Jean- Paul BledProfesseur émérite à l’université Paris-Sorbonne, auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’Empire des Habsbourg consacre cet ouvrage à neuf ministres de la monarchie autrichienne qui ont exercé de hautes fonctions entre la fin du XVIIe siècle et 1918.
Chaque chapitre constitue de petites biographies très vivantes qui retracent l’action des ministres de la monarchie. Au-delà de la personnalité des ministres, l’ouvrage permet d’analyser les éléments qui constituaient la puissance de la monarchie, mais il aborde aussi les problèmes rencontrés par la monarchie, ses capacités de réforme et d’adaptation et ses blocages.
Jalons et repères
A la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle, l’Empire d’Autriche est l’une des grandes puissances européennes. Cette puissance doit être envisagée à deux échelles. Elle est d’abord constituée par l’empire d’Autriche proprement dit. Le coeur en est constitué par l’Autriche, la Bohème et la Hongrie perdue, puis reconquise sur les Ottomans, mais aussi sur des nobles hongrois hostiles à la domination des Habsbourg. A ce coeur impérial s’ajoutent les possessions héréditaires de l’empereur en Allemagne, dans l’actuel pays de Bade. Le traité de Rastatt (1714) attribue à l’empire les Pays- Bas (à peu près la Belgique et le Luxembourg actuels), le Milanais en échange de l’abandon des prétentions au trône d’Espagne. L’échec du siège de Vienne par les Ottomans en 1683 a écarté la menace ottomane. Les victoires sur les Ottomans permettent à l’Autriche de s’emparer de la Transylvanie et d’une partie des Balkans. Elle s’inquiète de l’ascension de la puissance russe. A cette première échelle, s’en ajoute une autre : le Saint– Empire romain germanique. Depuis 1273 les Habsbourg ont été élus empereurs du Saint- Empire, de manière à peu près continue à partir de 1438. L’Autriche s’inquiète de la montée de la puissance prussienne. En 1806, Napoléon met fin au Saint -Empire, remplacé par la Confédération germanique. Là aussi la rivalité austro-prussienne est vive.
La monarchie autrichienne est une monarchie autoritaire, souvent un pouvoir absolu, même si les Empereurs laissent subsister les Diètes locales. Les réformes, celles de Joseph II ou de François–Joseph viennent « d’en-haut ». L’empereur s’appuie sur une administration efficace. Les ministres sont issus de la noblesse, groupe social dominant qui possède d’immenses domaines qui lui fournit d’importants revenus. L’empire est resté ancré dans le monde catholique. Au XVIème siècle, lors de la Réforme qui a connu une grande diffusion dans les Etats des Habsbourg, l’empereur d’Autriche a choisi de rester fidèle au catholicisme, en s’appuyant sur les jésuites et ce choix ne s’est pas démenti jusqu’en 1918.
L’art baroque est le témoignage le plus brillant de cet attachement au catholicisme
Le Prince Eugène (1663-1736) grand capitaine, homme d’Etat et esthète
A priori rien ne destinait le prince Eugène de Savoie-Carignan né à Paris en 1663 à se mettre au service de l’empereur d’Autriche. Ses parents sont proches de Louis XIV. Son père, membre de la Maison de Savoie et comte de Soissons, sert dans l’armée française et sa mère Olympe Mancini est une nièce de Mazarin . Cependant elle participe à des intrigues de Cour contre les favorites de Louis XIV, ce qui lui vaut de tomber en disgrâce. Cela compromet les espoirs de carrière militaire d’Eugène, qui en juillet 1683 quitte Paris pour Passau où se trouve l’empereur Léopold, Vienne étant alors assiégée par les Ottomans. Il participe à l’offensive qui permet de briser le siège de Vienne. En 1697, il commande l’armée de Hongrie et remporte une éclatante victoire à Zenta. La paix de Karlowitz (1699) qui suit cette victoire conduit au départ des Ottomans de Hongrie. En 1716 il remporte la victoire de Peterwardein sur le Danube, suivie l’année suivante par la prise de Belgrade. Le traité de Passarowitz en 1718 permet à l’Autriche d’annexer Belgrade, la Serbie septentrionale et le Banat (région de Timisoara actuelle).
