche et, comme le dirait Fernand Braudel, cité dans l’introduction par l’auteur: « importantissime ».

Les différences essentielles viennent du contenu. Si La nouvelle histoire de Lyon se veut être un ouvrage de référence, très complet, très riche en documents d’accompagnement, Jean Etèvenaux a choisi quant à lui de se focaliser sur des événements et des périodes plus précis, parfois sur des anecdotes, dépassant même à certains endroits le simple cadre métropolitain, à l’instar du chapitre consacré à Saint-just et sa fuite en Egypte, ou encore des liens entre la ville de Lyon et d’autres régions comme le Jura ou le Vivarais. Ce choix n’enlève évidemment rien de la qualité et de la pertinence du contenu. Les deux livres peuvent se compléter, voire se lire en parallèle, notamment en raison de la densité et de la lassitude que peut provoquer l’immense entreprise de découverte de La nouvelle histoire de Lyon. Jean Etèvenaux apporte de manière plus limpide les liens entre histoire locale et globale.

Le livre est ainsi découpé en 21 chapitres, assez courts et dynamiques, classés de manière chronologique, auxquels sont adjoints à chaque fois des appendices se focalisant sur un aspect plus précis du thème évoqué. Par exemple, deux des chapitres portants sur l’Antiquité sont complétés par une double page traitant des tables claudiennes (découvertes à la Croix-Rousse et aujourd’hui exposés au musée et théâtres romains de Fourvière) et des martyrs chrétiens de 177.

La question que pose cet ouvrage est celui de son achat si l’on possède l’un des deux précédentes éditions (1992 ou 2005). Clairement, les apports par rapport à la première édition sont considérables. Ils sont évidemment moindres par rapport à la seconde, mais les perspectives mises à jour, notamment dans le dernier chapitre et en conclusion, peuvent faire pencher la balance vers une nouvelle acquisition. Pour celui qui ne possède ni l’une ni l’autre et qui s’intéresse à ce sujet, ce livre est plus qu’une porte d’entrée à l’histoire de la capitale des Gaules, une oeuvre foisonnante et passionnante.