Ancien navy seal, Chris Kyle détient le record de tués homologués de l’armée américaine. 160 tués, c’est environ un mort par semaine pendant 3 ans, la durée qu’il a passé sur le terrain, en Irak. Il a ensuite surmonté sa dépression et fondé une société de sécurité privée, avant de se mettre à l’écriture. Ses mémoires sont en tête des ventes et une adaptation au cinéma est prévue. Le personnage est cependant controversé. N’ayant plus d’ennemis à tuer, il se met alors à en inventer, déclarant publiquement avoir abattu 30 pillards lors de l’ouragan Katrina ainsi que deux individus qui auraient voulu lui voler son pick-up. Aucune enquête n’est ouverte et l’éditeur estime que Chris Kyle aurait romancé ses mémoires.

Le 2 février 2013, Chris Kyle et son meilleur ami Chad Littlefield sont en route pour le stand de tir. Ils y emmènent d’anciens combattants mutilés ou traumatisés. Ils ont rendez vous avec Eddie Ray Routh, ancien marine aux états de service peu brillants et perturbé. Ce dernier les assassine de sang froid. La bande dessinée s’intéresse alors aux conséquences du meurtre. La médiatisation qui en est faite met au premier plan la veuve de cette « légende américaine », Taya Kyle. Le meurtre de Chris Kyle est mis au service de la promotion des armes. Le procès de Eddie Ray Routh se déroule sous fond de cérémonie des Oscars.

La bande dessinée est entrecoupée de citations de films, principalement de Clint Eastwood, qui a consacré le film American Sniper au personnage de Chris Kyle. Le point de vue de la BD est différent puisqu’elle est centrée sur l’exploitation médiatique du meurtre alors que le meurtre est simplement suggéré dans le film qui s’achève sur des images réelles de la cérémonie d’enterrement. La BD permet donc une réflexion sur la place des armes dans la société américaine et sur l’élaboration d’une légende nationale.

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Jennifer Ghislain pour les Clionautes