Le prince Eugène combat également les Français dans les guerres qui opposent la France de Louis XIV à l’Autriche et à l’Angleterre. Il remporte des victoires en Italie Il remporte la victoire de Höchsteadt en 1704, avec le général Marlborough et contribue à la victoire de Malpaquet en1709, mais il est battu en 1712 à Denain. Le prince Eugène n’est pas seulement un très brillant général. Il occupe le poste de ministre de la guerre et joue un rôle diplomatique important. Il participe aux négociations qui conduisent au traité de Rastatt. Son objectif est de renforcer la cohésion de l’empire, d’en faire un totum. C’est aussi le moment où l’empire atteint sa plus grande extension.
Par ailleurs, le grand sujet du début du XVIIIe siècle est celui de la Pragmatique Sanction promulguée par l’empereur Charles VI en 1713 qui permettrait à une femme de régner. La ratification est longue et complexe, mais son acceptation permit à Marie-Thérèse de devenir impératrice. Le prince Eugène possède une fortune immense (en partie due aux terres que lui donne l’empereur) qui lui permet de faire construire des palais dont le plus célèbre est celui du Belvédère à Vienne. Il possède une magnifique bibliothèque et accueille des philosophes comme Leibnitz et correspond avec le jeune Voltaire. Il a renforcé la cohésion de l’empire et le rôle unificateur de l’empereur.
Wenzel Anton von Kaunitz (1711-1794), diplomate et homme d’Etat
Il appartient à une grande famille de la noblesse morave. Il entame une carrière diplomatique. L’accession au trône de Marie-Thérèse accélère sa carrière. Il est nommé ambassadeur à Versailles entre 1750 et 1753, puis à partir de cette date, il dirige la diplomatie autrichienne. Marie- Thérèse qui voit en lui « un génie supérieur » apprécie sa capacité à dominer une question, son analyse des enjeux. Marie- Thérèse et Kaunitz s’inquiètent de l’ascension de la Prusse et la grande idée de Kaunitz est un renversement des alliances : s’allier à la France pour contenir la montée en puissance de la Prusse et l’alliance anglo- prussienne. En 1756 la France et l’Autriche signent le traité de Versailles qui prévoit que la France soutiendra l’ Autriche en cas d’agression de la Prusse. La France et l’Autriche sont donc alliées pendant la guerre de Sept Ans.
Dans les années 1760 -1770, la grande question est celle du partage de la Pologne. Marie-Thérèse y est opposée, mais son fils Joseph II, corégent, et Kaunitz y sont favorables et le premier partage de la Pologne a lieu en 1772. Après la mort de Marie-Thérèse Joseph II maintient Kaunitz au poste de chancelier. L’Autriche obtient la Bucovine après la signature d’un traité austro- ottoman. A l’intérieur, Joseph II et Kaunitz sont conscients que la situation des paysans est intenable. Ils proposent la suppression de la corvée et le rachat des terres des grands domaines par les paysans. Cette réforme est d’abord mise en oeuvre dans les biens de la Couronne en Bohème et sur les terres des jésuites confisquées après la dissolution de la Compagnie, mais peu de nobles, à l’exception de Kaunitz, suivent cet exemple. La réforme ne fut généralisée qu’au XIXe siècle.
