L’Histoire du monde, De l’Antiquité au XXIe siècle, en 60 fiches, est un ouvrage, qui a été publié en 2019 aux éditions Ellipses. L’auteure, Françoise Martinetti, agrégée d’histoire, est inspectrice de l’Éducation nationale et donne des cours à l’IUFM de Nice. Cet ouvrage s’adresse en particulier aux licences et aux étudiants qui souhaitent préparer des concours. Naturellement, ce livre s’adresse aussi à tous ceux qui souhaitent compléter leur culture générale. Françoise Martinetti met en avant les grands repères du monde et les relie avec les problèmes actuels. Elle rappelle que l’histoire signifie « enquête » et qu’elle n’est pas figée. Au contraire, les interprétations du passé reposent sur des sources. Elles évoluent avec les réflexions et les questions que se posent les historiens. Ces dernières se renouvellent en fonction des enjeux actuels.

Ce livre se découpe en six parties : l’Antiquité, le Moyen Age, les temps modernes, le XIXe siècle, le XXe siècle et le temps présent. Les trois dernières parties concernent l’époque contemporaine qui est plus détaillée que les autres époques. Chaque partie est composée de dix fiches, qui abordent l’histoire d’une civilisation ou l’histoire d’un ensemble de peuples proches. Ces fiches se présentent sous la même forme : dates et évènements-clés, vocabulaire spécifique et une introduction. Puis, le sujet est traité sous la forme d’un plan en plusieurs parties, entrecoupées de focus sur des personnages-clés ou sur des évènements importants… Cette présentation est très intéressante car elle permet de se repérer facilement et de retenir les éléments essentiels. Même si les parties sont présentées sous forme chronologique, une lecture ponctuelle est possible si l’intérêt du lecteur vise un sujet en particulier. Mais une lecture linéaire et continue permet d’acquérir une vue d’ensemble.

La première partie concerne l’Antiquité (-3000 à 476). Elle aborde les premières civilisations, qui sont apparues dans le croissant fertile situé en Mésopotamie et en Égypte. Elles sont favorisées par le développement de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que la naissance de l’écriture. L’auteure fait aussi un point sur les peuples caractérisés par leur religion, comme les Hébreux, les Hindous, les civilisations pré-incas. La religion joue un rôle important dans l’organisation de ces premières sociétés. La puissance des empires perse, romain, ou encore chinois révèle une volonté de rassembler sous une même autorité plusieurs peuples. Puis, une fiche est aussi destinée à l’Europe celtique, où la culture, la religion celte est abordée. Ce peuple a eu des échanges avec le monde grec et romain. Cette première partie explique les origines des grandes civilisations, leur puissance, leur influence et leur faiblesse.

La deuxième partie s’intéresse au Moyen Age (479-1492), qui est une longue période. Les sources sont plus abondantes car les textes historiques se multiplient du fait que la société se structure de manière de plus en plus élaborée. Le Moyen Age est une période très prolifique, symbolisée par les vitraux, les châteaux forts, les églises, le style roman puis gothique, les enluminures, les mosquées comme celle de Cordoue, la peinture… Au Moyen Age, dans les sociétés marquées par les religions, les manières de penser évoluent, notamment avec l’apparition de l’Islam au VIIe siècle. La Méditerranée est le carrefour de trois civilisations : la Chrétienté occidentale, l’Empire byzantin et le monde musulman. Leurs échanges furent à la fois culturels, commerciaux mais aussi conflictuels avec les croisades. Enfin, à l’échelle mondiale, en Afrique, le Moyen Age est une période majeure où se construisent les grands empires. L’Asie est marquée par les conquêtes mongoles. En Amérique, des nouveaux modes de vie précolombiens se développent.

