Ce court livret d’une cinquantaine de pages, rédigé par le professeur émérite d’histoire à l’Université de La Rochelle Didier Poton retrace l’histoire de la capitale huguenote au XVIIe siècle, un tour d’horizon très clair pour lecteur néophyte.

L’introduction rappelle la naissance du protestantisme de Wittemberg au pays rochelais.

La Rochelle une capitale atlantique

Attestée depuis 1539 les idées protestantes se développent dans ce port, comptoir des échanges où se côtoient protestants du Poitou et marins et marchandes de l’Europe du Nord gagnée à la Réforme. L’auteur fait le portrait de Pierre Richer qu’il qualifie de « père » de l’Église réformée de La Rochelle et montre les étapes de la conversion de la ville où se retirent des personnages influents : Condé, Coligny, Jeanne d’Albret. A la Paix de St Germain (1570) la ville devient place de sûreté. Il rappelle les moments forts des guerres de religion et le rôle de cette ville riche qui tient à son autonomie et un lieu de culture protestante (bibliothèque, imprimeries).

Une ville protestante qu’il faut soumettre

A partir de l’assemblée réunie dans la ville en décembre 1620, elle s’engage dans l’opposition au roi. L’auteur relate à grands traits la guerre conduite par richelieu jusqu’à la reddition de 1628 et annonce le retour des établissements catholiques. En 1160 les protestants, malgré la faiblesse des abjurations, sont désormais minoritaires. Louis XIV engage des mesures contre les protestants jusqu’à la révocation de 1685 qui provoque l’émigration de quelque 3000 Rochelais et sans doute 50 000 Poitevins, vers l’Angleterre et les Pays-Bas en suivant les routes du commerce rochelais. Pu partent vars l’Amérique, leur installation au Québec est interdite dès 1627.

Une communauté protestante vivace

Ce troisième chapitre est consacré à la résistance des nouveaux catholiques. L’exercice privé de la foi protestante est généralisée au XVIIIe siècle car la pression, malgré les demandes au roi de l’évêque de la ville, la pression demeure modérée sur la bourgeoisie marchande garante de la prospérité locale engagée dès la perte du Canada dans la traite négrière. Didier Poton rappelle l’édit de tolérance et la liberté de culte accordée par la constitution de 1791.

En conclusion l’auteur évoque le recul du protestantisme au XIXe et XXe siècle malgré l’existence d’une minorité influente au conseil municipal et à la chambre de commerce.

Des illustrations iconographiques de qualités complètent l’ouvrage ainsi qu’un encart sur le musée rochelais un lieu d’histoire, de mémoire et d’éducation au fait religieux.