Dimitri Casali se propose dans ce beau livre à destination du grand public de nous raconter l’Histoire de France à travers les œuvres de fiction qui lui sont consacrées : films comme téléfilms. D’ailleurs les affiches en pleine page nous font parfois découvrir des oeuvres méconnues ou oubliées tout à fait utilisables en classe comme « la passion Béatrice » de Bertrand Tavernier sur le Moyen-âge, le magistral « Danton » de Wajda, ou le « Lion en hiver » d’A. Harvey sur Henri II Plantagenet. La richesse iconographique, la qualité des photos, la mise en page colorée mais sobre en font un ouvrage très agréable à feuilleter, au fait des derniers apports historiographiques.

Une courte introduction pose le contexte et ouvre la problématique de la période. La bobine projette une histoire, essentiellement politique et militaire peuplée de grandes figures qui ont fait l’histoire de France. Dimitri Casali, spécialiste de Napoléon et auteur de bons ouvrages de vulgarisation comme Les 1001 faits insolites de l’histoire (François Bourin) ou Une histoire de la France pour tous les Français (Tallandier) nous raconte un passé purement évènementiel et chronologique fabriqué par les grands personnages : depuis Vercingétorix à Alésia qui ouvre le livre, Clovis, Jeanne d’Arc, Louis XIV, jusqu’au 10 mai 1981. Ce pourfendeur des nouveaux programmes du collège, pour qui les grandes dates et personnages de l’histoire sont réduits à quelques lignes contrairement aux civilisations extra-européennes, revisite le Roman National à travers le cinéma.

Le grand écran est fait pour « redonner vie aux évènements historiques ». L’auteur et sa collègue Céline Bathias dans un style enjoué réussissent à nous le prouver de manière plaisante. En revanche la réflexion sur le rapport cinéma/histoire est absente . Comment a été produit ce film ? Comment a t-il éré reçu par le public? Est-il le reflet d’une époque ? Où s’arrête la réalité historique, où commence la fiction ? Certaines de ces questions sont posées en introduction, mais restent sans réponse. Parfois le pitch du film est encadré, quelques lignes sont écrites sur une scène ou un acteur, mais le contexte de chaque oeuvre n’est pas mentionné. On peut aussi regretter l’absence d’une véritable filmographie et bibliographie à la place de ces trop courts index de réalisateurs et de films en fin d’ouvrage.

CR par Bertrand Quennoy