Roger Little, professeur émérite au Trinity Collège de Dublin, propose une sélection de textes de la première moitié du XXe siècle écrits par des Blancs à propos des soldats noirs des troupes coloniales.

Une mine pour l’étude de la colonisation mais aussi des deux guerres, où leur participation est en général peu mise en valeur voir Perrine Simon : Histoire et littérature africaine. Propositions pour un travail interdisciplinaire sur l’histoire de l’Afrique à travers la littérature africaine : les combattants tirailleurs. CRDP, Académie de Paris – présenté in :[ http://www.rfi.fr/tirailleurs/20100722-le-personnage-tirailleur-litterature-africaine-> http://www.rfi.fr/tirailleurs/20100722-le-personnage-tirailleur-litterature-africaine].

Le choix porte sur des textes français sur les tirailleurs dont il est rappellé qu’ils venaient de toute l’Afrique coloniale française. La présentation chronologique montre l’évolution des regards du fait de la participation aux deux conflits mondiaux. Plusieurs types de texte sont ici réunis: récits militaires vécus et publiés : extraits des œuvres du Colonel Baratier voir la recension : [https://clio-cr.clionautes.org/a-travers-l-afrique-epopees-africaines.html->https://clio-cr.clionautes.org/a-travers-l-afrique-epopees-africaines.html] ou du Mémorial de l’Empire de Gabriel Bonnet cité en annexe, témoignages comme celui de Lucie Couturier devenue institutrice de jeunes recrues en 1916 à Fréjus. Ces documents sont mis en regard de textes littéraires dont quelques poèmes.

La tonalité des textes aussi est diverse : paternalisme souvent, curiosité mais aussi empathie avec ces hommes venus combattre en France durant la Grande Guerre, intérêt pour leur civilisation. Des textes hostiles ou racistes, il en existe, mais Roger Little a choisi de les ignorer.
Si le regard au début du siècle est globalement positif, les écrits vichystes sont caractérisés par le mépris et un regard condescendant en particulier dans un petit roman de littérature jeunesse : Boubou soldat dont le texte est complété d’une reproduction de la publication initiale non datée.

À noter en annexe le Manuel du Français pour tirailleur, véritable morceau d’anthologie.

L’auteur regrette de n’avoir pas eu la possibilité de traiter ici des textes africains antillais ou guyanais sur le même sujet et notamment pour le second conflit mondial, mais ils sont cités dans une bibliographie qui permet en outre de retrouver l’origine des extraits cités.