LA DYNAMIQUE DE LA POPULATION DE LA FRANCE AU XXIème SIÈCLE : UN CHANGEMENT DE PARADIGME DÉMOGRAPHIQUE ?
L’auteur se demande si les évolutions récentes de la mortalité et de la natalité pourraient anticiper le moment d’un renversement de paradigme démographique : un déficit naturel structurel.
Depuis le début des années 2000, le nombre de décès est logiquement en augmentation compte tenu du vieillissement de la population. Concernant les naissances, le phénomène dominant, jusqu’au milieu des années 2010, est une stagnation. De 2000 à 2014, la différence entre les naissances et les décès, le solde naturel, évolue, pour l’essentiel, parallèlement à la courbe des décès, en restant toujours supérieur à 200 000 et même à 250 000 certaines années.
Selon la projection moyenne réalisée par l’ONU, le solde naturel devrait s’abaisser progressivement pour tomber en-dessous de 60 000 par an à l’horizon 2030. Mais cette projection s’est trouvée anticipée sous l’effet d’une double rupture. Premièrement, les naissances diminuent depuis 2015. Deuxièmement, une autre rupture est intervenue avec la pandémie Covid-19, soit des effets haussiers sur les décès et des effets baissiers sur le nombre de naissances. Aussi, en 2020, le solde naturel s’est déjà trouvé inférieur aux 60 000 pourtant projeté à l’horizon 2030.
DOSSIER par Laurent RIEUTORT
LES TERRITOIRES GAGNANTS DU DÉVELOPPEMENT LOCAL – QUELLE GÉOGRAPHIE ? QUELS FACTEURS DE RÉUSSITE ?
En France, la géographie des territoires gagnants en termes de développement local se trouve renouvelée et diversifiée.
Les territoires « gagnants » sont les bassins de vie qui réunissent 4 à 5 de ces indicateurs positifs : croissance migratoire, taux d’emploi supérieur à 66%, médiane du revenu disponible dépassant les 19 750 euros, évolution du nombre d’emplois supérieur à 6,7%/an et part des 20-24 ans avec diplôme dépassant 88,2%. Ils rassemblent un peu plus de 40% de la population totale. La géographie de ces bassins de vie dynamiques et attractifs se révèle toutefois très contrastée. Au-delà des métropoles « institutionnelles », qui n’ont pas toutes la même capacité d’attractivité et d’entraînement, des bassins de vie à densité intermédiaire et des bassins de vie ruraux se montrent aussi très dynamiques, en lien notamment avec des activités productives et/ou résidentielles.
Ces trajectoires positives peuvent s’expliquer par la notion de territoire « apprenant ». Dans le cadre du développement territorial, il s’agit de la capacité d’un territoire à pouvoir s’appuyer sur l’organisation collective des acteurs et sur ses ressources spécifiques non délocalisables pour aboutir à un cercle vertueux de valorisation économique et de compétitivité. C’est l’esprit des pôles de compétitivité ou des « clusters » conduits dans certains territoires, y compris ruraux, rassemblant écoles et universités, centres de recherche, établissement de production, travaux de recherche appliquée et impliquée. Ces territoires apprenants combinent des processus associant les réseaux d’acteurs et des dynamiques locales d’apprentissage.
Le paradigme du territoire apprenant ouvre donc la voie à une approche renouvelée du développement local et des politiques publiques.
DOCUMENT PÉDAGOGIQUE (libre de droits)
LA GÉOGRAPHIE DES TERRITOIRES GAGNANTS DU DÉVELOPPEMENT LOCAL EN FRANCE MÉTROPOLITAINE
EXERCICE PÉDAGOGIQUE par Alexandre DUCHESNE
1948 : NAISSANCE DE L’ÉTAT D’ISRAËL
Cette étude de cas s’insère dans le premier chapitre (fin de la Seconde Guerre Mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial) du thème 2 du programme d’Histoire de la classe de Terminale. La naissance de l’État d’Israël en constitue un des « points de passage et d’ouverture ».
Dans un 1er Temps, le discours de la proclamation d’indépendance d’Israël est étudié et contextualisé par une chronologie et une carte. Dans un 2ème Temps, différents documents permettent de cerner les réactions internationales au lendemain de cette proclamation. La position des différents acteurs est consignée dans un tableau. Dans un 3ème Temps, l’enseignant reprend les points essentiels à connaître sur la naissance d’Israël.
ANALYSE par Lionel PANCRAZIO
TERRITOIRE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE – L’EXEMPLE DE LA VILLE DE ZURICH
Un territoire durable est un territoire qui met en œuvre, dans le cadre d’une gouvernance adaptée, une politique combinant les trois dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable. Zurich en est un exemple.
Entre 1880 et 1910, la population de la commune de Zurich augmente considérablement de 87 000 à 215 000 habitants. Zurich, selon les deux critères de population et de poids économique, double alors ses rivaux Genève et Berne. Au début du XXème siècle, la splendeur et la richesse côtoient des formes d’habitat précaire, les inégalités sont marquées comme partout en Europe. Elles constituent un des principaux vecteurs du mécontentement et du sentiment de relégation des classes populaires. Dans les années 1920, une politique foncière est donc instaurée avec un souci de dialogue autour des opérations d’aménagement.
8 décennies plus tard, à la fin du XXème siècle, l’évolution de la planification urbaine a pour objectif une plus grande diversification des fonctions au sein des quartiers, notamment avec des activités recevant du public. Comme dans le passé, Zurich s’inspire des méthodes fondées sur des débats pour définit une politique. Ainsi, en mars 2020, les objectifs de neutralité carbone sont décidés par la ville de Zurich. La méthode de dialogue instaurée à Zurich par et pour les habitants sur les opérations d’urbanisme est désormais utilisée pour les réponses à apporter à la transition écologique.
L’objectif ville durable repose essentiellement sur une approche d’auto-organisation (bottum-up) des acteurs locaux, par des concertations et dialogues constructifs, même si les directives générales procèdent d’une volonté politique affichée et d’outils accessibles au plus grand nombre, au contraire de la France où les directives proviennent essentiellement d’en haut (top-down).
LE POINT SUR… par Tigrane YÉGAVIAN
LA DIASPORA ARMÉNIENNE : D’UNE HISTOIRE HEURTÉE À SA GÉOGRAPHIE ACTUELLE
Les Arméniens sont géographiquement répartis entre leur ancrage territorial dans l’actuel Etat arménien, qui est une partie de l’Arménie historique, et une importante diaspora dispersée sur plusieurs continents. Sous l’effet de vicissitudes de l’histoire et du génocide arménien de 1915, la diaspora arménienne – 7 millions de personnes – est plus nombreuse que la population de l’Arménie, moins de 3 millions d’habitants.
En France, en l’espace de deux générations à peine, les Arméniens sont un exemple de réussite en matière d’intégration républicaine. L’apport de cette communauté est observé dans de nombreux domaines. Mais une diaspora arménienne existait bien avant l’émigration des rescapés du génocide de 1915. Des siècles de catastrophes et de massacres successifs ont égrainé cette histoire douloureuse qui a jeté dans l’exode une population, laissant la terre ancestrale, l’Arménie historique, se vider de ses forces vives, se morcelant telle une peau de chagrin.