Cette BD raconte la naissance du cinéma et insiste sur les intrigues et coups bas entre les différents protagonistes.
Cet ouvrage est le volume 2 après « La machine du diable » parue en 2022. Pour le lecteur qui n’aurait pas lu le volume 1, on trouve au début de ce deuxième opus un rapide résumé qui permet de s’y retrouver. Les auteurs précisent que l’histoire racontée s’inspire de faits réels mais que des personnages ou des situations ont pu être changés.
Petit résumé du tome 1
Les principaux protagonistes sont Léon Gaumont, Charles Pathé et Alice Guy. Entre eux se joue un impitoyable bras de fer. Le récit commence ici alors que tous trois, à leur façon, se lancent sur le marché américain. On peut préciser qu’on trouve à la fin du volume des mini-biographies et aussi une liste d’ « évènements incroyables » autour de la naissance du cinéma entre 1890 et 1900. Il y a également un exemple de page en making-of qui montre quelques étapes de création d’une planche de bande dessinée.
Des célébrités
Qu’ils soient au centre de l’ouvrage ou interviennent seulement dans quelques cases, on croise dans cette bande dessinée de nombreux noms célèbres. Le lecteur rencontre ainsi, au-delà des trois déjà évoqués, Edison, Méliès, Max Linder et même le jeune Charlie Chaplin. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est également de découvrir quelques noms moins connus comme Louis Feuillade mais aussi de mesurer les situations difficiles connues par certains noms célèbres comme Méliès.
Gaumont-Pathé : le combat des titans
Une rencontre a lieu entre Gaumont et Pathé. A cette époque, ce dernier réalise 500 films par an et, parmi les questions qui les obsèdent alors, il y a celle du support de cette activité, la pellicule. Un marché est conclu entre Gaumont, qui s’engage à donner une priorité aux films Pathé, tandis que celui-ci n’ira pas sur le marché américain. Au même moment, Méliès, marginalisé par ces deux grands, s’aperçoit que le cinéma est parfois détourné par certains pour faire croire qu’on peut contacter les morts.
La situation aux Etats-Unis
Alice Guy, elle, est aux Etats-Unis. Elle a fait gagner beaucoup d’argent à Gaumont, mais il faut bien dire que, jusqu’à récemment, son nom avait été comme effacé de l’histoire du cinéma. Avec son mari Herbert Blaché, ils veulent fonder une entreprise, la Solax, et réaliser leurs films. Son mari apparait comme bien pâlot en regard de la foisonnante Alice. Edison de son côté a monté un trust protectionniste pour stopper l’importation de films français sur le territoire nord-américain. Avec la Solax, Alice Guy peut contourner cette interdiction
Alice Guy, longtemps méconnue
La bande dessinée insiste sur son rôle à de multiples reprises. Si Herbert Blaché est le financeur, la création est clairement incarnée par Alice Guy. Elle n’hésite pas à faire tourner des Noirs dans ses films, ce qui apparait très incongru à l’époque. Alice Guy signe un contrat avec la Metro Pictures Corporation pour la distribution de ses films. En difficulté financière, elle demande l’aide de Mayer de la célèbre Métro Goldwin Mayer.
Muet, parlant et autres nouveautés
Vers 1909-1911, c’est une époque de changement pour le cinéma. On s’en aperçoit avec la place jusque-là unique du muet mais, en 1911, on assiste à la naissance du parlant. Les autres débats qui agitent le milieu tournent autour du rôle et de l’importance des acteurs. On croise ainsi M Deed, célébrité de l’époque, mais aussi Max Linder engagé par Pathé. L’ouvrage évoque également les débuts du journal d’actualité hebdomadaire, une invention de Gaumont.
1922 et après
Dans une partie appelée « Epilogue », les auteurs choisissent de retrouver leurs protagonistes quelques années plus tard. C’est le moment de retrouvailles entre Alice Guy et Gaumont. On découvre aussi que Méliès a été oublié et vit à présent de petits boulots. En 1925, a lieu l’invention de la caméra à manivelle Pathé-baby qui doit permettre à tout le monde de pouvoir réaliser des films. Max Linder se suicide tandis qu’en 1929 a lieu la première séance de cinéma parlant.
La bande dessinée retrace donc les débuts du cinéma et multiplie les angles d’approche. On suit les protagonistes en France et aux Etats-Unis. La guerre entre Gaumont et Pathé apparait comme le véritable axe structurant de toute cette époque. Sans jamais être démonstratif, l’ouvrage donne aussi à voir les oubliées de l’histoire comme Alice Guy.