Klemenz Wenzel Lothar von Metternich (1773- 1859), le prince du conservatisme
Metternich est né en 1773 à Coblence, mais sa famille avait aussi des intérêts en Bohème. Il suit des cours à l’école diplomatique de Strasbourg. En 1789, il est choqué par les émeutes révolutionnaires qui éclatent dans la ville, ce qui conforte son hostilité aux mouvements révolutionnaires.Au début des années 1790 sa famille gagne Vienne. Ironie de l’Histoire, en 1795 il épouse une petite-fille de Kaunitz à…Austerlitz. Il occupe différents postes diplomatiques et travaille à une alliance « contre-révolutionnaire » entre l’Autriche, la Russie et la Prusse. En 1806, il est nommé ambassadeur à Paris ce qui ne désarme pas son hostilité à Napoléon dans lequel il voit « la révolution couronnée ». Les déboires de Napoléon en Espagne font croire à l’empereur d’Autriche et à Metternich qu’il est possible de vaincre Napoléon. Il n’en n’est rien, l’Autriche est battue à Wagram en 1809 et le traité qui suit la défaite est très dur pour l’Autriche qui perd, entre autres, la Galicie et tout accès à l’Adriatique. Metternich devient chancelier d’Etat en 1809 et mène une politique prudente face à Napoléon. L’Autriche est alliée à la France lors de la campagne de Russie, mais en 1813 elle déclare la guerre à la France.
Au congrès de Vienne il est coarchitecte de l’Europe nouvelle. Il défend la notion d’équilibre des puissances tel qu’on l’entendait au XVIIIe siècle : aucune puissance ne peut nuire à une autre sans risque de se mettre elle-même en danger. Aucune puissance ne doit exercer d’hégémonie. Les frontières doivent être intangibles. La Sainte- Alliance doit assurer cet équilibre ; dans ce contexte, l’Autriche doit contrôler l’ Europe centrale, de l’ Allemagne à l’ Italie et contenir la France et la Russie. Il faut également lutter contre les mouvements nationaux. L’Autriche occupe une position forte. Elle contrôle, directement ou indirectement la quasi-totalité de l’Italie. Elle occupe une position puissante dans la Confédération germanique qui a remplacé le Saint-Empire et pense pouvoir s’entendre avec la Prusse.
L’indépendance de la Grèce et de la Belgique, et la montée des aspirations libérales et nationales en Italie remettent en cause le système de Metternich, même s’il est conforté par l’écrasement de la révolution polonaise par la Russie en 1830-1831.A l’intérieur, le gouvernement de Metternich est marqué par l’immobilisme. Il reste sourd aux aspirations libérales (une monarchie constitutionnelle) et nationales (très modérées à l’époque, la demande d’un gouvernement responsable devant les Diètes locales) en Bohème et en Hongrie.
La révolution de 1848 dont l’onde de choc se propage de Naples et de la France à l’Empire et en particulier à Vienne (le 13 mars l’insurrection fait une trentaine de morts), mais aussi en Bohème et surtout en Hongrie, met fin au pouvoir de Metternich. Il doit s’enfuir en Angleterre, puis en Belgique. Il rentre en Autriche en 1852. L’unité italienne et l’unité allemande ruinent son modèle politique.
Le prince Felix zu Schwarzenberg (1800- 1852), restaurateur du pouvoir impérial
Il fait une carrière météorique, il ne gouverne que de 1848 à 1852, car il meurt d’une crise cardiaque, mais il jette les bases du néoabsolutisme habsbourgeois. Ce terme désigne la période qui s’étend de la fin de 1848 au milieu des années 1860 au cours de laquelle François- Joseph gouverne de manière autoritaire. Schwarzenberg est né en 1800, il appartient à une vieille famille de l’aristocratie autrichienne. Lors de la révolution de 1848, il rejoint la famille impériale et dirige le gouvernement. Il partage les conceptions autoritaires de François- Joseph devenu empereur à la fin de 1848. L’empereur détient la totalité du pouvoir exécutif, les ministres ne sont responsables que devant lui. La révolution hongroise est brisée en 1849 avec le soutien de l’armée russe et la répression est féroce. La Hongrie, administrée par un gouverneur militaire perd toute autonomie. Dans la Confédération germanique un compromis difficile est trouvé avec la Prusse. L’Autriche parvient à se maintenir dans la Confédération, ce qui déplait à de nombreux Prussiens.
