Avec ce roman Gilbert Sinoué entraîne le lecteur dans l’histoire mouvementée du Maroc à deux époques : la fin du XVIIe siècle, mais aussi au Moyen Age. Il nous plonge dans les querelles dynastiques, les guerres incessantes pour la possession de telle ou telle ville et les ambitions européennes et la piraterie mauresque.

C’est l’histoire de la Dynastie Alaouite qui constitue le fond du récit mettant en scène le sultan Moulay Ismaël, qui fit de Méknès la capitale de son royaume. Les dissidences nombreuses de ses frères, neveux.. font de son long règne à la fois un temps de prospérité économique, mais aussi de guerres fondatrice de l’Empire Chérifien.

Le récit est celui du médecin du sultan Casimir Giordano, un Français, il commence le 10 avril 1672. Le roman offre l’occasion de découvrir la place, dans la société, des différentes communautés religieuses ou ethniques : Juifs ayant fui l’Espagne, Arabes et Berbères, Noirs esclaves, soldats ou femmes du sultan, captifs chrétiens pris par les pirates et défendus par quelques moines qui les rachètent.

On retrouve là des éléments de la littérature française notamment chez Molière

Moulay Ismaël, s’il a établi des relations diplomatiques avec des pays étrangers au temps de Louis XIV et Jacques II d’Angleterre n’a eu de cesse de chercher à reprendre aux Espagnols, Portugais et même Anglais (Tanger) les terres marocaines. Le récit de l’ambassade marocaine à Versailles est haut en couleur.

On pourra retrouver le portrait du second monarque alaouite, le sultan Moulay Ismaïl (1672-1727), par un ambassadeur français dans Cliotexte

Le récit est entremêlé d’une autre histoire celle de la conquête arabe aux dépens des Berbères racontée par Marek, récit qui court de 683 à 821.