La troisième partie porte sur les temps modernes (1492-1815). Au début de cette période, les Grandes découvertes affirment la volonté des Espagnols et des Portugais de conquérir le monde. Le commerce mondial se déplace de la Méditerranée vers l’Atlantique et ce mouvement se renforce avec l’organisation de la traite négrière. Le XVIe siècle est considéré comme « le siècle d’or » de la civilisation espagnole. La Renaissance et l’Humanisme, nés en Italie, se diffusent en Europe. Ils encouragent l’avènement de la Raison et la réflexion sur la valeur de l’homme en tant qu’individu, ce qui marque une rupture avec la tradition médiévale. De plus, durant les temps modernes, les châteaux forts laissent la place aux châteaux de plaisance. Les arts baroque et classique s’imposent, notamment dans la peinture en plein essor et à Versailles. Cette période est aussi secouée par des réformes religieuses, qui amènent la séparation entre les catholiques et les protestants sous l’impulsion de Luther (en réponse l’Église catholique instaure la contre-réforme). Au XVIIe siècle, l’absolutisme atteint son apogée après un long processus. Il apparait comme un modèle de régime politique pour toute l’Europe. Mais, suite à ses révolutions, l’Angleterre, propose un mode alternatif à l’absolutisme : la monarchie libérale moderne. A la fin du XVIIIe siècle, la France remet aussi en cause l’absolutisme. Le peuple influencé par les Lumières et la guerre d’indépendance en Amérique, se révolte, met fin à la monarchie et instaure une République. Mais ce régime est très fragile et suite à des périodes de troubles, Napoléon Ier met en place l’Empire. Il conserve certaines idées révolutionnaires et unifie, consolide la puissance française.

La quatrième partie explique les enjeux du XIXe siècle, caractérisé en Europe par la révolution industrielle. Le développement de l’industrie s’accompagne de l’exode rural et de l’expansion des villes. De plus, sous l’influence des Lumières, des révolutions américaines et françaises, les colonies hispaniques mettent fin à la domination espagnole. En Europe, l’aspiration à davantage de libertés se manifeste lors du printemps des peuples en 1848, où des révoltes éclatent pour lutter contre l’ancien ordre du Congrès de Vienne. Au XIXe siècle, les mouvements révolutionnaires encouragent le sentiment national, qui amène la création d’État nation comme l’Italie et l’Allemagne. Les empires austro-hongrois et russes agissent différemment pour faire face à ces mouvements d’émancipation. Cette période est caractérisée par les difficultés des empires comme ceux ottomans, chinois et au contraire la montée en puissance de nouveaux états comme les États Unis. Enfin, la colonisation est en plein essor et au-delà de l’entreprise d’expansion, des sociétés coloniales fortement inégalitaires s’organisent.

La partie suivante présente une vue d’ensemble du XXe siècle. De la Première Guerre mondiale avec la Révolution russe, à la Seconde Guerre mondiale, l’auteure explique la fin de la suprématie européenne qui dominait le monde. Durant l’entre-deux-guerres, ce sont les fondements des démocraties qui sont remis en cause face à la montée des régimes totalitaires. Ensuite, des fiches abordent les enjeux de la Guerre froide, du monde bipolaire et l’apparition de nouveaux États (suite à la décolonisation).

La dernière partie aborde les enjeux actuels du XXIe siècle. Les manières de penser et de vivre ont été bouleversées par les progrès techniques, la révolution d’Internet… La fin de la Guerre froide s’accompagne de la fin du monde bipolaire et l’avènement de l’hyperpuissance américaine. Mais cette dernière est remise en cause avec les attentats du 11 septembre 2001. Aujourd’hui, de nouvelles puissances s’imposent comme la Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil… Nous vivons dans un monde multipolaire. Liées à la montée de l’intégrisme religieux et des affrontements ethniques, des guerres de type nouveau comme le terrorisme international, se multiplient. De plus, le Proche Orient est toujours une zone de tensions et de conflits notamment entre Israël et Palestine. Puis en 2011, une partie du monde arabe se révolte, on parle des « printemps arabes » mettant fin à des années de dictature comme en Tunisie ou en Libye et provoquant des guerres civiles comme en Syrie. Par ailleurs, le projet européen doit faire face à de nouveaux défis notamment liés à son agrandissement et à l’arrivée des migrants.

Pour conclure, Françoise Martinetti, à travers ces soixante fiches, nous donne une vue d’ensemble de l’histoire mondiale avec ses origines et ses enjeux actuels. C’est un ouvrage clé et pratique pour préparer les concours.