Le baron Alexander von Bach (1813- 1893), père de l’administration autrichienne moderne
Il est issu de la bourgeoisie. Von Bach est d’abord favorable aux idées libérales et il participe aux débuts de la révolution de 1848 à Vienne, ce que ses adversaires conservateurs ne lui pardonneront pas en le surnommant « Barrikadenminister » (ministre des barricades). Il rallie cependant l’Empereur. Il mène deux réformes majeures. En premier lieu une réforme agraire. Les droits seigneuriaux et la corvée sont supprimés et les paysans deviennent propriétaires des terres seigneuriales qu’ils cultivaient, le rustical, moyennant une importante indemnisation dont une partie est prise en charge par l’Etat. Les capitaux dont dispose ainsi la noblesse vont être investis dans les chemins de fer (en pleine expansion) et dans le secteur bancaire. La seconde réforme concerne l’administration. Von Bach créée une administration hiérarchisée et centralisée qui va rester fidèle à l’empire jusqu’à la fin. Il impose l’usage de l’allemand ce qui n’est pas très favorable aux nationalités. Le pouvoir autrichien renforce le pouvoir de l’Eglise. Le Concordat de 1855 donne à l’Eglise un pouvoir important dans l’éducation, la censure des livres. A partir de 1857, il entreprend des travaux de modernisation de Vienne : les fortifications sont détruites et remplacées par un boulevard circulaire, le Ring, le long duquel sont construits des bâtiments prestigieux. En politique extérieure, au moment de la guerre de Crimée, l’Autriche refuse de soutenir la Russie, qui avait pourtant largement contribué à écraser la révolution hongroise de 1849. « Nous étonnerons le monde par notre ingratitude » aurait déclaré quelques années auparavant Schwarzenberg. Von Bach démissionne après Solférino.
Le comte Friedrich Ferdinand von Beust (1809-1886), artisan du compromis de 1867
Il est né en Saxe et exerce d’abord des fonctions dans cet Etat. Après Sadowa, en 1866, la défaite de l’Autriche face à la Prusse qui scelle l’exclusion de l’Autriche de la Confédération germanique, Von Beust est nommé ministre des affaires étrangères de l’empire ce qui ne l’empêche pas de se charger de la grande transformation de la deuxième moitié du XIXème siècle : le compromis austro- hongrois de 1867. Plusieurs options étaient possibles, en particulier le fédéralisme de l’ensemble de l’Empire qui est rejeté. François-Joseph et Beust se rallient à un autre modèle qui maintient le centralisme. Une Autriche centraliste s’associera à une Hongrie unitaire, dominée par la noblesse terrienne, au sein d’une monarchie dualiste, les autres peuples étant « dominés ». « Vous garderez vos hordes, nous garderons les nôtres », aurait dit Beust aux Hongrois de manière fort cynique. Le compromis du 18 février 1867 consacre l’union de deux Etats souverains au sein d’une même monarchie. Certaines affaires sont communes – finances, politique étrangère, défense. François-Joseph et Elisabeth sont couronnés roi et reine de Hongrie en juin 1867.
L’ensemble est inégal. La Hongrie compte 15 M d’habitants contre 21 en Cisleithanie (la partie autrichienne de l’empire), mais les Hongrois dominent nettement les autres peuples qui ont une faible conscience nationale, à l’exception des Croates. Les Slaves sont les grands perdants du compromis, une solution austro-slaviste aurait été possible. La politique intérieure se libéralise ; en 1867 l’Empire se dote d’une Constitution, le poids de l’Eglise est limité. En politique étrangère, Beust pense pouvoir s’appuyer sur la France contre la Prusse, mais la rapide défaite française de 1870 ruine ce projet. Beust démissionne en 1871. Il est cependant conscient que l’affirmation de la puissance russe menace l’Autriche et il joue un rôle dans l’alliance austro-allemande de 1879.
