Les voisins reviennent pour une 6ème aventure et voyagent cette fois…dans le temps ! Comme dans le précédent opus, on retrouve une machine, ici sous forme de sablier, qui rendra l’expédition possible. Présenté avec le même principe, le plan de l’appareil est cette fois exposé avec une certaine autodérision (les couleur « pop art » des rouages  mécaniques qui ne servent qu’à faire joli, le «  générateur de hasard hasardeux », « l’escalier ADN à aspiration gravitationnelle » a priori moins fatigant que l’escalier à marches…).

Les périodes se succèdent ensuite sur chaque double page. La première étape concerne une Préhistoire bien large qui cumule la présence des dinosaures, l’apparition de l’homme qui maitrise déjà certains arts et techniques, le mythe d’Adam et Eve. Les historiens pardonneront sans doute !

L’Antiquité se voit divisée en deux espaces : l’Egypte où Cléopâtre, les scribes et les felouques évoluent alors que la sorcellerie permet aux pierres de la pyramide de se voir soulevées sans le moindre effort ; Rome et ses jeux du cirque dont les arènes n’échappent pas à une publicité contemporanéisée (les baskets « Nikus », les voitures « Fiat Lux »).

Le Moyen-Age arrive ensuite sous l’effervescence de la vie urbaine avec une focalisation sur les problèmes d’hygiène. Là encore, le roi de la frite se nomme « Mac Croco » !

La Renaissance zoome sur Florence et la présence de nombreux artistes : Léonard de Vinci, Arcimboldo, Michael Ange…

Le Grand Siècle présente Versailles, son château et ses jardins. On y joue Molière !

Le XIXe siècle se focalise sur une gare inscrite dans un paysage industriel riche d’usines, de fumée et de revendications professionnelles.

Le XXe siècle est centré sur les années 50 avec un rock’n’roll, des voitures décapotables et une offre cinématographique laissant peu de place au discours du général de Gaulle !

Le futur termine le parcours avec un paysage abstrait fait d’un entrelacs d’escaliers sans destinations et de créatures étranges qui ne sont pas sans rappeler Jérôme Bosch, un symbole de l’incertitude mais, au moins, non anxiogène au vu des évolutions climatiques.

L’ultime double page, comme toujours dans cette collection, voit le retour au bercail des voyageurs avec une lecture festive de la présence au XXIe siècle.

Les novices seront conquis, les fans de la première heure verront peut-être un très léger essoufflement dans les références mobilisées mais cette série reste de la très haute voltige. Un réel coup de cœur pour ces œuvres qui peuvent à la fois se lire juste pour le plaisir mais qui également tout à fait servir la cause de nos disciplines de géographie et d’histoire.