Le comte Eduard vonTaaffe (1833-1895) la politique des petits pas
Taaffe est issu de la noblesse catholique irlandaise, installée en Bohème au XVIIe siècle pour ne pas servir la monarchie anglicane. Il occupe différents postes ministériels, puis est nommé ministre- président. En politique extérieure, il obtient que l’Empire d’Autriche puisse administrer la Bosnie- Herzégovine. Son oeuvre est surtout importante en politique intérieure. La fin du XIXe siècle est caractérisée par un fort développement de l’industrie et des sociétés urbaines et par voie de conséquence de partis de masse qui contrastent avec le caractère très oligarchique, on l’a vu, du gouvernement autrichien.
Le parti social-démocrate s’affirme, mais aussi des partis populistes et antisémites, comme le parti chrétien-social du maire de Vienne, Lueger qui influença Hitler. Face à la montée du socialisme von Taaffe mène une politique comparable à celle de Bismarck qui combine répression et vastes réformes sociales : limitation de la durée du travail à 11heures, encadrement du travail des femmes, protection sociale (assurances chômage, maladie, vieillesse). Le cens est abaissé. Von Taaffe cherche à satisfaire les aspirations des peuples tchèques en créant une université tchèque. Il ne parvient pas cependant à empêcher le développement du nationalisme tchèque.
Le baron Max Vladimir von Beck (1854-1943)
Le débat essentiel est celui du suffrage universel. Von Beck est né dans une famille en partie tchèque. Il devient le précepteur de l’archiduc François -Ferdinand avec lequel il se brouille par la suite, et en 1906 il devient ministre-président. Le dossier majeur est celui du suffrage universel. Pour François- Joseph, cette réforme est inéluctable compte tenu de l’évolution de la société autrichienne. De plus, il espère que les questions économiques l’emporteront sur les questions nationales. Malgré les réticences des grands propriétaires de Bohème, la loi est votée en 1906. Les premières élections confirment ces mutations. Les partis traditionnels reculent au profit des deux grands partis de masse : les sociaux- démocrates et les chrétiens-sociaux.
L’autre question est celle des relations avec la Hongrie. En 1907, il parvient à un compromis avec le gouvernement hongrois et sauve l’unité de l’Empire. Mais il doit démissionner en 1908, à la suite d’intrigues menées par l’héritier du trône François- Ferdinand. Son sens du compromis a manqué à l’Autriche de 1914.
Le comte Istvan Tisza (1861-1918) la fin de l’Autriche-Hongrie
Istvan Tisza est né en 1861. Son père avait dirigé le gouvernement hongrois. Il est élevé dans un milieu calviniste. Il est nommé à plusieurs reprises chef du gouvernement hongrois. Il est partisan de l’union avec l’Autriche seule à même de défendre la Hongrie contre la menace russe. Dans le domaine intérieur, il est hostile au suffrage universel qui réduirait le pouvoir des grands propriétaires hongrois (seuls 6% des habitants du royaume de Hongrie votent) et qui accorderait plus de place aux autres nationalités comme les Roumains de Transylvanie.
En juillet 1914, après l’attentat de Sarajevo, tous les dirigeants autrichiens sont favorables à une guerre contre la Serbie. Seul Tisza conseille la plus grande prudence. Il craint l’intervention russe et prône une solution diplomatique, une médiation franco-anglaise par exemple, et non militaire. Mais l’Allemagne soutient l’Autriche et François- Joseph se rallie à une ligne dure. En fin de compte Tisza se rallie aussi à la guerre. L’Italie et la Roumanie, alliées de l’Autriche demeurent neutres. Pour les faire entrer dans la guerre, il faudrait accepter de satisfaire leurs demandes territoriales, ce que l’Empire refuse. Ainsi Tisza refuse-t-il d’envisager de céder la Transylvanie à la Roumanie. Le 21 novembre 1916 François- Joseph meurt. Son neveu, l’archiduc Charles devient l’héritier du trône. Ses relations avec Tisza sont mauvaises ; celui-ci doit démissionner le 23 mai 1917 et il rejoint l’armée. A l’été 1918l ’armée d’Orient menace la Hongrie. Budapest est en révolution. Le 31 octobre 1918, des soldats font irruption dans sa villa et il est assassiné.
Pour les Clionautes, Laurent Bensaid